Cette année comme l’an dernier j’ai programmé comme premier objectif le L de La Ciotat. Au moment où nous nous sommes inscrits avec Hugo, moi sur le tri lui sur le SwimRun, nous pensions coupler cela avec un weekend sympa dans le sud avec la famille.
Au niveau préparation , depuis le début de l’année pas de pépins particuliers et les km accumulés que ce soit en vélo, en CAP et même un peu en natation , devraient me permettre de gérer ma course mieux que l’année dernière, où j’étais arrivé bien malade et avait particulièrement souffert en CAP.
Au niveau parcours, gros changement par rapport à l’an dernier : cette année il y aura bien un départ de l’Ile verte et une traversée en ligne droite de 3 km dans la baie de La Ciotat pour rejoindre la plage où se situe le parc de transition. Les organisateurs ont reçu l’autorisation des autorités locales, à condition d’un départ directement en se mettant à l’eau à partir des bateaux navettes (pour protéger la flore de ce site protégé), bref un départ à la Alpsman quoi
. Pour le nageur que je suis à l’aise comme un poisson dans l’eau, vous imaginez bien que j’en suis ravi
Mais bon, le nom de ce triathlon repose justement sur cette particularité, et ce sera donc mon défi à moi. A noter que malgré tout il y moins de participants inscrits cette année : moins de 300 contre 450 l’année dernière, un peu dommage vis à vis des organisateurs.
Depuis le mois d’avril je ne vous apprends rien sur les conditions un peu dégueulasses que nous avons : l’inquiétude commence à poindre sur celles que nous aurons et surtout sur la conséquence de la température de l’eau , voire de la présence de vagues …
En guise de préparation et pour se remettre dans l’ambiance d’accrocher un dossard, nous nous sommes inscrits au M CLM de Villefranche / Saône en Duo avec Hugo programmé le weekend end précédent. Le jour J ce jour-là, il faut vraiment être motivé pour se mettre à l’eau avec une température de 16° à peine. Malgré tout après une natation laborieuse, ce sera quand même une bonne course sympathique à faire 2 entre père & fils. Hugo comme d’habitude s’est accroché mais a terminé.
Dans la semaine, la météo annoncée sur La Ciotat comme partout ailleurs est catastrophique … Résultat ma femme puis ma belle-fille (et donc mon Titou de petit fils
) se désistent et nous n’aurons pas nos supporters habituels et fidèles.
Nous décalons aussi notre départ au samedi. Arrivé vers 14H dans la maison familiale, nous nous rendons sur le site vers 17H pour récupérer nos dossards et déposer mon vélo dans le parc.
Pas de pluie et même un faible rayon de soleil. L’eau de la mer a une couleur que je n’avais encore jamais vue à La Ciotat : bleue menthe glaciale. Au toucher elle ne semble pas si glaciale, mais quand je demande aux organisateurs si ils savent à combien elle est, ils me refroidissent direct… et m’annoncent un petit 15°. Du coup ça commence à cogiter pour moi : cagoule (à la Marie) ou pas. Je sais que la cagoule m’oppresse encore un peu plus, mais quand on sait qu’on va passer au moins 1H15 dans l’eau…
En attendant le briefing, on s’octroie un petit Monaco en bord de mer (à la tienne GredTDI
). Après le briefing où on nous confirme l’eau à 15°, retour à la maison. Plat de pâtes (original) et soirée foot devant le match de l’OL qui nous fait le plaisir d’une belle victoire
C’est l‘heure d’aller à la couchette, car lendemain réveil prévu à 4h30 ! J’ai beaucoup de mal à trouver le sommeil, stress d’avant course (cagoule, pas cagoule, vent, vagues, …) Vous l’aurez compris c’est bizarre seule la natation m’inquiète. Je finis par m’endormir et dors d’une traitre jusqu’à la sonnerie du réveil.
