Bilbonsacquet a écrit:
Running Duck a écrit:
JMF a écrit:
et puis quand on a fait le cucheron sous l'eau (qui coulait sur la route), on ne craint plus rien, pas même un petit orage ....
Plus jamais ça !!!
Eh, faudra nous en faire le récit de celle là !!! rien que de vous imaginez galérer je me
Le récit le voilà (tiré du numéro 36 de Tri-Clair d'Octobre 1997) :
VALENCOGNARDE II : RETURN OF THE GALERE !!!
par Jean-Michel
Prologue
Je vous rappelle en introduction le parcours très exigant qui était au programme de cette édition 1997. Il est quelque peu modifié par rapport à la saison dernière car certains membres de la Nord-Isère-Connection™ trouvaient celui de la saison 96 trop facile pour des cyclistes comme eux !!! Pourtant on attend toujours qu'ils franchissent la ligne d'arrivée des 164 kilomètres de la version 96.
Samedi 5 juillet 1997 : 1ère Etape
Parti de Oullins vers 7 h 30 sous une pluie assez drue, je circule en direction de Chambéry sur l'autoroute A43 quand Karim B., célèbre mutant, me passe à la hauteur de Bourgoin. Je me dis que la journée est mal commencée et qu'en plus, on va se croire au triathlon de Vaulx en velin !
8 h 30 : piscine des Abrets. Il pleut toujours, je descends mon vélo et je gonfle les pneus en attendant un triathlète courageux. Les membres d'ABCD sont les premiers : Hervé Dubuis, Alain Ceccon, Pascal Bahuaud et un de ses collègues. Pour eux les conditions sont très RAID mais pas insurmontables !! Quelques minutes plus tard, Guy arrive en voiture avec le secret espoir que personne ne partira dans cette galère d'une dizaine d'heures. Arrivent ensuite Pascal Garcia, Christophe Larchier et Sylvain Gabolde. Viennent ensuite , Michel et Martial, et Christian Gailhot.
Thierry Cavoret et Gilles Graftiaux sont forfaits, ils ont peur de faire une allergie au K-Way !!
Le départ n'est pas encore annoncé que les membres de la Nord-Isère-Connection™ font parler la poudre. Guy, fidèle à lui-même ne fera pas la totalité du parcours car il doit, comme d'habitude, ouvrir la piscine à 15 heures, il rentrera donc après quelques kilomètres. Michel n'est pas partant car il prépare les 250 km du BRA le 13 juillet et il ne veut pas prendre de risques dans une course aussi difficile à maîtriser ! Martial, qui a parfaitement épluché le règlement, arrive avec ses palmes et est donc directement disqualifié par les commissaires !! Christian doit continuer la promenade de son chien et ne pourra donc se joindre à nous !
9 heures : le départ est donné. Le peloton part en direction de Valencogne. Au 1er virage derrière la piscine des Abrets (après 200 m), on aperçoit une Laguna qui tente de prendre la fuite : il s'agit de Patrick Dechaume qui essaie d'échapper à la sortie. Sous la menace, il nous suit et accepte de partir avec nous.
9 h 30 : après une transition digne d'un Graftiaux en forme (1/2 heure environ), Patrick est enfin prêt et les commissaires ordonnent un nouveau départ.
La montée sur Valencogne se déroule sans problèmes et classiquement, Guy roule avec 200 m d'avance et le peloton suit sans se soucier de l'excité qui roule devant. La descente sur Charavines et la côte de Bilieu s'enchaînent sans aucun problème. Le peloton groupé roule en direction de St Geoirs à une allure plus nerveuse car les esprits contrairement au reste s'échauffent.
L'ascension du Col des Mille Martyrs se fait dans le froid et le brouillard, tout le monde passe sans trop de problème. La descente est périlleuse et on se retrouve sous un abri de Bus à Miribel-les-Echelles. Les négociations s'engagent entre les coureurs : certains trouvent que la plaisanterie a assez duré et qu'il est temps de rentrer. Le bilan du 1er col est assez lourd : 8 rentrants et 2 partants pour le col du Cucheron (Pascal et moi-même !).
