Embrun 2011, l'objectif de l'année
Après pas mal de sacrifices nous voilà à Embrun en famille.
Dernière semaine hyper étrange, malgré le repos que des mauvaises sensations, arrivé en ville le moindre escalier me fatigue, la poussette me parraît lourde...
. Je tente de me dire que c'est normal mais j'aimerais bien avancer de 2 jours et être au départ, j'en ai mare de me reposer
Samedi 13 : Je récupère mon dossard à la salle des fêtes, la pression monte, retour à la maison, mise en place du dossard (avec 3 épingles !!!) et de la plaque sur le cadre, je ne peux plus reculer là.
. Cela fait deux jours que je dors mal et plus de sieste, je fais la course dès que je ferme les yeux.
Dimache 14 : Ballade dans Embrun le matin, les escaliers me donnent le souffle court
la honte et demain l'ironman ca va donner quoi ? Le soir 16 dépôt du vélo, je rentre dans le parc avec Alexandra Louison hummmmm ca fait du bien d'être enfin dans le parc et dans l'ambiance, la bonne pression arrive, sortie du parc je passe à côté de l'arche d'arrivée mais ne veux pas passer au dessous ni me prendre en photo à côté ce sera pour demain si je le mérite
. Retour à la maison, Quinoa, boulgour un bisous à Mme et le fiston et au lit sur mon matelas seul dans mon coin à 22h00 mais le sommeil tarde à arriver....
Le réveil était prévu à 04h00 mais à 04h30 ma femme arrive, BOUVRY (c'est mon p'tit surnom) qu'est ce que tu fais encore là c'est l'heure. Montée de stress
je me suis planté dans l'heure du réveil, vite vite je suis à la bourre, pas de petit déjeuner tranquille, j'enfile le gatosport.... et je pars en trombe. Merci fiston de t'être réveillé dans la nuit, je prennais pas le départ sinon. Arrivé au parc à vélo, les vélos sont mouillés il a plu cette nuit. Mise en place des affaires vite fait, passage aux toilettes pour s'alléger, et enfin on va mettre la combinaison.
5h50, départ des filles et mise en place de la troupe des mecs, un gel anti oxydant la journée va être longue.... 06h00 PAN
c'est parti. Ca tabasse bien jusqu'à la première bouée mais rapidement je fais ma place ce qui me permet de ne plus recevoir de coup et de poser ma nage, respiration tous les 3 ou 4 temps pour une nage qui me semble correcte. On voit vite les bouées avec le petit jour qui se lève, je suis content d'être là.
. Régulièrement je bois de l'eau du plan d'eau pour prévenir car la journée va être chaude
. Fin du premier tour, tout va bien je dois même parfois me freiner, on enchaine avec le deuxième tour qui sera iddentique, on apperçoit le monde sur les berges, cela sent la fin, je pense avoir bien nagé, Gagné 56 minutes au chrono, hummme je crois que c'est le record du club, ca boost.
T1 : Les affaires bien en place je ne perds pas une seconde et en moins de 5 minutes j'enfourche le vélo
Vélo : Tout de suite dans le bain à Embrun ca monte au bout de 200 m, je prends mon rythme et je sens vite que les jambes sont bien légères. Au bout de 2 kilomètres je vois ma femme et mon petit Karl qui applaudit. Je lui glisse mon temps natation pour la rassurer (Elle stress encore plus que moi je crois). Ca fait du bien déjà de les voir. Première ascension de la journée la montée des PUY longues mais je l'aime bien. Peu de monde me reprend ce qui me rassure sur mon rythme n'ayant pas voulu mettre le compteur. Ah si un avion me dépasse vers la mi côte Dossard 10 Pau Zamora ( La classe sur le vélo). Premier pointage en haut à Saint Apollinaire ca va me donner une première idée de mon allure, je voulais passer en 1h00, ma montre de donne 54 minutes, et j'ai pas eu l'impression de forcer, c'est de bonne augure
. Je n'accélère pas pour autant. Descente, je mange bien je m'hydrate, retour sur Embrun, Guillestre, les gorges du Guil, c'est bon et ca roule bien, le rythme est bon et aucun essouflement. L'Izoard approche, je monte tranquille. Peu de monde me remonte et je reprends du monde. Brunissard, hop tout à gauche maintenant jusqu'en haut. La casse déserte, plus que 4 lacets et c'est le ravito perso.
en haut de l'izoard j'ai de l'avance sur le record du club
Descente vers Briançon, hyper agréable car aucune voiture en face et je connais la descente par coeur. Je continu à bien manger et boire. Un petit bout de national pour bien sentir le vent de face, ca va pas tarder à remonter vers la côte des vigneaux et là catastrophe, mise du petit plateau pour la pente qui arrive, et hop dès la côte deux boules énormes dans les cuisses
je peux plus pédaler, obligé de desendre du vélo, étire les cuisses, remone sur le vélo, 1 tour de pédale de nouveau les crampes, merde je ne vais pas être obligé d'abandonner en si bon chemin, j'attends 1 minutes et remonte sur le vélo avec le 34/27 pour tourner les jambes, je peux enfin pédaler mais pas top
je cogite un peu mais termine la côte en moulinant car les jambes sont à la limite des crampes à chaque tour de roue, mais pas le choix faut que je me refasse des jambes car je vais devoir affronter la terrible côté de Pallon qu'à ce moment je me vois monter à pied tellement j'ai pas de quadriceps. Hydratation maximum dans la descente, un gel et les jambes on l'air de revenir mais n'ose rien penser.
