A mon tour pour le petit CR (un peu long mais l'expérience a été très enrichissante).
Comme l’a parfaitement résumé mon ennemi préféré, s’il fallait trouver un titre à cette aventure je choisirais « un jour sans (fin) »
.
J’ai déjà entendu dire que chaque athlète rencontre au moins une fois dans sa vie (moi j’attends encore) un jour « avec » durant lequel tout se passe à la perfection, les sensations sont toujours là, les jambes sont légères, les erreurs n’ont aucune conséquence sur la performance. Et bien j’ai découvert hier qu’il y avait un revers à la médaille, c’est le jour « sans » durant lequel rien ne se passe comme tu veux, .. Je pense que les deux réunis constitue ce que l’on appelle « l’expérience » mais p… que c’est dur !
Moi qui n’aime pas trop le hasard dans la préparation (là aussi il faudra peut-être que j’évolue dans mon approche !), j’avais décidé d’arriver la veille au soir pour éviter de me stresser avec un réveil matinal et pouvoir tranquillement n’avoir que la course à penser le lendemain.
Arrivée au camping en fin d’après midi le samedi, j’ai redécouvert la joie du montage de tente et je me suis souvenu à cette occasion pourquoi je ne faisait plus de camping. Mescaleros qui m’a sympathiquement prêté le matos m’avait gâté avec une tente à l’ancienne avec piquets et sardines. Que du bonheur …
Après quelques minutes de réflexion autour de mon puzzle j’arrivais enfin à mes fins, j’l’ai eu la bestiole (mais pas sans mal).
S’enchaîne ensuite retrait du dossard, arrivée de Lucio et VB et pasta party que j’ai mis une plombe à trouver parcequ’elle était de l’autre côté du lac. Mais comme me l’a parfaitement expliqué JF, elle s’est toujours déroulé au même endroit
. Dommage pour moi c’était une première … (vous aurez noter déjà à quel point les dieux étaient avec moi la veille de la course, j’aurais du me méfier …).
Je passe ensuite la pire nuit que j’ai jamais passé, car l’erreur à ne JAMAIS commettre en camping, vous me retirez les mots du clavier, c’est bien évidemment d’oublier ses boules Quies. P’tain quel c… Donc une nuit passée à s’endormir quelques minutes puis à se réveiller et, cerise sur le gateau (sport), un réveil en fanfare à 5H50 par les gars d’à côté qui avaient décidé d’être très matinal. Bref, le pied.
Réveil la tête dans le c.., petit déjeuner autour du gâteau-sport maison préparé par VB (le seul point positif de la journée) et dépose du matos au parc où nous retrouvons toutes les autres rilliettes.
Les travaux en cours autour du lac perturbent un peu les choses, le parc à vélo est placé sur les hauteurs et comme il nous l’a été précisé la veille au briefing, les transitions sont rallongées. Entre le lac et le parc tu te tape 352 m très exactement à courir sur les graviers (y a un tapis mais quand tu sors dans les derniers c’est à croire que chaque concurrent à pris le soin de poser un gravier dessus), un vrai bonheur de courir sur les cailloux sous l’œil sadique des spectateurs qui prennent plaisir à te voir courir en criant ta haine contre l’inventeur du gravier !
Bref, revenons au fil de notre récit, déplacement sur l’aire de départ sous un ciel gris et petit air frais que ne laisse rien présager de la chaleur à venir. Les concurrents du CD s’élancent puis c’est à notre tour 15 mn plus tard.
L’accès au lac étant rendu difficile par les travaux impossible de se mouiller avant (j’ai tenté la rivière mais vraiment trop froide pour moi).
La corne retentit et on s’élance dans une eau grise et très (trop) froide à mon goût.
J’étais déjà patraque avant de partir avec mal de tronche et bide en vrac, ça se confirme dans l’eau. J’ai l’habitude des parties nat. pas terribles mais là c’est le bouquet, l’apothéose, le graal … aucune sensation, j’ai l’impression de nager au ralenti (ça c’est habituel) dans la vase (ça c’est nouveau). Et c’est long, mais long que j’ai l’impression que mon calvaire ne finira jamais. J’en termine enfin avec mon supplice au bout d’1H19 d’effort. Selon mon GARMIN, la distance totale était de 3450 m, ce qui fait effectivement 1700 m la boucle, finalement c’est dans mes temps mais vraiment sans aucune sensations et avec l’impression d’être déjà dans le dur.