Pascal est gelé et nous roulons avec difficulté en direction de St Pierre de Chartreuse. La montée du Cucheron débute par des franchissements de torrents sur la route, par des traversée de tunnel où des seaux d'eau nous tombent sur la tête.
La 2ème partie du Col du Cucheron est très dure sur les 5 km entre le hameau de la Diat et le sommet du col. La Descente sur St Pierre d'Entremont se fait lentement car il fait très froid. Deux petits nains tout rétrécis (donc très compacts !!) se retrouvent sous un abri en claquant des dents : on mange comme des goinfres pour espérer se constituer rapidement des petits bourrelets Gratounesques.
Après ¼ d'heure de tergiversation, on décide de rentrer aux Abrets, car nous aussi on en a marre. Le chemin le plus court passe par le Pont de Beauvoisin. Pour se réchauffer Pascal roule comme un taré.
A 15 km de la piscine, on croise Guy qui est venu nous chercher mais la pluie s'est arrêtée et nous sommes chauds. On décide donc de poursuivre sur ce rythme et Guy nous donne les clefs de la Piscine pour qu'on puisse se doucher en arrivant.
Nous arrivons en vue de la piscine vers 14 h 30. Après une petite discussion avec Guy et Martial qui passait, on décide d'aller courir dans la campagne environnante. Après une petite heure de course, on rentre à la piscine où on se lave et on se ravitaille avec du quatre quart et encore de l'eau.
Le BILAN de cette journée est positif : 110 km de vélo en 5 heures enchaînés de 12 km de course en 1 heure pour deux "courts rageux".
Samedi 12 juillet 1997 : 2ème Etape
Il n'y a plus que 7 partants pour cette 2ème étape organisée très rapidement au cours de la semaine : Pascal Garcia, Jean-Michel Faure, Christophe Larchier, Patrick Dechaume, Christian Gailhot, Maurice (Cycliste de 8000 km), Martial et Philippe.
Le départ a lieu vers 9 h 30 de Valencogne mais le parcours est identique avec les mêmes difficultés. L'ambiance est plus sèche que la fois précédente et nous avalons les kilomètres sans aucun problème.
Le col des mille martyrs s'attaque très vite : Pascal et Maurice en-tête, Christian et Martial derrière, Patrick, Philippe, Christophe et Moi-même fermons la marche. A 1 kilomètre du sommet, on rattrape enfin Pascal qui vient d'exploser .... le pneu avant : il était encore rempli d'eau de la semaine précédante !!!
Après une réparation rapide (10 minutes), Pascal nous rejoins au sommet. La descente sur Miribel, puis St Laurent du pont est très rapide et nous pouvons attaquer le Col du Cucheron après le remplissage des gourdes à la fontaine de St Laurent. Le Guiers mort est très nettement redescendu. La montée est assez dure et Christian utilise la technique "Devidalesque" qui consiste à attaquer comme un fou et à rentrer à la maison à mi parcours pour une raison fallacieuse !!! Attention : cette technique est différente de la technique "Gratounesque" qui est analysée dans la Rue des Blaireaux.
Bref, on arrive au col où Maurice passe en tête devant Pascal et Christophe, Martial et Jean-Michel, Philippe puis Patrick déjà bien fatigué.
Après un regroupement général sans Maurice car il est un mauvais descendeur, on file sur St Pierre d'Entremont où Martial et Philippe craquent et décident de rentrer chez eux car finalement un triathlète , ça roule énormément !!!
