Bonjour
Jérôme,
Je te remercie pour ton message qui me donne l’occasion de rappeler l’état d’esprit qui anime les dirigeants de Rillieux Triathlon.
C’est une constante de ma fonction (cf notre dernier rapport moral ou mon discours d’introduction lors de la soirée de lancement il y a 1 mois) et je le fais avec plaisir.
En étant légèrement provocateur, tout n’est qu’une question d’argent ( j’exclus d’emblée les clubs sans infrastructures, type freeironteam).
1er scénario : tu demandes aux adhérents de financer l’ensemble des infrastructures que tu mets à leur disposition. Tu achètes à une ville des créneaux piscine, stade, tu paies les amendes fédérales (arbitrage, absence aux réunions etc …), tu rémunères tes coaches. C’est pratique, c’est simple, tu ne dois rien à personne et tu es autonome. De plus, tu n’as rien à attendre des membres de ton club. Petit inconvénient : un coût extrêmement élevé de licence. Si tu es chanceux, tu bénéficies de solides relais financiers afin d’abaisser le montant de la cotisation. Mais attention : tu risquerais d’avoir une contrepartie à fournir
2ième scénario : tu signes des conventions avec une ville, tu souhaites promouvoir la pratique de ta discipline, tu t’inscris dans la démarche fédérale (organisation de course, formation, arbitrage, section jeunes, paratriathlon, pratique féminine, participation aux instances dirigeantes etc …), tu affiches des tarifs d’adhésion calculés au plus juste. Accessoirement, tu essaies de créer une dynamique collective et de proposer toujours plus de services à tes membres (ne serait-ce qu’un site internet particulièrement attractif ?).
L’orientation retenue par les dirigeants depuis l’origine reste la même (je te laisse deviner laquelle
).
Même si effectivement, le club a évolué depuis 2002. Il est évident que la gestion de 140 triathlètes (2013) est sensiblement plus lourde que celle d'une vingtaine d'adhérents (2002).
Mais surtout l’environnement général a changé : les associations sont devenues de véritables acteurs du monde du travail, en clair, ce sont des micro-entreprises. On demande donc à des dirigeants d’assumer
bénévolement le rôle d’employeur (cf les emplois d’avenir). C’est une charge de travail considérable. C’est une véritable responsabilité que d’aller chercher des fonds publics et privés. La rémunération des salariés en dépend …
Aujourd’hui, la crise s’y ajoutant, pas une aide, pas une subvention publique (Etat, CR, CG, Ville) et même parfois privée (Ligue, Comité, CDOS …) n’est accordée sans un projet associatif.
Les dirigeants sont démunis car ils craignent qu’un fossé trop important ne se creuse entre eux et les adhérents. Ils savent que sans « main d’œuvre », sans la volonté de la « jouer collective », l’association court à sa perte. Ils sont prêts à travailler, à bâtir des projets mais ils posent certaines limites. Après tout, au départ, ils sont venus pour faire du triathlon, se faire plaisir entre potes, pas pour passer une partie de leur temps libre à faire de l’administratif, de l’éducatif ou du « sifflatif ».
Ils ne souhaitent pas de reconnaissance (ce qui serait une erreur fondamentale) mais juste que les membres connaissent à grands traits le projet associatif. Les Rilliettes doivent intégrer que sans un minimum d’implication de la part de chacun d’entre nous, c’est l’édifice qui va s’écrouler.
D’où la création d’un guide des bonnes pratiques que nous avons volontairement souhaité placer sur le terrain de la responsabilité individuelle. Nous préconisons, nous conseillons, nous attirons l’attention. Il aurait été tellement plus simple pour nous d’édicter un règlement intérieur à grands coups de pénalités financières et de chèques de caution …
Nous ne sommes dupes d’aucun comportement et sans grande illusion sur une parfaite compréhension de notre démarche. Encore une fois, au départ, nous sommes tous venus pour faire du sport, pas pour passer une journée sous la flotte à chronométrer des aquathlètes ou s’asseoir un après-midi durant à écouter des gars faire le bilan de la saison écoulée ! L’associatif c’est ingrat,mais c’est partout pareil.
