Et voila grâce à Marlène, je nage dans le bleu vert du lac d’Annecy seul ou presque avec la mousse des autres concurrents massés sur la droite au loin. Rouler calmement d’un bras sur l’autre. Viser la bouée tranquille : un peu de calme frais avant le monceau de km qui s’annonce.
T1 puis mode économie d’énergie au maximum afin de tenir le long. 6eme kilomètre, paf, Jacko me laisse sur place sans me reconnaître comme quand le faucon millenium passe en hypervitesse avec les étoiles qui font des traits. Je me demande combien de temps il va tenir à cette allure. Le lascar ira jusqu’au bout !
Par contre, quand Mekitrun, au km 16, me double il fait un petit coucou d’encouragement. Il a l’air plus tranquille pas plan-plan mais serein.
Km 22 dans la montée, alors que je surveille le compteur comme le lait sur le feu pour pas me brûler, j’ai pas encore fait le quart de la distance vélo que je croise l’homme de tête qui redescend déjà de la montagne ! On s’énerve pas, le cœur de l’épreuve commence : tu manges tout un tas de saloperies gluantes qui avec l’aide du soleil tartinent ton cadre et tes mains, tu luttes pour ranger les papiers des barres et des gels dans des poches qui deviennent rapidement infréquentables. La boisson énergétique te dégoûte et puis elle commence à être chaude….Si la montagne n’était pas si belle ce serait pas très rigolo. La distance et aussi le fait d’appuyer très peu sur les pédales font que tu te raidis (et puis aussi tu passes toutes les descentes sur les prolongateurs avec le cou en forme de clé Allen) alors de temps en temps un petit peu de danseuse mais pas trop sinon ben le cardio il est pas content. Enfin quand t’en as bien marre, tu forces un peu plus pour achever le vélo et rentrer la T2 en te disant chouette on va courir, ça va être reposant…
T2 Alors c’est sûr que ça fait moins mal aux fesses et, bien ménagé sur le vélo, je pars relativement frais. Re planplan on se ménage; pas trop haut le cardio toutça touça 150 bpm : ça cruise. Ce que je découvre c’est que le cardio en fait on s’en fout. Il ne cessera de baisser, et à la fin t’es même pas essoufflé c’est juste que les jambes ben ….. de km en km elles répondent plus surtout que j’ai jamais couru aussi longtemps, même sec sans le vélo et la nat avant. Alors la machine ralentit et ne renvoie que de plus en plus de douleur
km 11, tient il passe vraiment pas vite celui-là, 12 passage à vide, 13 le mec te dis « allez ça redescend maintenant » 14 mais bordel la descente c'est encore pire…. km 15 t’es au bout de ta vie, ça s’appelle plus courir ça, tes coudes traînent par terre, ta langue aussi…. Et là je débouche le 6 ou 7eme gel de la journée, pour tenir, mais celui-là c’est pas un comme les autres : c’est celui de Romain. « coup de fouet » qu’ils l’appellent, spécial « pour finir » aka Pablo Escobar Mix. Ce truc, il ramasse ton cadavre par terre, te colle deux baffes, il te relance sur la route et en 20 secondes tu te retrouves à passer tes compagnons de la course des escargots du fond de classement en leur lançant « -Allez Didier !!! Laches rien, on est au bout putain !!!! ». Presque, si ça faisait pas un détour de 1 mètre, tu leur taperais sur l’épaule. Et c’est la fin alors que le parc à vélo se vide mais sous les encouragements des bénévoles. Je retouve Mekitrun et Jacko qui ont eu le temps de deja bien taper dans le buffet. Tout le monde est content d’avoir bouclé.
Merci Marlène pour ton Dossard pour Doussard !!!! C’était une super expérience que je referais mais plutôt après avoir couru régulièrement et sec la distance cap. Ah oui j'ai croisé la première féminine, elle allait carrément moins vite que toi