Retour sur Grezieu après une p'tite sortie à Nice et quelques jours de repos et de fraicheur à Nèvache dans la Vallée de la Clarée .Sublime.
Allez, un petit CR pour se remémorer cette belle et difficile course:
Arrivée vendredi midi. Enfin on y est! Plongeon immédiat dans cette ambiance Ironman.Une autre planète avec ses codes et rituels(qui en fera la sociologie). Le soir Pasta party et son banquet gargantuesque. Vidéo et photos de Nice 2008 et 2007 . Musique à fond.Les rasés et les tatoués sont bien là. L'organisation est américaine!
Samedi , dépôt du vélo et des sacs Run & Bike ( organisation plus facile et moins stressante comme ce n'est plus la 1ere fois); Une drôle de sensation que l'on identifie à de l'anxiété pointe son nez pour être immédiatement refoulée(non,j'ai pas la trouille). Petit tour au salon des exposants où certains sont pris de fièvre acheteuse.
Samedi soir appel de JMF et échange de sensations. Même longueur d'onde.
Dimanche , réveil 4h00 après nuit courte, hachée genre transat en solitaire. On a envie de vérifier certains détails mais c'est trop tard, alors on branche le pilote automatique: Dégustation lente du Gatosport et de l'eau (pas de pâtes avec du thon et fromage comme certains...) puisque l'estomac est fragile. Coup d'œil par la fenêtre: ça commence à affluer , faut y aller.
5h15, dépôt des sacs ravito perso et entrée dans le parc à vélo. 30 mn pour fignoler , papoter avec JMF. Quelques photos par mon coach privé.
Puis direction la plage : 2800 athlètes se dirigeant ensemble vers l'eau, on dirait la marche de l'empereur. Et toujours la musique à fond, les niçois sont ravis, parait il!
Je me place dans le box des plus de 1h 20 pour ne pas prendre de coups(stratégie payante).J'interroge un bénévole sur le parcours. Celui ci m'affirme qu'il faut choper la bouée à gauche. On est plusieurs à l'écouter stupéfait. Et on le croit.
Corne de brume! Terminée la traquette ;on nage en douceur mais de travers pendant 600 m pour attraper la fameuse bouée. Mission impossible, je renonce et me dit qu'on sera au moins 500 à être disqualifiés.A posteriori le bénévole avait évidemment tout faux.
Après 2400 m , sortie à l'australienne.:moment très sympa cassant la monotonie de la natation.
Les 3800m arrivent, pas de souci. Je sors avec un peu de vertiges et regagne la tente de changement (sur IM on ne montre pas ses attributs virils). Je me change entièrement et je bats, d'après Karine, le record de la transition la plus lente.
Je cours avec mes chaussures de vélo sur 250 m, la longueur du parc à vélo. Des spectateurs partout qui encouragent chacun leur poulain. Ambiance!
Enfin sur le vélo: c'est plus tranquille. Pas de vent, en position aéro ça va vite mais je suis doublé dans tout les sens. Grosse fête en traversant les villages. Les bénévoles sympas à l'extrême. Quelques bosses , puis on attaque le col de l'Ecre environ 15 km avec 6 à 8%. Gros morceau, en plus il fait chaud. Des anglo-saxons montent avec leurs roues à bâtons sur de gros développements, parfois sur le guidon aéro. On se dit qu'il sont cuits. Que nenni, dès que ça s'aplatit, ils envoient comme des dingues.
Ravito perso en haut du col, je fais le plein.
Les grosses difficultés sont derrières moi, il va falloir faire remonter la moyenne.
Toujours une grosse ambiance sur le parcours ,surtout l'aller retour de Coursegoule où j'aperçois Jean-Mi.
Puis 60 km de descente et de plat. Ralentissement au 140 km:2 triathlètes allongés dans des coquilles sous oxygène. Ça refroidit (j'espère qu'il n'y a rien de grave).
De saint Laurent du Var à l'arrivée, malgré le vent contraire ça roule bien et certains reprennent des habitudes de cyclistes.
6 h 11 de vélo les jambes vont bien, le bide aussi . Au niveau de la mer, il fait chaud et je sais que je viens de manger mon pain blanc.
250 m de parc à vélo en sens inverse. 30% de remplissage, ça ne m'est pas arrivé souvent. Je cours avec "légèreté" malgré mes chaussures de vélo. Tente de déshabillage et rebelote: changement complet. La pudeur des triathlètes semble s'être émoussée. Mon voisin jette l'éponge malgré les encouragements d'un bénévole. Tenue du club en place et record de lenteur battu d'après Karine(coach très intransigeant mais toujours présent). J'entame la cap en marchant bientôt encouragé par des spectateurs hilares qui me disent qu'un ironman normalement "ça court".Bon puisque c'est la coutume, je me lance et rejoins la gent trotte-menue, ceux qui ont une vitesse de pointe à 8,5 km/h.
15éme Km : c'est confirmé, ce sera le chemin de croix avec toutes les stations: les jambes sont molles et le bide devient récalcitrant. Mais j'oublie momentanément la douleur car il y a de l'action: un triathlète en vélo est renversé devant moi par un spectateur voulant traverser pour se baigner. Le premier lui envoie alors un coup de poing que n'aurait pas renié Mike T. Plus tard, un bénévole retourne une gifle à une femme qui vient de l'insulter parce qu'il l'empêchait de traverser pour rejoindre la plage.
Tous les niçois sont heureux d'accueillir l'ironman qu'il disent! Et je les crois volontiers.
Pour rafraichir les esprits, nouveauté par rapport à l'année dernière: plusieurs douches disposées sur le parcours juste avant les ravitos:coup de chaleur évité! Du bonheur cette eau froide sur la tête. Sur le bide, je préfère éviter...
Grâce aux encouragement des bénévoles d'une rare gentillesse, je progresse et , arrive le dernier chouchou, le rouge signalant le dernier tour(ras le bol de cette ligne droite de 5 km jusqu'à l'aéroport). Mes jambes reviennent et je pousse une accélération durant ce tour à 9 km/h. Il vaut mieux puisque Jean-Mi met le turbo à 12 km/h dans le but d'effacer ces 10 min qui nous ont séparées depuis le début du marathon.
Ça y est : c'est l'arrivée; on entre dans le corridor avec des spectateurs très proches de nous et notamment des minots qui nous tendent leurs mains. Franchissement du portique, 12 h 33 mn. Quel soulagement. Pour un temps comme ça j'aurais signé dès le départ. Tee- shirt, médaille, une grande joie.
Je m'allonge dans la zone de repos et le retour à l'état basal met du temps à revenir. Je comprend alors que j'ai puisé profondément dans mes ressources physiologiques et que pendant quelques semaines il faudra être gentil avec son organisme. Il a tant donné...
Il n'est pas le seul; toute la famille a participé, s'est investie de mille manières. Cet IM, c'est aussi celui de Karine dont le soutient fût indéfectible pendant des mois et qui le jour J patienta plus de 12 h en attendant son guignol qui n'arrivait toujours pas...
PS: grand merci à l'organisation très pro.
grand merci aux bénévoles tellement attentionnés
Et bravo à SAM SAM dont le record (11h53) tient toujours