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Du négatif et du positif : les avis divergent
Le milieu du triathlon oscille entre le pour et le contre sur le projet AFT.
Idée séduisante sur le papier, Athletes for Transparency provoque tout de même un débat philosophique entre adeptes et sceptiques. Exemple, dans le milieu du triathlon où le projet est né. Cédric Fleureton, vice-champion d’Europe 2006 courte distance, s’engage fermement mais ne pousse pas à la roue : « AFT, c’est une idée qui a émergé en discutant avec Pierre Sallet et Christophe Bastié, un autre triathlète, tout simplement parce qu’on parle beaucoup des dopés mais pas du tout des sportifs propres. Pour l’instant, le projet démarre et on démarche les sportifs de haut niveau surtout par le biais du bouche-à-oreille. À vrai dire, on a eu plus de messages encourageants qu’autre chose. Mais faire partie d’Athletes for Transparency est plus une démarche personnelle qu’autre chose. C’est à chacun, en son âme et conscience, d’aller sur le Net et d’accepter d’y faire figurer ses données personnelles. »
Son de cloche différent du côté de Cyrille Neveu, champion du monde longue distance en 2002 : « Ce qui me gêne, c’est qu’on peut imaginer en déviant ce système que des athlètes pas forcément clairs mais avec des moyens mettent le paquet pour obtenir des résultats propres et sains. » Une réserve que lève toutefois Pierre Sallet : « C’est vrai qu’on peut toujours imaginer un athlète de mèche avec un directeur de labo, on a donc mis en place un réseau d’analyses propre à AFT. » Surtout, Neveu souhaite avoir la certitude que les tests seront bien financés à 100 % par AFT. Il dit : « D’emblée, je trouve que ce n’est pas aux athlètes de payer pour prouver qu’ils sont propres. Ensuite ; si moi je peux payer, certains autres triathlètes n’ont pas forcément les moyens de cette dépense supplémentaire. Est-ce que ça fait d’eux des tricheurs pour autant ? »
F. S.