De retour d'Embrun, à mon tour pour un petit CR:
En préambule : Avant de m'inscrire sur la pseudo-liste du Pou ( merci Pou
), Karine me fait signer un contrat où est stipulé :Prendre son temps et faire Embrun comme une longue promenade en admirant le paysage et en frôlant les délais de passage, soit 1h15 natation- 9h00 vélo - 6h00 Cap
Abandon exclu, sauf si mort s'en suit
! OK signé
Arrivée dimanche au Petit Liou où l'on rejoint la tribu Rilliette. C'est bon de se retrouver. L'ambiance décontractée et rigolarde permet aux fessiers d'arréter de claquer
Les enfants feront des centaines de fois le tour du camping à vélo pendant la semaine
Jour J / Lever pour toute la famille à 3h30 frais et dispos
Morceau de Gatosport pas assez cuit (mais trouver un four dans un camping est un défi
)
Départ pour le parc à vélo en voiture avec toute la bande. Ambiance recueillie
La nuit est belle toute étoilée, la température encore douce; Marquage, bisous aux enfants et à Karine, puis c'est l'entrée dans le parc
Enfin !
On range le bordel dans la caisse, la bouffe (y en a trop, mais toujours peur de manquer ), aller aux chiottes avant les autres pour éviter l'attente
Finalement, tout est sous contrôle. Combi enfilée. L’atmosphère est magnifique; les athlètes filent vers la ligne de départ; ça n’arrête pas de défiler devant la caméra de Karine. Je suis sur le côté. C'est parti ! Je marche et je plonge. L'eau est délicieuse; Faisant l’extérieur, je ne reçois aucun coup et nage facilement. Je frole la digue et me retrouve dans 30cm d'eau, à 1 m des spectateurs en ayant peur de rencontrer un rocher, mais non . L'allure reprend tranquille, je m'oriente bien. Le jour se lève et j'admire ce paysage incroyable ( de l'eau et des montagnes gigantesques que je veux graver sur ma rétine ). Les 2 tours se terminent .
7h12 : Passage sous la douche , puis je marche vers mon vélo. Là , l'excitation est palpable et les triathlètes filent vers l'Izoard . Je prends mon temps, je me crème, je mange, je bois, je m'habille : 11 mn après, je pars tranquillou
7h30 : Que de monde , que de monde! Je mets la chaine à gauche et je grimpe vers St Apolinaire au milieu d'un énorme peloton de triathlètes. L'aigle de Tolède ( Cricri ) me double pour voler vers son nid au sommet de l'Izoard.Il a l'air bien. Je rejoins Loucio qui est à l'aise et on échange les conneries habituelles. On restera ensemble jusqu'à mi Izoard. La descente sur le lac est un vrai régal. On rejoint Savines, puis Embrun en doublant des bouchons interminables de voitures. On file sur les balcons de la durance de village en village. Il fait frais et c'est paisible .Un montagne de 3000m à gauche, la durance vert émeraude en bas et une église romane au loin; mais que c'est beau nom de dieu ! Quant à moi, ça roule. Quelle vitesse, je sais pas , pas de compteur . FC 130-150 Je vais m'endormir
St clément-Guillestre: de la nationale dangereuse; les 05 sont un peu agacés , mais restent prudents.On rejoint les gorges du Guil; c'est à l'ombre, faux plat descendant le long de la falaise. Je pédale sans effort et j'ai Loucio en ligne de mire que je rejoins vers le carrefour d'Arvieux. On se marre comme des potaches
Au carrefour, un monument aux morts rappelle qu'il y a eu içi des résistants. Une pensée pour eux : nous aussi , on va résiter! Mais petit problème, j'ai plus d'eau
et je croyais que le ravito était là
Que nenni, il est 5km plus haut. Pas de panique, je grimpe cool et et demande de l'eau à un camping-car sur le bord de la route; Un officiel en moto se radine illico. J'ai eu la trouille comme un gamin qu'a fait une connerie; mais pas de pb: vu la chaleur, c'était vital et non sanctionnable
On continue avec Loucio. On croise Dav qui nous encourage et prend des photos (merci Dav
), puis je quitte Loucio à la faveur d'un sprint pour le GPM. Dans l'ascension, beaucoup de triathlètes sont arrêtés ou marchent abattus. Je n'ai pas vu Sam Sam. Le vent frais me pousse jusqu'à la case déserte, toujours magnifique. Arrivé au col, rencontre avec Didier d'Oullins ( belle émotion ).Les bénévoles au ravito se dépèchent pour me donner mon ravito perso ( y a pas besoin) et je repars . J'ai 40 mn d'avance sur les délais - parfait -
Descente prudente. A Briançon, c'est le four, suffoquant
Le vent thermique est fort; je roule en position aéro et ça va. La bosse des Vignaux va bien puis Palon Cette côte est dingue : une rampe de 1,5km à 12-15% ! En haut la vue sur la vallée est incroyable, le vent balèze! Puis descente et de nouveau St Clément, Siguret . Les jambes sont bien . Au pont Neuf, j'ai toujours 45mn d'avance, de quoi voir venir Chalvet. Entre temps, j'ai rencontré Bambi et Vb qui ont fait un vélo phénoménal
J'attaque Chalvet avec VB qui serre les dents . Je l'attends. Sam nous rejoint,revenu du diable Vauvert et de l'Izoard (après sa défaillance, il s'est refait la cerise
). La foule est nombreuse et nous encourage. On se fait arroser. Le bonheur!
