Sacré Jallet ! Beau CR
Tu as tout dit !
Si Rayzin avait été nommé porte-parole de ce week-end vous auriez eu droit à un CR du type :
« Mesdames, Mademoiselle, Messieurs, tout s’est EXTREMEMENT TRES BIEN PASSE. Les Alpes du Sud, c’est un peu comme la plaine de l’Ain, un long faux plat descendant. L’Izoard fut une formalité, que nous avons gravie sur la plaque. Le Pallon se passe en puissance et le Chalvet sur les prolongateurs. Arrivés à Embrun, nous avions à peine transpiré donc, à l’unanimité, nous avons décidé de refaire une boucle. Enfin, pour clôturer cette demie journée de vélo, nous sommes allés courir un peu (A/R Embrun – Les Orres en respirant par le nez). »Ma version des faits à présent : Il n’en fut rien de tout ca
mais notre cher et tendre président SamSam aurait bien dû se garder de faire un tel paris !
Jour 1 : 8h00 : réveil avec la lumière du jour. Pas super bien dormis mais tellement content d’être ici. Une semaine que je trépigne à l’idée de découvrir la région. 1ère fois pour moi à Embrun. C’est magnifique et l’appartement qu’on loue donne sur le lac et les montagnes. Petit déjeuner où chacun y va de ses petits conseils diététiques. Beninho note et enregistre tout. Un vrai gouffre le mec, il goute aussi à tout
9h15 : On est au plan d’eau, prêts à en découdre. Le temps que mon GPS reprenne un peu ses esprits, on commence le parcours. Ça monte sec direct dans Embrun. Personne ne parle, « l’ambiance est tendue ». On sait tous les trois que la journée va être longue et qu’on va en baver. Beninho est ultra concentré, le visage fermé. Jallet pareil. Pour ma part, c’est vrai que je suis plutôt confiant. J’ai quelques sorties de 140 bornes au compteur et 190 bornes j’ai déjà fait. Donc les jambes tournent bien même si je reste prudent et essaye de ne pas m’enflammer. Le tour du lac est magnifique, la météo ne peut pas être mieux. On traverse le pont vers Savines Le Lac et on arrive tout doucement sur Baratier au bout d’1h30 environ. Je fais attention à bien boire car il fait chaud… et je privilégie mon bidon d’Isostar (boisson que je n’utilise que depuis peu)…
Les Balcons de la Durance se passent plutôt tranquillement (on est sur l’aller
), assez roulants, alternance entre soleil et ombre.
11h45 environ : Guillestre. 1er ravitaillement et 1er arrêt toilette pour mes deux comparses (aucun arrêt pipi de la journée pour ma part… peut être une explication à ma déconvenue future !). La reconnaissance permet de repérer les points d’eau du parcours et c’est vraiment un avantage je trouve. Les gorges du Guil ensuite : magnifiques ! On a le vent dans le dos en plus donc elles passent toutes seules même si en léger faux plat montant. Je suis encore devant et jusque là tout va bien. Virage à gauche : Izoard. On dirait que quelqu’un vient de couper subitement la clim et le goudron nous renvoi pas mal de chaleur. Je me raisonne et me dit que je vais vraiment monter tranquille.
Jallet est impérial et dans son habit de lumière jaune il gravit la pente sans sourciller. On s’arrête à la fontaine d’Arvieux avec Beninho et on s’arrose des pieds à la tête avant de repartir. Jallet nous a mis 500m et on le voit au loin tel un petit poussin qui grimpe la montagne. Je reste quelques minutes avec Beninho avant de me faire décrocher. Je suis dans le dur, fatigué. Là je me dis : « gère, t’as fait Doussard la semaine dernière, ça va passer ».
Casse Déserte : je commence à voir les étoiles. Je m’arrête 5 minutes histoire de reprendre mes esprits puis repars. Jallet et Beninho m’attendent en haut de l’Izoard, frais comme des gardons… Impossible de bien m’alimenter même après une courte pause durant laquelle on en profite pour faire quelques photos.
On attaque la descente. Le revêtement est bon mais il y a pas mal de motos qui coupent les virages… donc faut quand même faire gaffe. Arrivés à Briancon, la chaleur est de nouveau là. J’ai la gorge de plus en plus serrée. Je n’arrive plus à boire donc je me rince juste la bouche et bois des micro gorgées histoire de ne pas finir tel un Rayzin sec sur son vélo :mdr : ca fait 5h qu’on roule et pour le coup je commence à trouver le temps long. Il reste un peu plus de 70 bornes et je commence l’interminable décompte… La confiance et le moral ne sont pas au plus haut. Je m’arrose les cuissots avec mon bidon histoire de garder une once de fraicheur.
Là Beninho et Jallet m’apprennent l’existence de Pallon et Chalvet (je n’avais pas pris le temps d’étudier le parcours en détail) … Ça ne me redonne pas vraiment le sourire
Je m’accroche et mes deux sparring partners sont vraiment au top : ils m’attendent, on s’arrête pas mal de fois aux fontaines, etc… Bon Jallet m’avouera par le soir même qu’ils font ça uniquement parce que c’est moi qui est le GPS…
Pallon : comme dirait l’autre « l’heincatané, ça grimpe »
. Je déglutis et je grimpe tranquille. De voir Jallet et Beninho devant me motive. Dans tous les cas il faut aller jusqu’au bout, il n’y a pas d’alternative.