Pas de vent, pas de pluie, on croise les doigts
Arrivée au parc, je dépose mes affaires, préparation tenues de vélo et CAP, et décide de prendre ma cagoule , puis c’est déjà le moment de prendre les navettes qui doivent nous amener au port pour prendre les bateaux. Je laisse Hugo qui va devoir attendre au moins jusqu’à 9h00 pour le départ de sa course ! Il me donne ses derniers conseils et réconforts pour la partie natation : ne pas cogiter, faire abstraction, ça va le faire, tu as déjà fait Embrun avec départ de nuit… C’est pas faux ! Je lui dis que je devrais sortir après 1h16 de natation d’après mes calculs si je nage comme on l’a fait à Villefranche
Le parc doit fermer à 6h et j’ai opté pour le 1er bus qui part un peu avant. Au port arrivé à 6h10, nous devons attendre l’arrivée des autres bus (en fait le même et unique qui fait la rotation). J’enfile ma combinaison et garde ma veste d’hiver vélo, car il fait froid et je n’arrive pas à me réchauffer. Je cogite et me dis qu’est-ce que ça va être dans l’eau. Lors de l’attente le jour se lève, légère luminosité mais les nuages sont bien accrochés et menaçants au-dessus de Ceyreste où nous grimperons tout à l’heure à vélo. Le vent commence à se lever légèrement mais plutôt d’ouest : ce ne sera pas le mistral ça c’est sûr..
Vers 7h10 nous embarquons enfin chacun dans l’un des 4 bateaux, un étant réservé aux féminines qui partiront 5mn avant nous.
Les visages sont un peu fermés lors de la traversée et j’en repère même un ou deux qui semblent encore plus inquiets que moi
Arrivés aux abords de l’ile verte , on laisse les femmes se mettre à l’eau . Le temps qu’elles regagnent la zone de départ située à environ 200m et c’est parti pour elles. Le grand moment pour nous est à son tour arrivé, le moment de se mettre à l’eau : j’appréhende le choc thermique. Plouf
. Après une première impression de suffocation, je me dirige tranquillement vers la zone de départ en essayant de faire abstraction du contexte (Hugo a raison, que je sois en pleine mer à plusieurs centaines de mètres du bord , avec plusieurs dizaines de mètre de fond , ça ne change pas grand-chose à Embrun : j’ai une combinaison qui aide à flotter et l’eau de mer porte mieux il parait …°). La distance parcourue pour aller jusqu’au départ me permet de m’habituer progressivement à la fraicheur de l’eau et quand le départ est donné, je trouve rapidement mon rythme de sénateur, dans les derniers comme d’habitude bien entendu. Jusqu’à la première bouée (1km) tout se passe bien : crawl en relevant la tête de temps en temps pour bien me diriger . Après son passage j’ai bien en visibilité la deuxième bouée, puis il commence à y avoir de la houle , du courant, et la bouée semble s’éloigner. Plus je m’approche et plus elle est sur la droite alors qu’il me semblait qu’elle était à gauche avant. Et je vois d’ailleurs plusieurs nageurs à au moins 100m sur ma gauche. Je bifurque pour aller la contourner bras gauche comme prévu, mais elle semble s’éloigner encore et encore. Arrive alors un Kayak qui me dit de laisser tomber la bouée et de filer tout droit… J’apprendrais par la suite que plusieurs nageurs ont constaté une distance beaucoup plus longue en voulant aller contourner cette bouée qui en fait était en train de dériver poussée par le vent d’ouest
La dernière bouée en vue est celle qui marque l’entrée dans l’anse où est située l’arrivée. La distance pour y arriver me semble interminable, je commence à sentir des frottements de la cagoule au niveau du cou qui m’irritent. Finalement je m’extrais enfin de l’eau, regarde ma montre : incroyable 1h16 !!! Hugo est là qui m’encourage ; le départ de SwinRun étant prévu après le départ du dernier triathlète du parc, et quand je me retourne je vois qu’il y a encore un petit peu de monde encore en train de nager. J’ai réussi mon premier défi et maintenant ça ne devrait être que du bonus. Pendant que je me change, j’entends le speaker annoncer que le temps limite pour la fin de la natation est à fixé à 9h10 et il est déjà 9h02, je n’avais pas trop de marge malgré tout.
C’est parti pour le vélo avec sur les 1ers 10 km la véritable difficulté que je connais par cœur , la montée de Ceyreste vers le plateau du Castelet. Je double plusieurs concurrents mais de façon échelonnée, et la montée me semble plus dure que quand je l’a fais habituellement en entrainement. Je préfère mettre tout à gauche pour monter en souplesse. Arrivé sur le plateau, il ne pleut toujours pas mais le temps est frais et avec le temps passé dans l’eau froide, j’ai une envie pressante. Je m’arrête donc une première fois et là, comme mes compères l’ont compté dans des CR précédents, il faut se contorsionner pour enlever les manches de la nouvelle trifonction, idem pour la réenfiler : donc un temps plus que certain pour satisfaire à un petit besoin naturel!
