Comme j'ai un peu de temps ce matin (j'ai fat lever mon frère et ma belle-soeur à 3h15 hier matin et nous sommes rentrés à 1h45, près de 22h à boire des binouzes sur une terrasse sur le bord du parcours, ils ont visiblement du mal à récupérer de cette Embrunman et ils dorment toujours
), je me lance dans le premier CR.
Logeant sur Gap à 45mn d'Embrun, je suis un peu l'écart des rilliettes dans les jours précédents la course mais on a plaisir à tous se retrouver pour le debrief de la veille. L'ambiance est chaleureuse, mais retenue ... on sent l'appréhension du lendemain
Voici maintenant la course vue de l'intérieur, enfin ma propre course, mais je pense que nous avons tous partagé les mêmes douleurs... J'avais prévu de souffrir, mais pas à ce point...
Je suis passé par des hauts et bas jamais expérimentés, enfin plutôt des tous petits hauts et des bas très profonds, surtout des bas ... Physique et psychologique ...
Je suis habitué aux coups de mou sur IM mais il s'agit plutôt dans le cas d'Embrun d'implosions totales
Première bonne nouvelle. Il faut beau et chaud. Pas besoin de s'équiper pour la descente de l'Izoard et l'entrée dans l'eau le matin sera agréable. J'arrive le premier dans le parc à vélo pour me préparer. Une pensée émue devant la chaise vide du Pou, à qui on doit une forte participation rillliette à cet évènement, ce qui le rend bcp plus sympa à aborder
Tous le monde arrive progressivement, personne n'a vraiment le masque, on est tous ravis d'enfin en finir avec cette attente de plusieurs mois et de rentrer dans le vif du sujet
Bonnes sensations en nat. J'ai coupé le vélo et la cap depuis 15 jours, angine et récup obligent mais nagé tous les jours la semaine dernière. Je le ressens, je suis à l'aise. J'ai la double surprise de me retrouver à côté de Lolo vers les 3000m
, c'est assez exceptionnel de se retrouver ainsi parmi 1050 concurrents, et Lolo me met normalement 7-8 mn sur cette distance, j'analyse que ma nat ne doit pas être mauvaise et celle de Lolo probablement en dedans ... Je sors en 1h12, mon meilleur temps sur IM mais je pense qu'il devait manquer qqs mètres à ces 3800m officiels ...
C'est parti pour le vélo. Je croise Bambi dans les premiers mètres. J'ai repéré la première boucle qu'on partage avec le CD. Très jolie mais exigente, casse-patte avec des routes en mauvaise état. Je décide de faire la première partie du parcours jusqu'à l'Izoard en réserve, sans jamais me mettre dans le rouge, on verra ensuite. De fait, je me fais doubler en permanence. Ca passe bien mais la gestion m'emmerd ... et j'ai hâte d'arriver à l'Izoard. Je croise VB au pied du col. Dès les premiers pourcentages, je sens que c'est dur. Je n'ai pas les jambes, mauvaises sensations. Cricri me dépose à mi-hauteur. Je l'attendais bcp plus tôt. Je me dis qu'il ne me mettra que qqs minutes au sommet et cela me va bien
Mais comme je lui réponds à son message de soutien, je suis mal. J'ai de plus en plus le tourni. Je suis obligé de mettre pied à terre à 5 km du sommet, totalement lessivé
J'aurai besoin de m'arrêter à nouveau 4 fois pour atteindre le sommet. Je vois passer VB, avec le masque, mais cette détermination que je trouve toujours aussi impressionnante, VB ne lâche jamais rien, un immense chapeau et tout mon respect
Au sommet, je retrouve VB et Bambi qui finissent de se ravitailler, Bambi a dû me doubler dans un de mes moments de vap' sur le bord de la route. Je suis vidé, lessivé, tremblant, la tête qui tourne, totalement aux abois. Les filles redescendent ... je reste seul là-haut, m'alimentant le plus possible, et psychotant à donf'. Je ne comprends pas les raisons de cette défaillance, si tôt. J'ai enquillé des cols bcp plus durs dans les derniers mois, nous sommes à moins de 100km de course, je me suis préservé jusqu'au pied du col ... J'ai le moral dans les chaussettes. Je calcule, je dois être 6ème rilliette à ce stade ... Je suis tellement mal que je ne vois pas comment je vais me refaire, et il reste le Pallon, Chalvet, le vent de face, la température ...
