Selon Gaumont, employé chez Cofidis de 1997 à 2004, les coureurs ont recours très souvent à la pharmacopée. Il a décrit ses anciens coéquipiers David Millar et Stuart O'Grady «sniffant» des médicaments en les arrosant d'alcool, les camping-cars avant les contre-la-montre où «chacun passe à tour de rôle pour se faire piquer», sa «centrifugeuse» lui permettant d'évaluer lui-même son taux d'hématocrites susceptible de grimper à des hauteurs extra-légales lorsqu'il se «chargeait» à l'EPO.
La présidente du tribunal Ghislaine Polge: «C'est une culture de la seringue?» - Gaumont: «Oui. (...) 100 piqûres par an, c'est pas énorme pour un coureur cycliste».
Gaumont a tenu à préciser : «Personne chez Cofidis ne m'a poussé à me doper, mais je leur reproche de jouer les vertueux alors que leur système pousse au dopage». Il ainsi énuméré les «CDD d'un an ou deux» qui sont la règle dans le métier pour des «gens qui ont quitté les études très tôt», une «pression pas possible» mise sur les coureurs «sans cesse» pour obtenir des résultats «à cause des sponsors qui veulent un retour sur investissement», et le coureur, ce «pion» qui véhicule «une image publicitaire» et dont finalement «on se fout».