Merci à toutes et tous pour vos messages, ça fait plaisir.
Voici le CR de mon week end vosgien...
Arrivée jeudi soir au camping de Ramberchamps, juste à côté de Gérardmer, avec ma mère, qui a grandi pas très loin à Nancy, Laurent (mon beau père, vous l'avez vu à Damian) et Stéphanie ma chérie, qui ont tous les trois voulu m'accompagner pour mon 1er long. D'emblée le paysage est magnifique, la météo clémente, tout annonce un beau week end.
Vendredi matin, briefing au Casino de Gérardmer. L'organisation a l'air au top, tout semble minutieusement réglé comme un métronome, on sent les années cumulées d'expérience, et en plus les bénévoles sont sympas et chaleureux.
L'aprem, je pars faire la reconnaissance de la boucle vélo de 31km avec Laurent, à un rythme tranquille. C'est vrai que ce parcours est globalement roulant, mais il y a quand même trois montées bien marquées : côte du poli assez raide, col des feignes relativement long, col de grosse pierre qui commence par un coup de cul à 14%
puis se termine en pente plus douce à ne pas négliger. Le parcours est magnifique
, le bitume est globalement très bon, ça promet. En fin d'après midi, dépôt du vélo et préparation des fameux sacs de transition, une première pour moi, ce qui me demande une grande concentration pour être sûr de ne rien oublier...je croise GG qui a l'air pas trop mal, on discute un peu, décontractés. Le soir, ma tante, mon oncle et mes cousins arrivent de Nancy pour me supporter le lendemain. Diner en famille, coucher tot.
Samedi, lever 6h30, un plat de pâtes, puis direction le parc à vélo avec mes sacs pour tout déposer. Retour au camping pour les utlimes moments en famille, puis direction la base nautique de Gérardmer d'où est donné le départ, avec sa célèbre passerelle qui surplombe la plage. Et c'est parti pour 1900m de natation avec une sortie à l'australienne à 1400m. Ça tabasse un peu dans l'eau car nous sommes 1200 au départ, mais je gère, sans forcer, en pensant à la suite. Je sors aux 1400 en 23' et me dit que je suis pas trop mal. Sortie de nat en 35', très satisfait, au milieu du tas. La tente de transition est pleine donc je me prépare pour le vélo dehors à coté de mes sacs ; déjà en trifonction jaune et bleue portant notre girafe, j'enfile mon maillot de vélo qui contient ½ pain d'épice
et de quoi réparer une crevaison, je passe prendre mon soloist sur lequel j'ai monté les zipp et la cassette 12x25, et c'est parti. En passant, j'entends le speaker dire « Romain, il a la bonne pression, le club de Rillieux la pape... » puis je le vois tendre le micro à ma mère juste derrière lui « alleeeez Romaiiiinn », trop chouette.
Je roule molo au départ, mange un bout, démarre le Poli pas trop vite, puis gère globalement la 1ère boucle en ayant l'impression de pas trop taper dedant. Je m'arrète au début de la 2e boucle pour récupérer un sandwich au jambon dans mon ravito perso (prévention de la « Rom »
), et poursuit mon effort en essayant de gérer au mieux les ascencions qui s'enchainent. Mais à la fin du 2e tour, je commence à sentir la fatigue qui arrive...le Poli me fait deja plus mal que les deux 1ère fois
, je m'arrête à nouveau à mon ravito récupérer de la boisson isotonique, puis je roule tant bien que mal dans la vallée, à 35km/h péniblement alors que j'étais à un bon 38 les deux 1er tours
...le col des feignes se fait dans la souffrance, j'ai les cuisses qui brulent...
je profite de la descente pour faire tourner les jambes en souplesse pour récupérer au maximum, puis je serre les dents dans le raidillon de grosse pierre, ça passe. La suite est anecdotique ; je pose le vélo en 3h49, j'ai mis 10' de plus dans le 3e tour, mais j'ai géré.
Coup de flippe quand j'arrive au parc
: j'ai l'impression que tous les vélos sont déjà posés...en même temps, je me suis fait tellement doubler dans les montées et dans les descentes que c'est pas étonnant...
je gère ma T2 tranquillement, et c'est parti pour le semi.