En haut, le constat est que Chalvet pour moi s'est bien passée
Je savoure le retour au Parc . Et toujours des supporters
16h30 J'arrive au parc : Heureux
Mais qu'il fait chaud et le soleil est encore haut
Je décide de prendre mon temps, d'attendre que la t° baisse . VB et Bambi partent en Cap.
Je me change, me crème ;je bois , je mange, ça passe
Je m'assois à l'ombre entre 2 chaises et je ferme les yeux
JF , le saint homme, qui m'a vu rentrer dans le parc à vélo, me retrouve 30mn après , assis. Il s'inquiète, veut faire venir le corps médical. Mais mon manque de confiance dans les Diafoirus
me fait choisir l'option massage
1 ravissante kiné pour chaque mollet (Karine m'attend heureusement au petit Liou
)
17 h 15 : Au bout de 34mn de transition ( champion du monde et prime de cumul pour la transition : 45mn
), je pars pour le marathon
Je trottine ; pas le genre à griffer le sol avec mes baskets tel le Chat
Je dévalise tous les ravitos, je m'arrose toutes les 5mn et ça passe; On grimpe au village où l'ambiance est folle et nous donne des ailes
Pas question de marcher. La descente, puis le passage le long de la falaise est un délice. Je trotte menu .Je rencontre JF et Tricastor qui m'accompagnent un instant; ils sont aux petits soins et se font les messagers auprès de Karine
. Autour de moi, la souffrance est palpable, les masséters sont fermés et les visages hagards
Pas un brin d'ombre dans la remontée sur Baratier
Jeanne m'attend vers Baratier et me dis que je risque d'être hors délai pour le passage au 1er semi : 20h00! Bizarre, sur la plaquette , c'est marqué 20h30!
Alors j'accélère. Passage devant le Petit Liou vers 19h20 au 16ème km .Toutes les rilliettes et mini rilliettes sont là
Enorme comité d'accueil; on rigole; on s'embrasse
et je repars...A dans 3 h00
1er semi bouclé à 19h50
J'entends 10 mn après le speaker annoncé le temps limite dans 3mn ! ouf
J'assiste à des sprints effrénés pour franchir la ligne avant 20h00 . 90 athlètes sont hors délai
Pour moi, 20h00, coup au moral
2ème semi à entamer. Je marche; la foule toujours là : Allez Rillieux! Didier la gillette m'encourage ( merci à toi Didier ). A l'écart , un banc m'accueille face au lac.Je me repose 10mn et repars. Nous ne sommes plus très nombreux car il en manque 90. Au ravito, j'essaie les patates salées avec coca salé
Et ça passe, je repars.Mon estomac est douloureux. Je pense être déshydraté; J'avise une petite rue à l'ombre et je m'assois : j'ai 1/2 bouteille d'eau et 1/2 coca avec un sandwich triangle . Bouchée après bouchée, j'avale et bois tout
Je reste encore 10mn à digérer. Les passants me croient au plus mal; je repars avec l'énergie du désespoir en pensant à Jeanne et Antonin , à leurs belles 3ème place dans la course avenir, à tout le boulot et la préparation faite par Karine
Je marche et retrouve un triathlète de mach3, Kenny Patrick avec ses 2 adorables accompagnateurs. Ils sont étonnés et contents de me revoir car ils venaient de me croiser , assis sur mon trottoir
Toujours autant d’applaudissements dans Embrun malgré l'heure tardive : 21h30 Quelle émotion! j'en ai la chair de poule. On s'éloigne des lumières de la ville. Il fait nuit , il fait frais et j'ai des forces à revendre! Quel bonheur de courir cet Embrunman sous le ciel étoilé
Autour de moi, les athlètes se regroupent, discutent , courent ensemble n'étant visibles que par le collier fluo autour du cou
Je remonte à Baratier euphorique Une voiture passe : "allez Rillieux, jusqu'au bout!" Les vacanciers des campings sont toujours là et improvisent des Hola émouvantes
Je distribue des remerciements et mes baskets ont des ailes
Jeanne est de nouveau là sur son vélo
A Baratier, je rencontre VB, le regard fixe mais déterminée avec le masque de la douleur
22h30 38ème km : on passe au Petit Liou: accueil gigantesque- On se bisouille , on rigole. Antonin s'est endormi sur une chaise
On repart : le tour du Lac est divin ( il avait été si difficile sous la canicule cet am); VB me dit d'y aller , je savoure les derniers km.
23h00 et après 17h00 de course : Antonin (réveillé) et Jeanne m'attendent au bout de la ligne d'arrivée et on passe ensemble sous la banderole. Ça y est la ligne est franchie
Je l'ai fait.
Voilà , CR un peu long mais difficile de faire plus court, quand on passe par tant d'émotions.
Pour ma part , contrairement à d'autre IM, celui là fut magique, certainement dû aux conditions fixées dès le départ et à la participation d'autant de rilliettes .Un IM tout seul ne sera jamais pareil
Un énorme merci à toute les rilliettes présentent le long du parcours toute la journée et d'être rester jusqu'à la fin pour nous encourager
Merci à tous les bénévoles et à l'organisation . Un petit bémol et un carton rouge sur le live qui n'a pas fonctionné
Maintenant, il me reste la machine à souvenir