L'attaque du Col du Granier se fait à vive allure par Pascal qui veut se débarrasser de Maurice, mais en fait c'est Patrick, puis Christophe et enfin Moi qui lâchons prise. Après quelques kilomètres en solitaire, je retrouve Pascal au sommet, seul car Maurice est un mauvais descendeur (Ah, je l'ai déjà dit ?? désolé, mais il nous l'a souvent répété !). On attend Christophe qui commence à coincer sérieux, et Patrick qui est très fatigué par ses dures journées chez SE'LUX. Moralité : il vaut mieux être fonctionnaire ou technicien de recherches, voire même fonctionnaire chercheur mais c'est plus rare, que patron !
Après une récupération autour d'un coca à la table du café du sommet, on descend rapidement (vitesse maximum constatée : 70 km/h) sur Chambéry pour se rapprocher du pied de la grosse difficulté : le Col du relais TDF ou col du Mont du chat (Voir le détail dans les pages suivantes). Guy doit nous retrouver au Bourget-du-Lac, au pied de ce col vers 14h - 14 h 30.
Après avoir roulé assez vite sur le plat et avoir attendu un peu Christophe, qui cette fois est cuit à point, on arrive vers 14 h 15 au pied du col. Après un passage au cimetière, pas pour laisser les morts mais pour faire le plein d'eau, on attaque la côte à 14 h 30 sans Guy, bien sûr.
Pascal imprime tout de suite un train d'enfer, suivi de Maurice, comme je ne pense plus, je ne suis pas, et je prends mon rythme (lent !!!), Patrick n'attaque pas du tout car il n'imprime plus, Christophe essaie de monter et d'arriver en haut. Après 3 kilomètres, je repère l'éponge miracle de Pascal sur le bas côté mais il n'est pas dessous. Je poursuis ma route et après un certain temps, environ 40 minutes, je repère au loin une tâche jaune qui ressemble à Pascal. Après quelques centaines de mètres, je double un VTTiste qui me confirme la présense d'un coureur au maillot jaune qui semble explosé pour la deuxième fois de la journée. 10 minutes plus loin je rattrape Pascal et une conversation amicale s'engage :
Jean-Michel : " Salut, t'as un problème ?"
Pascal : "Non, non, je roule à 2 à l'heure mais tout va bien, connard !!"
Jean-Michel : "Tu veux une barre ? t'as faim ?"
Pascal : "Non j'ai déjà envie de degueuler."
Jean-Michel : "Bon ben salut, il ne reste plus qu'une épingle."
Et je m'en vais toujours sur le même rythme. Après 20 minutes et une épingle, j'aperçois enfin le relais que j'atteins à 16 h. La montée de 14 km a donc duré 1 h 30. Maurice est là depuis une dizaine de minutes. Après 4 minutes, une chose ayant la morphologie d'un Pascal livide, arrive et s'écroule dans l'herbe en se jetant sur un vieux sandwich tout transpiré !!!!
Après 20 minutes, Christophe arrive en avouant avoir posé plusieurs fois les pieds à terre. Patrick lui en fini vers 16 h 30 en disant n'avoir jamais autant usé ses cales !!!!!.
Le café nous accueille pour nous vendre des Pepsi et nous offrir des journaux pour la descente.
Vers 16 h 50, on décide de s'attaquer à la descente et la fin de cette Valencognarde. Pascal s'enfuit loin devant, vexé par son deuxième échec de la journée. Christophe n'avance plus. Même le Col de la Crusille est difficile. La montée de la Libarde est un enfer et l'ultime côte sur Valencogne est terrible. Je décroche chaque fois de Pascal qui jubile. Christophe termine en trombe la montée de Valencogne accroché à la moto de Philippe qui nous a rejoint.
Finalement, après 175 kilomètres de parcours montagneux et 10 h 15 de vélo, on se jette sur les gâteaux de Pascal en se disant que la préparation pour l'Embrunman 97 était honnête et que cette année, on allait faire un bon triathlon.
Je vous dit à l'année prochaine sur un parcours sans doute aussi facile !!!