Malgré le vent de face, le retour de la boucle de Briançon aux Balcons de la Durance se passe bien : j’avais peur de cette partie mais au final ca passe, même dans le dur. Je savoure quand même chaque kilomètre gratuit
Les Balcons de la Durance retour. Au départ, j’ai un petit coup de boost. Ca dure même pas 2 minutes : juste le temps de dire à Beninho que je suis déçu qu’on ne refasse pas la boucle de l’Izoard
Puis là ça commence à vraiment piquer. Y a plus d’eau. Je suis « fruit confit » et Jallet & Beninho sont assez loin devant. Je les rattrape pour leur dire qu’à la prochaine fontaine je m’arrête… Ce sera à Embrun. Le verbe subir prend alors tout son sens… Je me dis que c’est bon pour le jour de la course et que si je m’en sors aujourd’hui ce sera une victoire et de bon présage pour le 15/08 même si la confiance en a pris un très gros coup. Je ne bois toujours quasiment pas et Beninho n’hésite pas à me dépouiller de mon alimentation… Aucune pitié entre Rilliettes
Virage à droite de retour à Baratier : un petit pont, un endroit plein de pierres et en pleine cagnasse. 1er arrêt galette pour ma part
… Une fois remis en place, le bide va un peu mieux même si c’est toujours pas ça. Je ne peux pas être venu à Embrun sans faire le Chalvet, c’est inconcevable. Jallet & Beninho m’en parle depuis deux heures et je me dis que si je ne fais pas cette côte l’angoisse sera encore pire le jour de la course. Retour dans Embrun, ca monte. Panneau : Chalvet 1km. C’est vrai que ca passe quand même. Bon je n’étais vraiment pas aérien mais bon je mouline et je grimpe. Beninho revient me voir pour me demander si c’est bien là et si je ne me suis pas trompé de route. Facile le type ! Sommet du Chalvet : une fontaine. Je m’arrête, m’arrose et bois un peu. J’essaye de repartir… quelques mètres mais là le cerveau dit stop. J’ai les jambes qui flagellent, des fourmis pleins les bras, bref pas envie de chuter, je mets pied à terre. 2ème arrêt galette. Livraison faite, ca va toujours un peu mieux après, mais là je crois que j’ai vraiment tiré sur la corde. Je me sens pas bien, tout flagada… Et il est plus prudent de s’arrêter là même si on doit être à 500/700 mètres du chalet.
Dr Jallet file chercher la voiture pour venir me récupérer alors que Beninho reste à mon chevet. Des sparring Partners en or je vous dis
!
Retour à la casba, 20 minutes jambes en l’air, quelques cerises avalées, retour des muscisiens : je me sens mieux. Une douche et me voilà prêt à en découdre avec un bon resto en centre-ville. J’ai vraiment les crocs !
Petit Monaco histoire de fêter ce périple… Et puis un gros menu entrée plat dessert histoire de reprendre quelques forces. On prend connaissance des railleries de SamSam sur le forum et ca nous fait bien marrer.
Retour à l’appartement vers 23h00, on est rincé. Ca fanfaronnera pas beaucoup ce soir là !
Jour 2 : 8h30 : petit déjeuner. Comme d’hab, il faut à peu près une trentaine de minutes à Beninho pour avaler sa demie tartine de confiture
9h30 environ : on est dans l’eau en combinaison. L’eau est délicieuse. Je pense que le 15/08, la combinaison sera interdite
Au départ on voulait faire 3800m mais finalement on se ravise car on est quand même bien tous entamé du vélo de la veille. On nagera 2100m selon ma montre, 7600 mètres selon celle de I*cono
On sort tranquille et on enchaîne avec une reconnaissance de la boucle du marathon. Ca va être sympa car pas mal d’aller-retour donc y aura moyen de se voir et de s’encourager. Il fait une chaleur estivale et on s’arrose à chaque point d’eau. Durant le parcours, mes pensées oscillent entre « vas-y Zigmund inscrit-toi, c’est l’année ou jamais » et « Zigmund déconne pas, c’est un truc de bargeots tu vas y rester ». C’est vrai que vu les conditions dans lesquelles le parcours vélo s’est déroulé pour ma part, j’ai un peu de mal à m’imaginer courir un marathon derrière, surtout quand il faut prendre en compte les temps limite.
On finit la boucle à trois sur un rythme de croisière, contents de l’effort accompli.
Pour moi le bilan reste mine de rien très positif : - Je le répète des sparing partners au top. Je pense qu’on avait un niveau plus ou moins homogène et c’était vraiment cool de faire cette reco avec vous les gars. Une bonne ambiance, malgré la tension du samedi matin
- Même si j’ai été dans le dur sur le vélo, ca forge le mental et j’ai pris les kilomètres dans les jambes. Il faut maintenant trouver la bonne alimentation / hydratation d’ici le 15/08.
- Le site est grandiose, les gens sympas et la météo superbe. J’espère les mêmes conditions pour le 15/08 si je suis de la fête.
Quelques photos en guise de preuve…
C’était Embrun en duplex de Lyon, à vous Rillieux.