Je démarre à 12km/h, de toutes façons je peux pas aller moins vite, mes jambes tournent toutes seules, ni plus vite, sinon je crains le pire. Il y a plein de monde sur le parcours pédestre, car seuls les premiers sont arrivés ; 3 boucles de 7km à faire autour du lac. Le 1er tour se passe bien, je m'arrête aux ravitos pour boire et manger, et le reste du temps je cours sans soucis. Début du 2e, je sens la fatigue qui arrive, mais je continue sans trop de problème, continuant à me ravitailler, heureusement d'ailleurs que l'organisation a prévu du pain d'épice ! Fin du 2e, je repense à HDM qui m'avait dit « de toutes façons, une fois que t'as fini le 2e tour, tu sais que c'est fait... ». Effectivement, j'ai plus qu'à serrer les dents, et je dois aller au bout. Mon allure est un peu réduite dans la montée du 2e au 3e km de la boucle, mais je continue à courir alors que beaucoup marchent autour de moi. Je commence à avoir mal un peu partout aux jambes mais je m'en fiche, et je pense à celles et ceux qui sont venus pour me voir réussir ce 1er half IM, je repense à vous, toutes celles et ceux qui ont réussi le double cette saison, dans la souffrance aussi, à Arthuro qui s'est mis au long en 2010 également, et aussi à ma grand mère, qui nous a quitté il y a une dizaine de jour. Tout ça est une formidable source de motivation. Les derniers km défilent et un bénévole m'indique « finisher, à gauche ». Je passe l'arche spectaculaire, une poignée de main avec l'organisateur, je reçois ma médaille, un drap de bain, et ma tante arrive dans la zone interdite réservée aux athlètes, je ne sais pas comment elle a pu passer mais ça me fait trop plaisir.
Ma mère me surprend versant une larme d'émotion, puis je traverse la tente de ravitaillement qui est bondée de monde, et tombe dans les bras de Stéphanie. Ça y est, j'ai remporté mon défi, faire un half Ironman cette année, à 22 ans, l'année où jamais avant 2011 qui sera consacrée 100% à mes études et à mon concours d'internat, et en plus dans la région natale d'une bonne partie de ma famille. Total bonheur.
Je tiens à remercier sincèrement et du fond du coeur :
- ma famille qui a été là pour me soutenir tout au long de cette aventure, une pensée particulière pour ma chérie ;
- mon vieux copain Etienne qui a fait aussi le déplacement depuis Metz pour venir me soutenir ;
- l'organisation au top du top, je vous recommande vivement ce triathlon, à la hauteur de sa réputation internationale, avec cette année en plus un plateau d'exception (rien que le podium : Sudrie – Poulat – Loy laisse rêveur...) ;
- mais aussi plein de rilliettes, je ne sais pas par laquelle commencer alors allons y : SEB pour les précieux conseils en mangeant le kebab du lundi midi ; HDM pour les aussi précieux conseils, les séances d'entrainement, les accessoires de vélo...et le reste ; tous ceux qui ont fait un IM ou du long cette année et qui m'ont fortement motivé à faire cet half ; DOUD et GG qui m'ont recommandé ce très beau triathlon ; GIRO pour les sorties dans les pyrénées en aout qui m'ont servies dans les ascencions ; nos coachs natation, Céline, Maya, Jool's dont je retiens toujours les leçons, etc etc...une pensée aussi pour GG qui a dû abandonner à cause d'une contracture aux abdos, mais t'as fait déjà tellement de belles choses cette année...soigne toi bien !
Comme beaucoup m'ont déjà posé la question, j'y réponds une bonne fois pour toutes : 2011 sera sans doute pour moi une année « standby » pour le triathlon en compétition, même si je reprends ma licence sans hésiter, car je dois préparer mon Examen Classant National qui a lieu du 30 mai au 1er juin 2011 et qui déterminera ma spécialité et la ville où je la ferai. Ce long se voulait donc être une sorte d'apothéose après les 4 saisons que je viens de passer à écumer les courses à la saucisse de la région, une sorte de cerise sur le gâteau avant de faire un break pour des raisons professionnelles. Et je suis content d'avoir trouvé à Gérardmer ce que j'étais venu y chercher : des sensations nouvelles, une ambiance différente, et de l'émotion.
Après cette belle expérience du longue distance, j'ai évidemment plus que jamais envie de me lancer dans la distance du dessus à l'avenir, mais la plupart d'entre vous le savent, l'ironman n'est pas qu'une question d'entrainement, c'est aussi une question de maturité, tant physique que mentale. J'ai donc tout le temps devant moi pour m'y consacrer un jour ou l'autre, peut être d'ici 3 ou 4 ans selon mes disponibilités pendant mon internat. Et ça serait avec grand plaisir que de le faire avec une délégation comme celle qui est allée à Klagenfurt cette année...en plus, GIRO m'a dit l'autre jour qu'il me payerait l'inscription !!
Rendez vous à Miribel le 19 septembre pour ceux qui y seront. Je serai aussi sans doute à Aix les bains pour encourager et faire quelques photos.