Me voilà au pied de Pallon je monte tranquille en danseuse, tente de m'assoir mais les crampes sont pas loin donc cela sera tout en danseuse en plein cagnard il commence à faire super chaud
Le rythme n'est pas élevé mais les gars autour de moi ne me semblent pas plus frais que moi, je m'accroche jusqu'en haut grâce au monde qui hurle bien dans cette côte ca pousse un peu.
J'ai une grosse avance sur mes temps et décide de gérer donc la fin du vélo et le dernier col de Chalvet pour le marathon à venir que je sais pas facile en temps normal alors que je vais devoir le courir avec des crampes. Descente vers le parc le moral est bien bon j'en ai assez de la position sur le vélo, j'ai envie d'être droit.
T2 : Je pose le vélo et deux étudiant kiné me propose leur aide,
pas de refus, massage rapide aux entres cuisses pendant que je me change toujours sous les yeux de ma femme et mon fils qui sont bien là (premières larmes aux yeux pour moi). 08h34 d'effort je commence le marathon, j'abandonne tout de suite l'idée du record du club (une pensée pour Fabrice), mais je me rends compte que ce que je fais déjà est énorme et que j'ai les moins de 13h00 entre les baskets si je n'explose pas en plein vol.
Marathon : J'ai l'impression de ne pas avancer mais les kilomètres défilent bien pour du 11 km/h, première montée sur Embrun, y a du monde dans la rue principale quelle ambiance, première descente aie les crampes reviennent et je comprends vite que ce n'est pas en descente que je vais récupérer. Je dois courir jambes tendues et mettre les poings sur les cuisses pour limiter les chocs en descente.
Il fait super chaud mais je suis hyper lucide et je m'hydrate bien, boit du coca, et oui ca fait longtemps que le solide ne passe plus
les postes d'épongeage sont bien agréable aussi.
La fin du premier tour approche Gilles Reboul me double, il en termine. Encore un tour et c'est moi, je commence à prendre conscience ce que veut dire Finisher. Puis PAU Zamora arrive alors que je commence mon deuxième tour, l'avion........ ce qu'il m'a mis.
Allez plus que 18 kilomètres, c'est rien, un footing long ?
Un seul objectif ne jamais marcher, c'est ce que je fais juste aux ravito, l'allure reste plus basse qu'au premier tour mais ca avance, beaucoup marchent et pas moi, même dans les côtes ce qui me donne le moral.
je double du monde encore un peu.
Kms 30 je branche le compte à rebours, c'est sur je vais être finisher. Je rebranche le cerveau pour profiter de l'ambiance des spectateurs qui hurlent les prénoms grâce au listing des dossards et je trouve ca sympa. Je prends un grand plaisir.
10,9,8,7,6,5,4, allez plus que le tour du plan d'eau, quelle journée je vais être Finisher, j'ai la chair de poule qui monte et plein de choses se bousculent dans ma tête, le bonheur m'envahit.
Dernier Kilomètre, une tape dans la main de Fred qui aurait dû être sur la course, un clin d'oeil à ma femme toujours là fidèle elle aussi aux rendez-vous. Je n'ai plus envie d'accélérer depuis 5 kilomètres même pour faire moins de 12h45, pour moi le bilan est déjà tellement énorme en chrono et en sensations que je ne veux qu'une chose profiter à fond de ces derniers instants magiques.
Dernière ligne droite, c'est beau j'y suis je l'ai fait, tout mes sacrifices m'ont permis d'être là, c'est ENORME, j'ai envie de pleurer. le speaker donne mon nom sous l'arche "12h46" à la montre. Quelques larmes sortent, c'est tellement bon....
Et la les jambes deviennent des bouts de bois mais rien n'a d'importance. je flotte, je retrouve ma femme
et mon fils. La médaille est pour Karl, il se fait de suite les dents dessus, le tee shirt de finisher pour ma femme.....
Je l'ai fais c'est fini j'ai dompté l'EMBRUNMAN.....
Bilan : Une journée inoubliable pleine de souvenirs qui resteront à jamais. Merci à tous ceux qui ont partagés des entrainements avec moi, qui ont échangés aussi avec moi. Mais surtout merci à ma femme qui cette année a fait beaucoup de sacrifices pour me permettre d'en arriver là en ce 15 Août 2011 et qui a été là jusque pendant la course avec le fiston. Lydie je t'aime et merci encore une fois de me donner des ailes, pas besoin de red bull avec toi comme cela
Je reviendrais à EMBRUN un jour encore plus fort.