"Qui gagnera ? Celui qui tombera le moins !!!
De retour de Grèce un peu abimé de partout, j'essaie de trouver les mots justes pour raconter cett épreuve hors norme. Pas facile, vraiment pas facile. Voilà, c'était une manche de coupe d'Europe, la seconde de la saison, qui se déroulait à Alexandroupoli tout près de la Turquie. D'ailleurs c'est un sacré périple pour y aller !!! Rouen-St Lazare en train, RER, hôtel, réveil 5h30, décollage 7h30, transfert 1h30 à Milan, atterrissage à Thessaloniki à 14h, location de voiture 3h30 de route... et enfin arrivée !!!
Dimanche à 12h30, le départ est donné avec quelques costauds : Gomez, Kuttor, Van Lierde, Cartmell, Fargus, Fiorella, Pocsaï et aussi nous 3 français : Dechavanne, Dorez et moi. Et oui on faisait parti des favoris !!! Avec un dossard 7, je peux me placer un peu comme je veux, le plus dans l'axe de la 1ère bouée. Je me sens bien dans l'eau et je prends de bons battements. Après la 2ème, je perds le contact et je suis un peu responsable de la cassure. 7 hommes sont devant, je me maintiens dans le 2ème pack à 1' des leaders à la sortie de l'eau. Gomez nage décidément trop fort !!!
En faisant le forcing dès le début en bike, je reprends du terrain au "first pack". Au moment de faire la jonction avec Pierre et Guillaume, je perds ma pédale !!!!! Rrrrrrrrrrrr, je suis fou de rage car je peaufine mon matos et c'est à moi que ça arrive !!! Je l'a remets à la main et je tente de rentrer en vélo sur le groupe de 25-30. Il y a bien 25-30" à combler et je n'ai pas en ce moment les jambes de la fin de saison 2005. Alors que ça me brule de partout, je maintiens mon effort et je surveille de temps à autre ma pédales pour voir si je n'aperçois pas le filetage (preuve d'un desserrement). Ca tient ! Je reprends du terrain à l'oeil nu car le groupe s'observe un peu. Au demi tour, un orage vient totalement décimer le pack en mouillant la route : tous les triathlètes tombent comme des passants sur un trottoir verglacé. Incroyable !!!! 1 puis 2 puis 3 puis 4 puis 10 ou 15 gars par terre !!! Je vire le dernier du groupe en posant le pied à terre et je manque de me gaufrer aussi. Tout le monde se regarde un peu, essaie de comprendre, ou même certains d'attaquer... Virage suivant à droite, nous passons tous au ralenti sans prendre le moindre angle : 5 kmh maxi à la louche et vlan tout le monde par terre moi y compris sauf 1 ou 2... Je me relève, je me trompe de vélo tellement je suis secoué par cette surprise. J'échange le vélo, remets mon guidon droit et je relance la machine assis sur la selle car le fait de se mettre en danseuse fait déraper la roue arrière. D'ailleurs ma 2ème chute comme celle de Guillaume s'est faite en relance sur le 39x23 au ralenti en équilibre comme sur de la glace d'une patinoire...
Nous espérons tous que le course va s'arrêter ou que le parcours cycliste écourté car il reste encore 16 Km à faire au ralenti. Les 3 français posons le vélo à 2'20 de la tête pour la 5ème place. Je fais le forcing pour reprendre un maximum de gars devant, le podium, je sens, est à ma portée. Je suis prudent car la route sèche mais est encore humide à certains endroits et très glissante. Nous 3 français sommes au coude à coude jusqu'au 9ème Km. Puis après plusieurs changements de rythme je lâche prise. Guillaume et Pierre se chargeront du podium en se jaugeant jusqu'à la fin. Pierre aura le dessus en réalisant le meilleur temps course à pied.
Je termine 5ème satisfait mais usé comme rarement. Mes nerfs sont encore à vif. Repos est le maitre mot depuis la course.
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