Tiens, pour te consoler, un bel
article issu des Nouvelles Calédoniennes sur Fred Belaubre qui participera au tri de Nouméa ce week-end.
A noter également la participation de notre ex-licencié
Fred Durand !
Belaubre, père & fils
C’est l’histoire d’une belle petite entreprise. Celle d’un père et d’un fils, liés par une passion triple et commune. Celle de Georges, vainqueur du Triathlon de Nouméa version 1987. Celle de Frédéric (25 ans), 5e aux Jeux Olympiques d’Athènes et favori de l’épreuve calédonienne de dimanche, dix-huit ans après son paternel qui l’a formé. Seule petite crise, l’héritier traîne une blessure qui pourrait le contraindre au forfait.
Tel père, tel fils. Raccourci facile. Simpliste. A les regarder discuter tous les deux, à la descente de l’avion, l’air déconfit par vingt-quatre heures de vol et la malbouffe aérienne, on découvre deux personnes d’un calme... olympien. Si la sagesse a toujours habité le paternel, triathlète depuis plus de 20 ans, passé entraîneur après avoir été coureur, elle s’est imposée au fils par la force des choses. « Tout-fou » comme il se désignait à sa rentrée au Creps de Boularis (Var), il y a huit ans, Frédéric a mûri. Rapidement. En ouvrant les yeux sur ses capacités à se forger une carrière internationale. Oubliée la première année « sabbatique-sympathique » loin du cocon familial de Poissy (région parisienne), il embrasse le haut niveau. Qui le conduira au titre mondial juniors en 2000 et à l’Olympisme quatre ans plus tard.
Un podium au Japon
Directeur de la piscine municipale de Poissy, Georges Belaubre a vu grandir son fils dans les bassins. Après des années de natation, celui-ci décide de sauter la ligne et de passer dans le groupe des triathlètes, dont il s’occupe. « Je n’ai pas vraiment découvert le milieu, explique-t-il. J’ai toujours eu l’impression d’en faire partie... » En terrain connu, Fred dispose de la formule idéale pour s’entraîner. « Je ne l’ai jamais forcé mais, comme les parents se doivent d’aider leur enfant à faire ses premiers pas, je l’ai aidé à s’émanciper dans le sport », souligne Georges. A l’époque, les entraîneurs, les clubs et les centres sont denrées rares. Les conseils de base seront prodigués par le père. « Avant de devenir un bon cycliste, Fred se devait d’être un bon nageur. J’ai apporté un plus au départ », convient Georges. « J’ai eu beaucoup de facilités », se fait écho Fred.
Les épreuves régionales, les championnats scolaires, les « France », le circuit mondial, les sélections, le titre junior à Perth. Les sommets se rapprochent. Et puis Athènes, l’an dernier. « Le simple fait d’y aller était déjà un rêve qui se réalisait. Alors terminer 5e !... Ça reste mémorable. J’ai l’impression que c’était hier. Quand je repense à cette course, je n’arrive toujours pas à comprendre comment ça a pu aller aussi vite. Mais il faut que j’évacue tout ça, que je pense à l’avenir... »
Après Nouméa, pour lequel il ne sait toujours pas s’il sera au départ et, dans l’affirmative, s’il terminera la course, « Freudon » a prévu de disputer deux Grands Prix, puis les nationaux, en juillet. Un stage intensif en altitude cet été et il s’envolera (qualification en poche) pour les Mondiaux, au Japon. « Avec un podium comme objectif », confie-t-il. Mais se ravisant, il souffle qu’il est néanmoins « décalé de viser un podium avec l’état physique et psychologique » dans lequel, il se trouve actuellement. Blessé depuis plusieurs mois, maudite tendinite au genou, il n’a pas encore débuté sa saison et risque fort de renoncer à prendre le départ après-demain. Avec toute « la gêne » que cela lui cause vis-à-vis des organisateurs. « Mais je ne peux pas risquer de compromettre ma saison », lâche-t-il.
Pékin-2008
En 2002, il avait connu pareille galère et, après de longs mois d’absence et une reprise « musclée », il n’en avait pas moins remporté le titre national élite. Brillante démonstration de volonté. Un trait de caractère qui n’est pas sans rappeler celui de son père. Nouméa, c’est donc après-demain et Fred ne sait pas encore s’il marchera dans les pas de son papa. « Heureux de découvrir cette île » après les Antilles et la Réunion, il sait que son chemin y repassera un jour ou l’autre. Comme il retrouvera les Jeux Olympiques. Pékin, c’est dans trois ans « mais ça va arriver très vite. » Il y « pense déjà », se « prépare déjà »... Et, sans le dire, s’y voit déjà. Après la 5e place grecque, il espère bien évidemment « faire mieux » et « monter sur le podium » en Chine. Parce qu’il représente actuellement la plus grande chance de médaille française aux JO et parce qu’il nous a fait vibrer à Athènes, on l’excuse à l’avance de son probable forfait dominical. Et lui disons à bientôt. A moins que...
Stéphane Sisco