Bon, encore un petit effort pour tourner la page d'Annecy et j'y vais aussi de mon CR
J'ai un peu de retard car j'ai pris le temps de relire l'intégrale des oeuvres de Messire pour tenter de comprendre ce qui m'est arrivé dimanche dernier
En 2008, de retour de Nice, j'avais fini ultra-frustré car j'avais senti que je n'avais pas pu donner mon maximum sur cette épreuve. J'avais choppé des crampes à la sortie de l'eau, fait toutes les descentes vélo debout sur les freins à cause de la route mouillée et une cap sans sensation. Que dire de 2009 où je me rajoute une valise de plus de 15mn
Plus mauvais temps du club en vélo et en cap ...
Ca avait pourtant bien commencé par une bonne nat', bonnes sensations, je suis de plus en plus à mon aise dans cette discipline. Je sors de l'eau avec 3mn de moins que l'année dernière, tout va bien. J'entame le vélo avec un peu de méfiance car je me souviens d'un trafic assez dense en 2008 mais la route est relativement libre, j'envoie dès le début sur le prolongateur. Mon rythme est laborieux mais je double, l'illusion est encore là... La réalité se rappelle à moi de façon violente avec les premières pentes du col.
Autant l'année dernière j'hésitais à rester sur la plaque, autant là je m'enfonce dans les méandres de mon petit plateau ...
Je mouline ... mais je n'avance pas. Les concurrents me doublent par grappes entières, par dizaines, par centaines, par milliers
Doubler n'est pas le mot, disons plutôt qu'ils me déposent sur place
et je vois ainsi défiler toutes les rilliettes, avec de la résignation quand je vois passer Doud, Ptittriathlète, HDM, ... de la désolation quand c'est Rom, Fred, Chuby,... un désarroi profond quand c'est au tour de mes bêtes noires CriCri, Messire ... de me laisser sur place.
Je me rappelle alors que j'ai une roue arrière de remplacement, prétée par mon réparateur en attendant de changer un rayon cassé. Je prends alors toute la mesure du rendement d'une roue
Les descentes sont bcp moins stressantes à ce rythme, je n'avance pas ! D'abord je me dis que ce n'est pas la roue qui pédale, mais à force de m'user inutilement, je décide de lever le pied et de me préserver pour envoyer en cap. Je sais que je suis en manque de fond, il ne faut pas me griller car la fin sera de toute façon difficile
Bien vu, la cap fut un enfer
J'en avais trop laissé physiquement et psychologiquement ...
Il faut dire que ça commence mal ... au bord de l'anémie après la T2, je vois le ravitaillement avec un soulagement réel ...
du coca, je veux du coca ... un verre se tend
au moment de le saisir, un courant d'air me bouscule sur ma droite, me pique mon verre et se barre à fond
avec un gros DOUD écrit sur les fesses
rien de mieux pour m'énerver, je décide de le suivre ... non mais
après m'avoir enfoncé psychologiquement (le verre de coca
), DOUD finit par m'achever physiquement un petit km plus loin ... totalement explosé le Sam Sam
saluant les camarades dans un désarroi profond
Je garde en tête le ton d'un encouragement dépité de VB que j'entends derrière moi, parfait reflet de mon état
3 tours et 3 arrêts au bar plus loin, la libération
une courbette et un profond message de respect à Messire qui m'aura légué là son lourd fardeau de détresse
Bon, avec du recul, c'est une super épreuve, super bien organisée, super ambiance, superbe parcours ... mais il va falloir quand même revoir deux ou trois trucs persos si je ne veux pas abandonner définitivement le triathlon ... je pense que je vais commencer par aller casser la gueule à mon réparateur
et je vais retravailler un peu mon entrainement parce que Klag, à ce rythme là, ça risque d'être long
Enfin, même si la rillliette est parfois lourde à digérer, on est ravi d'en être une