Bon, d'abord, grande fierté d'avoir ramené 2 trophées du Dauphiné. Sam, éleveur de champions !
Il faut dire que j'ai pris soin de la pépite du club. Départ tôt à 6 heures pétante - ça, c'est pour Rik Rak, peut-être que s'il avait été à l'heure, Jean-Seb aurait fait un podium à Bourg, va savoir ?
- arrivée bien à l'heure sur place, on se caille un peu, enfin surtout moi parce que VB avait emmené toute sa garde robe. Départ groupé avec les 80 et 120km. Trop de monde. Un vrai bordel ! Et on commence direct par un col. Ca vous met dans l'ambiance. Je mets plusieurs minutes à retrouver VB dans le peloton. Echange de qqs mots, je prends un rélais, je me retourne, VB disparue ... Je laisse tomber, on se retrouvera bien aux ravitaillements ... Passage des premiers cols en groupe, sensations bof, je suis très prudent, je n'ai plus fait de sorties longues depuis début mars ...
Premier ravito, grosse pause, vidange (j'avais donc tant bu que cela ce matin, ou le froid peut-être ?) puis petit déj. rapide, je n'ose pas abuser, pourtant je m'enfilerai bien tout le buffet, mais bon, il y a encore 150km à faire et il ne faut pas trainer. Pas de VB, peut-être ne s'est-elle pas arrêtée ou elle est passée pendant la vidange. Enchainement direct sur un col, digestion difficile, burp
, puis longue descente, une vraie souffrance, depuis ma chute en septembre dernier, j'ai une vraie phobie des descentes, je suis debout sur les freins, crispé comme pas deux, et j'ai froid, le temps n'est pas encore levé, je rêve de la prochaine côte ... le rêve deviendra une rude réalité
. Tout le monde m'a doublé en descente, je me retrouve intercalé, seul sur le plat. Ca n'avance pas, à tel point que je m'arrête pour vérifier si mes freins ne se sont pas bloqués
qu'est-ce qu'on est tâche quand on n'est pas bien ! Nouveau ravito. Grosse pause ce coup-ci. Rien de tel qu'un bon repas pour se réconcilier avec la vie !
Je ne suis pas venu pour m'emm... Je m'enfile tout ce qui passe. Je décide enfin de repartir ... et qui voilà, VB. Difficile de ne pas l'accompagner, je m'en remets une bonne et on repart. En meilleure forme, c'est probablement ce qui me manquait. Toujours en faux plat, avec le vent, mais décidément mieux. Je laisse VB avec son vieux barbu qui ne la quittera pas des 120 bornes suivantes
Par délicatesse, je m'éclipse, on peut bien laisser ce plaisir aux petits vieux
Les cols suivants seront du pur bonheur, roulants. Je saute le ravito suivant, trop gavé du précédent. Comme d'hab, je dépasse des trains entiers de cyclistes, qui me redoublent en descente ... a quoi bon se décarcasser ?
Une interminable et abominable descente de 20km. Ravito. Nouvelle goinfrerie organisée. Ca parle du Ventoux autour de moi, je ne comprends pas mais je vais bientôt comprendre en découvrant le col de la Machine. Je re-rattrape toujours les mêmes, qqs questions sur la longueur de ce calvaire, aucune réponse, tout le monde à bout de souffle, mais des regards qui en disent long ...
Et c'est long ... On prend son mal en patience, on se dit que le paysage est superbe, c'est vrai, mais difficile de l'apprécier à sa juste valeur
On enquille ainsi 3 cols d'affilée, soit près de 20 bornes de montée - d'où le Ventoux - puis re-descente, à nouveau l'enfer, très seul, je suis moins doublé car les écarts se sont bien creusés et bcp déjà ont bifurqué sur les plus courtes distances. Ravito. Il reste 36 bornes. On a déjà enchaîné 10 cols. Je n'ai pas le parcours en tête mais je me dit que ces cinglés sont encore capables de nous en mettre 3 ou 4 sur cette distance. Je commence à être un peu vidé et déprimé. Je repars donc dans la hantise du prochain col. Je suis notamment convaincu qu'il en reste un avant l'arrivée car le départ s'est fait au pied d'un col et on prend le chemin en sens inverse. Des km et des km sans col mais des faux plats interminables, ça n'avance pas, le temps se gâte puis il se met à pleuvoir ... bref, le moral au plus bas. Je suis rejoins par un petit groupe de misère, on traine notre bicyclette sur les derniers km. C'est à 5km de l'arrivée que je réalise qu'il n'y a plus de col, gros coup de motivation, j'enfourche le prolongateur pour un finish au mental. Enfin l'arrivée. 7h30 de course dont 7h de course effective et 30mn sur les ravitos (tout de même). En fait, j'ai plus l'impression d'avoir fait un long fractionné qu'une vraie course en continu. Je retrouve VB - qui me suivait de peu - au milieu d'un attroupement de petits vieux barbus en liesse, double podium pour notre championne
Un bon repas et 3 verres de rouge m'ont réconcilié avec la vie
Retour sans encombre. Le nain a aussi fait un podium le même jour sur son vélo. La maman est encore plus contente ... Un peu de la gloire des Barbier rejaillit sur moi, je suis aussi content
.
Gros dodo. Pensée ce matin pour VB qui repartait pour une course cap avec Maya. Sous le pluie.
Un 3ème podium des filles pour le we ?
Voilà, c'est tout ...
Si, seulement une réflexion, c'est normal de plaire aux vieux barbus quand on s'appelle Barbier