Pas fier, le SamSam à ce stade de la course
De fait, cette deuxième partie est très galère. Mais je sens que ça revient tout doucement. Au Pallon, je n'ai pas le coeur d'y aller à l'économie. J'en ai marre de gérer, ma tête et mes 85kg passent en général mieux avec du rythme. Je décide d'y aller à fond. Le premier km passe bien en force, je finis les 500 derniers au mental, mais ça passe. Un peu plus de sérénité chez SamSam
Les km s'accumulent et enfin le retour sur Embrun. Toujours aucune rilliette en vue ... mais retrouve VB et Lolo à ma grande surprise au pied du Chalvet
Chacun monte à son rythme, c'est long et pénible mais ça passe et j'arriverai finalement au parc à vélo juste derrière Bambi. Je pensais clore le vélo à 8h30. Je mets environ 9h15mn ... Un peu de déception. J'imagine CriCri bien devant ... il ne me reste qu'à faire un bon marathon
On démarre la cap avec Bambi. On croise Miaou qui finit déjà son premier tour. A l'aise. Impressionnant. Un immense chapeau à Miaou qui nous fait une superbe course. Beau cadeau pour ses 35 ans
On ne croise pas CriCri, il est donc devant sur le premier tour. Le site de l'Embrunman annonce un marathon plat avec juste une côte de 1,5km ... je pense qu'on n'a pas la même notion du plat
On doit marcher un bon tiers du parcours. Dire que certains ont su faire ce marathon en moins de 4h (Fab, Ced, ... impressionnant
). On court ensemble avec Bambi jusqu'au 10ème. Et là, à nouveau une énorme défaillance. Je n'arrive plus à suivre Bambi, je suis vidé. Je dois marcher l'essentiel entre les 10ème et 15ème. J'ai le moral à 0. Je me vois finir les 30km à pied... ça va être pénible ... mon esprit de compétiteur est profondément déçu, il n'y aura pas de baston avec CriCri ... Bambi me reprendra les 10mn de retard et je vais voir passer Vb, Lolo, etc ... Je repars au 15ème et ça revient un peu. On travers le camping le Petit Liou où une foule de rillettes, petites et grandes, Et un coach Arnaud, qui nous réservent un accueil formidable
au semi, je suis surpris de reprendre Bambi que je pensais très loin devant, à elle d'avoir son coup de mou et elle a de plus en plus de mal à s'alimenter
Je croise CriCri qui a une bonne avance d'environ 3km, une bonne foulée, je me fais à l'idée que je ne pourrais pas le rattraper, et je le lui concède finalement de bon coeur cette course qu'il mérite, revanche de Klag sur un terrain qui est ce coup-ci plus le sien. Message d'encouragement. Je garde néanmoins l'espoir d'une défaillance possible et je r^ve d'un sprint final, ce serait beau après 15h de course, peu importe le vainqueur...
Et je suis de mieux en mieux. De fait, je le rattrape un peu surpris au 32ème, il marche et semble à bout. Je reconnais que ça me donne des ailes. Je pensais finir à la ramasse. Je me suis vu dans les dernières rillettes et je suis désormais deuxième. Je finis le marathon en trombe
J'avais donc encore du jus. Je ne comprends pas ma défaillance à vélo mais je suis rassuré sur ma préparation. Je finis dans les 15h40. Jamais fait aussi long
Le temps n'est pas à hauteur de mes espérances mais je suis ravi d'avoir vaincu cette course, et su rebondir deux fois de l'enfer
Bon, je dois y aller... Juste un dernier mot. Impressionné par l'ambiance sur cette course. Super
Et un grand bravo tous les finishers
que nous avons attendus sur la ligne d'arrivée ... et les autres rillettes présentent pour nous soutenir
Encore un très grand moment rillette