Je récupère ma monture et c’est là où tout bascule. Normalement c’est ma partie, d’autant que le parcours est vallonné ce qui me convient plutôt. Sauf que là les jambes sont restées à la maison, je m’étais dit Cricri, ne fait pas comme d’habitude part doucement et accélère dans la deuxième boucle. Recommandation inutile car à aucun moment je n’ai été capable de réellement accélérer.. J’étais l’ombre de moi-même, l’enfer. Etant sortie dans les derniers de l’eau je me retrouve bien vite tout seul ce qui rend encore plus difficile les choses. En plus impossible de m’alimenter, en tout et pour tout, sur l’ensemble du parcours vélo j’ai du boire un tiers d’une gourde et bouffer une demi barre, et encore en me forçant.
Bien évidemment je l’ai payé cash, non seulement je n’ai pas avancé sur le vélo mais en plus c’est devenu dur à partir du 70ème km. Mon petit rythme me permet malgré tout de rattraper GREGOS puis VB vers le 35ème km et LOUCIO vers le 60ème. J’en termine tant bien que mal avec cette partie durant laquelle je n’ai pas pris un instant de plaisir et, oh surprise, en enjambant le vélo pour poser pied à terre je suis terrassé par une crampe aux ischios, ce qui jusque là ne m’était jamais arrivé. Bein, ça fait mal …
Clopin clopan je me rend à mon emplacement en me disant que les choses devenaient très compliquées. Je suis à ce moment rejoint par LOUCIO. Les sensations ne sont vraiment pas bonnes du tout et honnêtement à ce moment j’étais à deux doigts d’abandonner. Mais la volonté reprend le dessus et je me lance dans la CAP (juste devant LOUCIO) à un rythme qui s’apparente à celui d’un retraité obligé de faire la vaisselle (inversement proportionnelle à la vitesse de ce même retraité qui se dirige vers son canapé pour y visionner un bon match de foot).
Le parcours est sinueux avec des bosses casses pâtes, des changements de rythme incessant et des passages en plein cagnard. Je m’hydrate à chaque ravito et quelques gels arrives à me faire tenir, je rejoints JMF à la fin de la première boucle, il est au plus mal avec des problèmes gastriques.
Autant dire qu’au fil de ces heures j’ai complètement laissé tomber toute intention de rivaliser avec SAMSAM que je n’ai jamais croisé sur le parcours et qui je le pensais bien était loin devant. Mon seul objectif est alors d’arriver au bout …
Les sensations reviennent un peu entre le 10ème et le 15ème mais la fin du semi se fait malgré tout dans la douleur et des crampes arrivent cette fois en haut des cuisses à 1km de la ligne, j’en fini quand même avec cette épreuve.
Une course qui pour moi est une des plus dures en terme de sensation que j’ai fait jusque là, en raison certainement de la fatigue du moment . Je n’avais pourtant pas fait grand chose les deux semaines avant et je me demande si justement je n’ai pas payé cette relative coupure. Difficile équilibre à trouver entre récup et effort.
C'est bizarre je suis plutôt frais à l’arrivée, certainement parce que n’ayant jamais pu accélérer je ne me suis pas réellement mis dans le rouge. En fait c’est un peu comme si j’avais pris le départ avec un moteur bridé et avec un plein à moitié fait, c’est long, la mécanique souffre mais finalement le moteur n’est jamais mis dans le rouge !
Cette course restera une référence pour moi de ce que je n'aimerais jamais plus connaître en terme de sensations. C'est aussi une bonne expérience du dépassement de sois (on se motive comme on peu
)
Bravo aux autres rilliettes qui ont également beaucoup soufferts, je pense notamment à VB, LOUCIO et JMF et à nos champions du jour, SAMSAM et LE CHAT qui nous fait une super course.
Bravo également aux organisateurs et aux bénévoles qui ont réussis à faire que la fête soit belle en dépit des difficultés qu’ils ont du rencontrer pour organiser l’événement sur un site tout en travaux.
Cricri