Alors, à quel niveau avons-nous placé le curseur dans notre démarche d’avertissement aux adhérents
Nous avons simplement conclu, abusivement peut-être ( ), qu’une Rilliette qui viendrait régulièrement à la piscine, ne pratiquerait pas notre discipline, ne serait pas bénévole à notre épreuve, et ce, depuis plusieurs années, devait être sensibilisée …Est-il inexact d’affirmer que ces 3 dernières années, nous ne t’avons croisé qu’aux entrainements piscine ?
Nous souhaitons que notre travail bénéficie en priorité aux adhérents qui comprennent notre démarche. Leur donner de bonnes conditions d’entrainement est une préoccupation constante. C’est la juste récompense de leur engagement associatif.
La présentation de la situation telle que tu la relates nous parait infondée :
nous n’avons pas refusé ton adhésion. Nous t’avons juste écrit afin de te rappeler (de t’apprendre en l’occurrence
) l’existence du guide des bonnes pratiques. Nous espérions de ta part en 2014, une participation en tant que bénévole à notre aquathlon ainsi qu’à au moins une épreuve de type discipline enchainée.
Tu nous as informés que tu ne pourrais pas répondre à nos attentes et donc que tu ne serais pas des nôtres pour la nouvelle saison. Nous te remercions de ta franchise.
Il n’a jamais été dans les intentions du Codir actuel d’exclure qui que ce soit Nous souhaitons demeurer sur le terrain de l’information, de la prévention pas sur celui de la sanction.
Comme diraient les Guignols, « tu t’exclues toi-même du parti ».
Bien au contraire, nous sommes un club ouvert à tous les pratiquants, filles, garçons, jeunes, moins jeunes, paratriathlètes et ce, quel que soit leur niveau. Il y a d’ailleurs eu quelques évolutions en ce sens depuis 2002. Tu n’auras pas manqué de les relever. De même,
nous rejetons formellement le terme de « sélection ».
Tu mentionnes que pour respecter les règles, il faut les connaitre. Nous concédons que certaines informations peuvent échapper à une Rilliette qui ne serait pas en possession de ses accès informatiques (partie adhérent et forum), qui ne relèverait pas nos com’ régulières dans sa boite mail et qui ne viendrait que très épisodiquement sur le forum. Là comme ailleurs, les dirigeants proposent, les adhérents disposent …
Revenons quelques instants à l’aspect financier. Je pourrais sortir les violons en mettant en avant que nous sommes prêts à enregistrer moins de recettes si nos membres adhèrent au projet, que nous ne cherchons pas à faire du quantitatif mais du qualitatif etc, etc ...
Cela ne résiste pas à un examen plus attentif.
Ainsi, il aura suffi de 2 adhérents « purs consommateurs » (fréquentation de la piscine uniquement) pour dépasser le cap des 100 licenciés adultes. Ce cap implique le quota maximal d’arbitres à « fournir » à la ligue. Des arbitres dont il faudra prendre en charge la tenue et les frais de déplacement pour la formation, ce qui est la moindre des choses.
Mais surtout, l’engagement d’une 3ième Rilliette en tant qu'arbitre parce que 2 adhérents ont décidé
de nager à Rillieux Triathlon …. L’individualisme forcené de quelques uns a donc des répercussions sur l’ensemble de la collectivité. Les « purs consommateurs » coûtent de l’argent au club.
Ton départ est un échec pour nous puisque notre projet n’a pas retenu ton attention.
Pour autant, je reste perplexe sur ta démarche : si tu aimes le triple effort et que tu souhaites nager régulièrement, quel endroit plus indiqué qu’un club de triathlon avec structures pour pratiquer à moindre coût
Parce qu’en définitive, tu vas prendre une licence dans un club de natation (plus chère) et si tu veux faire du triathlon (accessoirement tôler
Magic), tu devras t’acquitter du pass-journée (conséquent en Rhône-Alpes) …
Sans aquathlon : pas de partenariat Cofely (augmentation immédiate de 30 euros par licence), moins de créneaux piscine (puisque la ville n’est pas mise en valeur), pas de labellisation section jeunes, une subvention CNDS drastiquement diminuée => on se rapproche grandement du 1er schéma de club évoqué en début de message. La boucle est bouclée.
Ça aurait été tellement plus simple et plus cohérent d’être bénévole à un évènement club … Il te reste 15 jours avant la pénalité de retard fédérale et … 4 mois avant le 10ième aquathlon ?
Rilliettement,
M.