Mais malgré tout elle est vraiment top cette trifonction : confortable et belle en plus (merci Marion
)
Le parcours à partir de là est plutôt typé rouleur. Je croise le premier de l'épreuve au niveau de la zone industrielle de Signes. Il en est donc déjà à son 60ème km alors que moi j’atteints péniblement mon 20ème ! Jusqu’au demi-tour de Méounes ce sont plutôt des faux plats descendants, je continue à rattraper quelques concurrents, mais de moins en moins. Après le demi-tour il faut donc refaire le parcours en sens inverse, donc remonter ces faux plats jusqu’au plateau avant la descente sur La Ciotat. le vent est plutôt contraire et je trouve cette partie vraiment usante. Avant d’attaquer la descente de Ceyreste, j’ai de nouveau une envie pressante : putain de temps…. Nouveaux exercices de contorsionniste et c’est parti pour la plongée jusqu’au parc où le littoral est un peu plus ensoleillé : impeccable pour la CP. Je me sens relativement bien, et pose le vélo en 2H58 contre plus de 3H04 l’an dernier. Même si le parcours a été légèrement modifié, la distance reste identique, je suis donc satisfait
. Au nombre de vélos présents dans le parc j’en déduis que je n’ai pas fait pour autant un vélo de fou, ou alors j’ai pris vraiment beaucoup de retard en natation. En fait un peu des 2, je ne fais que le 140ème temps vélo.
Hugo est là fidèle supporter qui a terminé de son côté son épreuve. Il en a chier : le parcours était différent de l’année dernière, plus de distance en natation. La première course beaucoup plus longue (2,8 km au lieu de 400m l’an dernier). La première plongée dans la mer lui a été difficile. Il avait acquis le pull boy et plaquettes SwinRun, et s’en est un peu vu pour les utiliser comme il faut. Au deuxième tour sur le point d’avoir la satisfaction de rattraper 2 concurrents, ceux-ci abandonnent. Je lui ai dit que c’était pareil et que lui il avait fini devant malgré tout. Après plus de 2h18 d’efforts, il a eu le droit aussi à sa médaille de finisher.
Je pars donc pour la CAP (4 boucles de 5km) avec l’espoir de boucler le parcours en moins d’1h35. Je me sens bien et double plein de concurrents m’accrochant au rythme d’un concurrent qui en est déjà à son troisième tour. 1er km en 4mn37, je me dis « Oulla j’suis p’têtre parti un peu vite ». Mais pris par l’ambiance et la course, je continue sur ce même rythme et remonte de nombreux concurrents sans savoir dans quel tour ils en sont cependant. 1er tour bouclé en 23mn (c’est ce que me dira Hugo à la fin de la course). Je suis toujours bien. Le deuxième tour se passe de la même façon toujours en 23mn. Au début du 3ème tour j’aperçois une tenue familière sur le bord de la route : notre beau sweatshirt floqué au logo du club, avec un supporter surprise, Le Chat en personne, en vadrouille dans le coin ! Petite tape dans la main et je continue sur le même rythme. Vers le 14ème km je commence à souffrir et ralentis un peu le rythme. Hugo m’annoncera cependant encore 23mn au tour. Je lui dis que ça commence à devenir dur, mais je m’accroche . Des portions un peu moins rapide en 5mn au km, d’autres où j’arrive à ré accélérer pour terminer en 1h32 (10mn de moins que l’an dernier)avec le 43ème temps CP(et encore 23mn au tour : si c’est pas de la régularité çà ?). Au final, 141ème avec un temps de 5h53 : 15 mn de mieux que l’an dernier. Je suis trop content
On ne s’attarde pas et retour vers la pluie (qui nous aura finalement épargné ici) et grisaille Lyonnaise, bien contents de nos courses. Avec aussi une pensée pour ceux qui étaient à Rumilly où j’imaginais que les conditions rencontrées au Semnoz n'avaient pas du être évidentes. Vos CR me le confirmeront
Une course à faire pour son originalité natation et son parcours vélo exigeant. La CAP un peu monotone (4 tours) mais en bord de mer ça compense, et un buffet d’arrivée sympa (ça je sais que ça plait aux Rilliettes) avec des pizzas faites au feu de bois. J’espère que la baisse de concurrents cette année n’était que temporaire et ne remettra pas en cause l’organisation de cette épreuve à l'avenir...