Arno Klarsfeld : «Une vraie vacance de l'esprit»
Rencontre avec un avocat médiatique qui évoque sa passion pour le triathlon. Lors du procès Papon à Bordeaux, on vous avait vu arriver en rollers au tribunal. Mais on ne vous connaissait pas triathlète...
"Il y a quelques années dans un aéroport, je suis tombé sur un article qui parlait de l'Ironman d'Hawaï. A l'époque, je courais. Petit, j'avais pas mal nagé. Et en vélo j'étais nul, enfin un peu moyen pour des longues distances. Je me suis alors demandé si je pouvais réussir à faire un truc comme ça. Alors en 1999, je me suis inscrit à l'Ironman de Klagenfurt, en Autriche".
L'Ironman, c'est quand même extrême pour un premier triathlon !
" Oui. On enchaîne 4 kilomètres de nage, 180 kilomètres de vélo et 42 kilomètres à pied. Avant la course, je suis allé faire cinq semaines de vélo dans les montagnes autrichiennes. J'ai acheté un vrai vélo de course et j'ai roulé tous les jours. J'ai fini pas trop mal, en milieu de classement".
Que ressent-on pendant un triathlon ?
" Une fois qu'on est dedans, on se dit qu'on va le faire. ça devient presque plus facile qu'on ne l'avait imaginé. Mais à vélo, la seule sensation c'est vraiment la douleur. C'est très, très dur. Si tu ne prends pas la peine de rouler, de tourner les jambes tout au long de l'année, c'est mort"...
A quoi pensez-vous dans ces moments-là ?
" Au départ d'un triathlon, quand tout le monde pousse, honnêtement, on ne pense pas à grand-chose. Pendant la course, les pensées viennent et s'en vont sans qu'on y attache d'importance. Une vraie vacance de l'esprit. Après, il y a le dépassement de soi. Le sport, ça lave, on se sent plus propre après. Un peu régénéré, un peu apathique aussi. En tout cas, c'est vraiment quelque chose d'essentiel".
Comment êtes-vous perçu par les autres compétiteurs ?
" Moi, je m'intègre bien partout. Maintenant, les triathlètes, ce sont des malades. J'ai connu des mannequins. Et bien les triathlètes, niveau régime alimentaire, c'est encore pire ! Mais ils sont sympas. Avec eux, on ne parle que de ça : de vélo, de course... Maintenant, je ne pourrais pas vivre tout le temps dans ce monde-là".
Pourquoi ? Parce que le sport ne rend pas intelligent ?
" Ah non ! Un footballeur qui joue bien par exemple, il a l'intelligence du jeu, du terrain, de la passe, du drible. Personne n'a le droit de dire que cette forme d'intelligence compte moins qu'une autre. Les hommes politiques aussi sont obsédés par ce qu'ils font et ne parlent que de ça".
Vous avez également couru à plusieurs reprises le marathon de Paris. Quelle est votre meilleure performance ?
" Je l'ai couru en 3h25. En m'entraînant un peu plus, en faisant gaffe à ce que je bouffe, en fumant un peu moins, je pense pouvoir descendre sous la barre des trois heures. J'ai une bonne endurance, mais pas une grosse caisse, pas une grosse capacité respiratoire".
Y'a-t-il des sportifs, des athlètes que vous admirez plus que d'autres ?
" Quand j'étais jeune, j'aimais bien Johnny Weissmuller. Je le regardais tous les dimanches dans « Tarzan » et je savais qu'il avait été champion olympique de natation. Mon père me faisait croire que c'était vraiment Tarzan. Et moi j'avais convaincu tout le monde de ça à l'école. Ce qui me troublait, c'est qu'il n'ait gagné les JO qu'en natation. Si c'était vraiment Tarzan, je ne comprenais pas qu'il n'ait pas gagné toutes les épreuves"...
_________________ Ahhh merdouille !! encore un blog à la con: www.bilbo-wheel.over-blog.com
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