Un CRS, spécialement dédicacé à Kokoj
Lever 7h, un mot doux à ma tendre qui me répond par un vague "grmblprrkljg"... Effectivement, il est tôt.
L'épaisse couche de gel sur les voitures de la Croix-Rousse ne me dit rien qui vaille, "A la Ste Angèle, ça pèle". La suite va le confirmer.
Arrivé à COUZON, pas moyen de trouver le départ et je ne suis pas le seul dans ce cas. A moins que ce ne soit un rassemblement annuel des sosies des Frères Jacques, tout ces gens en fuseau doivent chercher la même chose que moi.
Sur le chemin me menant au point de départ je tombe sur VB qui sort de sa camionette encore toute endormie, allez zou, allons-y ensemble.
On arrive au gymnase de Couzon, bon, y a un peu de monde quand même.
Retrait des dossards, VB sort de la brume et croise quelqu'un qu'elle connaît, blablabla, on va se changer... Tiens ! Quelqu'un apostrophe VB, blablabla... On aperçoit Rom le Doc en tenue d'apparât qui nous distille quelques conseils bien à propos, il est bien ce jeune, sérieux, avisé et tout et tout.
Dans le gymnase, la sono diffuse un disque des meilleures daubes des années 80, Desireless, Jean-Pierre MADER, Jean-Luc LAHAYE et même des chanteurs qu'on avait oublié comme Tristan, mais si ! "Je suis de bonne bonne bonne bonne humeur ce matin, y a des matins comme ça".
On décide d'aller s'échauffer un peu avec VB mais la sortie est difficile, les gens se battent pour lui causer, "Oh VB ! Comment ça va ? Blablabla." Je me dis alors que VB est en fait la véritable Britney Spears et que les photographes ne vont pas tarder à débarquer
Echauffement rapide histoire de prendre la température, froide et brumeuse "A la Ste Angèle, Vivagel". En cherchant Cricri de Bigore, c'est lui qui nous trouve avec Didier son collègue de travail, soit dit en passant le chef de Kokoj mais on en reparlera plus tard.
J'aperçois Trebouille en coup de vent.
Allez, c'est l'heure du départ, pffouu, 25 bornes, c'est un peu long pour mes 80 kil, ça me fait un peu peur pour tout dire, les premiers kilomètres ne sont pas faits pour me rassurer, je me mets dans la roue de Cricri, Britney Spears et Didier mais je me sens déjà pas très bien.
Jambes lourdes, souffle court, bref, va falloir s'accrocher.
Les premières grimpettes confirment mes premières sensations, je ne me suis pas arrêté au premier ravito, j'ai tout sur moi, mais Britney ne tarde pas à me passer.
Plus on grimpe et plus ça se dégage, on arrive sur les hauteurs et là il fait carrément beau, c'est sympa, on peut quitter les gants, les bonnets, super !
Je reste au contact de Britney et Didier pendant de longs kilomètres et je la rattrape même au profit d'une longue descente. Le parcours est très casse-pattes, les descentes raides s'enchaînent avec des raidillons qui font mal, je commence à souffrir sérieusement vers 1h30 de course, je m'accroche à la vision lointaine de Britney. Au 20eme kilomètre, je ne la reverrai plus et mon calvaire commence : mal aux tendons, mal aux mollets, mal aux cuisses
Je n'avance plus, un vieillard déguisé en hamburger me dépasse alors que j'ai entendu son râle distinctif derrière moi pendant plus d'1h40 (si vous connaissez Tatie Danielle, c'est le même râle que la vieille avec qui elle vit au début du film), je me dis, c'est pas possible, j'ai cru 20 fois qu'on allait le perdre, et l'ancêtre déguisé comme au carnaval va m'enterrer dans 500m...
23eme kilomètre, plus d'eau dans la gourde, les jambes dures et Ô miracle ! Je sens un regain de forme au meilleur moment. Je vais pouvoir finir fort.
23eme kilomètre et 100 mètres, ah ben non, finalement, c'était psychosomatique, je me chope un crampe décennale au mollet gauche, je n'ai jamais aussi bien senti mes jumeaux...
Le 24eme kilomètre est un long calvaire. Je me ferai dépasser par un bonne trentaine de concurrents, un livreur de pizza, une femme rentrant du marché le cabat plein, une vieille en déambulateur et un petit garçon de 12 mois faisant ses premiers pas, je ne vous parle pas du hamburger qui est déjà loin et de Britney qui doit déjà répondre aux journalistes et signer des autographes.
Dernier kilomètre qui n'en est pas un (500m tout au plus), j'entends la fanfare, ça remotive. J'arrive en 2h04 et 50", pas si mal que ça finalement, la course était partie un peu vite et 25, c'est biennnn trop long, ça confirme ce que je pensais avant la course.
Un coup de chapeau sincère aux organisateurs, hormis le fléchage absent dans le village pour trouver le départ, c'était parfait surtout au niveau recup des déchets divers, poubelles et ramasseurs de gobelets à chaque ravito, gens sympas, une belle écharpe à l'arrivée. Merci à eux.
Je retrouve Britney à l'arrivée, en pleine forme, quel phénomène quand même ! Cricri qui me dit en avoir bavé et Didier, vous savez, le chef de Kokoj. On bavarde un peu, je l'informe officiellement que son subalterne se drogue, qu'on en a la preuve tous les jours sur le forum, ce à quoi il me répond que ça ne l'étonne qu'à moitié...
Pressé, je repars sans faire une bise à VB, pardon, je t'en ferai 2 la prochaine fois.
Sur le chemin menant à ma voiture, je croise Trebouille qui en termine, je l'encourage et v'là ti pas qu'il me réponds "Je repars pour un deuxième tour !", il est gavé d'endorphines, je le pardonne.
Voilà, course terminée, bien rigolé avec Britney et Cricri, bien mal aux cannes, je repars quand vous voulez mais pas plus de 20 bornes, merci les enfants.