24 septembre 2006, Chine, Pékin, Coupe du monde. Le décallage horaire dessine sous nos petits yeux, des valises de plus en plus remplies au fil des jours. La première nuit convenable depuis notre arrivée est celle d'avant course. Un bol de riz, une petite sieste, et c'est parti, départ de la course homme à 12h30.
- Etat des lieux:
Délégation française nombreuse, quelques chercheurs de l'INSEP sont présents pour étudier la course dans ses moindres détails, temps de passage à tous les km en course à pied, écart, puls, puissance, cadence, et tactique en vélo. L'objectif étant d'être préparés de manière optimale le jour des Jeux Olympiques en 2008. A cela s'ajoute les coachs et le staff médical (5), les athlètes (11). Le public chinois est également présent en masse, tout comme les bosses sur l'ensemble du parcours (vélo et course à pied), ainsi que le tartan assemblé en multiples plaques bleues sur l'ensemble du parc vélo, et 60% du parcours course en pied. Le mode Kenyan n'est pourtant pas prévu dans notre sport... Bref, l'humidité, la pollution, et la chaleur se sont aussi invitées à la fête (mais rien à voir avec le centre ville de Pékin à 1h de voiture du barrage et du plan d'eau).
- Course:
Tout est réglé au millimètre, l'organisation a été irréprochable (avant, pendant, et après la course d'ailleurs). J'effectue un très bon départ, et me retrouve rapidement en 3ème position derrière Potts, et Poulat. Le rythme est élevé mais il n'y aura pas de cassure visible avant la montée sur le vélo. La première bosse arrive vite, et se monte vite, ne permettant pas aux nageurs un peu trop entamés de rester dans le "first pack" (15 athlètes) qui se forme instantanément. Mais les écarts sont faibles (26 secondes sur les 3 premiers), et le seul point de croisement du parcours motive nos poursuivants (32 athlètes), sans pour autant mettre la pression aux nombreux "tire au flan" qui se renvoient chacun la balle dans notre peloton pour ne pas prendre leur relais. Dans le 4ème tour, avec Sudrie et Poulat (quasiment les seuls motivés sur le vélo avec Potts) nous tentons une échappée entre Français atteignant jusqu'à 10-15 secondes très rapidement. Et là, magie, les fameux tire-au-flan précédemment cités se sentent d'un seul coup une âme de guerrier invincible surmotivé et puissant... Enfin jusqu'a ce qu'ils nous aient rejoint (à notre grand regret) au début du 5ème tour. Heureusement la fatigue a aussi gagné le "chasse pack" de derrière dans lequel roulaient la plus part des gazelles du triathlon international. Mince alors! On pose le bike avec 1'10" d'avance. "Mode Kenyan On" pour Xavier Gomez (finalement ce mode existe...) qui prend 10 secondes à tout le monde en... 10 secondes. Je maintiens malgré tout un écart stable, tout en voyant que le reste du notre pack s'émiette au fil des tours. La bosse fait mal, la descente aussi, Xavier commence a coincer, je me dis qu'il ne m'a pas vu, et que lorsque je vais lui faire un petit "BOU" en revenant sur lui, il va me reposer la même mine que tout à l'heure. Mais son souffle fort et la grimace sur son visage me redonne confiance, je ne m'arrête pas et passe devant directement, quitte à le payer ensuite. Il reste un tour et demi, "Mode Débranchage de Cerveau On". Je ne le reverrai qu'à 300m de la ligne après un demi-tour. J'ai apparemment 20 secondes d'avance depuis un moment. Mais la ligne n'est pas franchie. Je la passerai fou de joie en ne savourant que dans les derniers mètres. Quelle course, puis quelle soirée! Magnifique sur un spot touristique de la muraille de Chine restaurée. Puis un spectacle grandiose de danses, chants et combats typiques. De quoi fêter une saison bien remplie...
Elle continue d'ailleurs: Coupe de France, puis Cancun World Cup.
A bientôt, Fred