Bon, voilà un petit compte-rendu de mes aventures sur l'Ironman Germany à Francfort !
D'abord, comme tout bon triathlète qui croit toujours qu'il aurait pu mieux faire
, quelques mots sur ma préparation...
Après une bonne montée en puissance en avril et mai (avec un super stage club notamment), je chope une tendinite au tendon d'achille droit début juin
(gène uniquement en course à pied). A partir de là, je dois me contenter de petits footing de 45'-60'... Je tente quand même un trail de 12 Km le 10 juin. Bilan, 2 jours où je marche avec difficulté. Bref, j'oublie la course à pied, en espérant que ça tiendra à chaud sur 42 Km...
Dernière semaine avant la course, "tapering" prévu. Je ne pourrai d'ailleurs pas faire grand chose d'autre. Dès le lundi, j'ai la gorge qui gratte. Et mon état ne va cesser d'empirer : quintes de toux, fatigue générale. Je repense à la "Kiki fever" la veille de Roth 2005 et je me dis que je suis embarqué dans la même galère, à savoir faire un IM au ralenti...
Le moral en a pris un coup ! Le matin de la course, difficile de dire où j'en suis. Je ne suis jamais au top en me levant à 4h30 du mat
! Je compte sur le chrono natation pour me donner un indicateur sur mon état de forme. Après 1h08 de tabasse (2200 en une seule vague
), je m'extirpe de la flotte sous les encouragements des 18000 spectateurs (selon les organisateurs, donc sûrement moins selon la Polizei
) massés le long de la côte qui même au parc à vélos. Je suis un peu déçu de ce chrono (je visais plutôt 1h05), mais en même temps je me dis que je ne suis pas complètement à la rue.
Transition en 5' et c'est parti pour 180 Km de parcours relativement plat. Le parcours est composé d'une liaison de 12 Km pour aller du lac à Francfort et de deux boucles identiques de 84 Km avec 3 bosses à chaque fois (1000 D+ au total) dont une côte sur les pavés ! D'entrée, ça part très, très vite. En dessous de 40 Km/h, tu perds des places
. Mais bon, ce qu'on appelle pudiquement le "drafting passif" joue à plein ! Même sans se coller aux roues, la densité est telle qu'on profite d'une bonne aspiration. Enfin, ça ne semble pas suffire à tout le monde puisque les "Penality Box" (3 "prisons" disséminées sur le parcours vélo où les drafteurs doivent s'arrêter 6 minutes) sont rarement vides ! Je gère assez mal ce vélo, notamment en mettant 11' de + sur le 2ème tour. Des minutes sans doutes perdues entre le 140ème et 160ème où j'essuie un énorme coup de mou
. Je finis un peu mieux pour boucler le vélo en 5h20. Là aussi, un peu déçu (j'avais fait moins de 5h15 à Roth). Mais les temps des meilleurs sont 10' plus lents à Francfort qu'à Roth cette année. Donc, après coup, c'est pas si mal...
Après environ 6h35 de course, me vlà donc sur le marathon ! La foule est énorme (voire oppressante quand on a plutôt l'habitude de courir au milieu des chèvres ardéchoises
) ! Les organisateurs annoncent 450000 spectateurs sur la journée et c'est vrai qu'on a du mal à souffrir en solitaire ! Je pars bien. 12 Km/h facile. Je sens la tendinite mais rien de trop gènant. J'évite juste de pousser à fond avec le pied droit. 52:30 sur le 1er tour de 10,5 Km en marchant à chaque ravito : c'est pas mal tout ça ! Surtout que je suis très loin d'être à bloc... et pourtant, comme à chaque fois, la machine se grippe peu à peu. Je fais un 2ème tour dans le dur en à peine moins d'une heure. Sur le 3ème, je me sens un peu mieux mais le chrono continue à se dégrader : 1h05
... Point positif, je ne marche pas (sauf aux ravitos) et j'arrive à me ravitailler (aucune gerboulade à l'horizon
). Il faut dire que les bretzels et les Tucs proposés aux ravitaillements m'aident beaucoup à ingérer également du glucose (coca, gels...). Dernier tour, j'ai beaucoup de mal sur la 1ère moitié du tour. Mais c'est pas la panique : sensation mainte et mainte fois rencontrée sur mes nombreuses galères sur du long
! Et à 4 Km de l'arrivée, pouf ! Va savoir ce qui se passe dans la tête ou dans les jambes, je retrouve un "super" rythme. Je reprends un bon paquet de "chouchous rouges" (4ème et dernier chouchou donné avant l'arrivée). La ligne d'arrivée est magique, comme à Roth ! 500 m. de folie avec une foule qu'on imagine pas
. Je finis le marathon en 4h04. Pas terrible mais pas catastrophique non plus (sur IM je suis rarement passé sous les 4 heures)...
Bilan, 10h44 tout rond
. Je pense que la veille de la course, j'aurais signé des 2 mains pour ce temps là tellement je me sentais faiblard ! Donc, globalement satisfait de cette petite journée
. Sinon, Francfort est, comme Roth, une organisation fantastique où le public est incroyablement nombreux et enthousiaste. Tout est fait pour que les concurrents soient dans les meilleurs conditions. Si ça vous tente, dépèchez vous, les inscriptions sont déjà peut-être closes pour 2008 !