Raphaël Poirée: "Il va falloir gérer"
Raphaël Poirée au stand de tir
Le chef de file du biathlon français se dit prêt avant de prendre le départ, samedi, du 20km olympique.
A 31 ans, pour ses 3e Jeux Olympiques, Raphaël Poirée veut "sortir de ces JO en n'ayant aucun regret, c'est le plus important." Conscient de l'attente qu'il suscite, il sait qu'il "faudra faire une course parfaite", pour espérer la médaille. "Nous sommes une dizaine à pouvoir gagner" sur un parcours "très très dur", disputé à une altitude de 1800m.
De notre envoyé spécial Thierry Tazé-Bernard
Publié le 10/02 à 13:00
- Avez-vous conscience que tout le monde attend des médailles de votre part dans ces Jeux Olympiques de Turin ?
- Il y a toujours de la pression. C'est vrai que tout le monde attend l'or pour moi. Quand je croise des gens sur les pistes, ils ne me disent même pas bonjour, mais ils me parlent tout de suite de l'or. Moi, je veux surtout faire de belles courses pour ne rien regretter. Sortir de ces Jeux en n'ayant aucun regret, c'est le plus important pour moi. Mais c'est vrai qu'à Salt Lake City, on ne sentait pas autant de pression.
- Cette pression vient aussi de votre duel attendu avec Ole-Einar Bjoerndalen, votre rival traditionnel...
- Le seul concurrent que j'ai, c'est moi. Si vous regardez la saison de biathlon, 6-7 athlètes se sont imposés en Coupe du monde. Moi, j'ai gagné une fois, Bjoerndalen deux fois. Il y a donc beaucoup de favoris. Lui fait le choix de placer les Jeux comme premier objectif de sa saison. En plus, en altitude, il est très fort grâce à son gabarit léger. Pour moi, dix personnes peuvent gagner l'or. Et pour s'imposer, il faudra faire la course parfaite, avec un facteur chance en plus.
- Comment vous sentez-vous avant de débuter le 20km, samedi ?
- Je me sens très bien. J'ai énormément travaillé avec "Rossignol" pour faire évoluer mon matériel par rapport à ma façon de skier. Là, je suis satisfait. Mais les courses seront très dures. On court à Cesana San Sicario, à 1800m, alors qu'il n'y a pas une épreuve dans la saison qui se fait à cette altitude. Tout le monde respire donc différemment, les tirs sont plus difficiles... Mais c'est pareil pour tout le monde. Le 20km, c'est l'épreuve qui fait le plus peur, car elle est longue et dure. Il va falloir gérer sa course. J'ai de l'expérience, je sais comment aborder ces événements. Ma mission, c'est de lancer la France sur la voie des médailles. C'est le plus important, et c'est pour cela que j'ai refusé d'aller à la cérémonie d'ouverture et d'être, éventuellement, porte-drapeau.
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