Bon je me lance, je sens que le SAM SAM va nous sortir un CR du feux de dieu, il faut absolument que je tire avant
Donc, suite à désistement familial des deux côtés nous décidons avec SAM SAM de partager la location que j'avais réservé à Allersberg dans la pension Marga tenue par deux charmands teutons assez représentatifs de la population locale, le genre austère si vous voyez ce que je veux dire, faut pas se garer avec un pneu qui dépasse la ligne blanche où se pointer le matin avec une plume dans le c.., sinon c'est rappel à l'ordre direct, on est pas là pour rigoler, règlement, règlement
J'ai compris dessuite quand j'ai demandé s'il était possible de mettre les vélos dans les chambres, neinnnnnnn qu'il m'a répondu l'aubergiste, Félo au garageuuu qu'il m'a dit en pointant un doigt menaçant en direction du sus dit local ... ça ne prêtait pas à la discussion, ni à la rigolade
Bon bein on va faire avec hein
Arrivée sur place le jeudi soir à 1H00 du mat ce qui a moyennement fait rire le Gunter, il pionçait sévère et l'heure limite c'était 23H30, autant dire qu'on a pas eu droit aux embrassades au moment du débarquement, mais ça on est habitué, ils ont du mal les teutons avec les débarquements français improvisés, on peut pas comprendre, c'est historique
Bref, installation, répartition des pieux, le petit pour SAM et le grand pour moi (y a pas de petit profit en terme de travail psychologique) et puis hop, une bonne nuit de sommeil et réveil en pleine forme le lendemain pour affronter les évènements. Direction le village départ pour la perception du paquetage et premier constat, c'est plus proche de Auchan que du petit Casino comme organisation. Roth, c'est du grandiose, le disneyland du triathlon, la musique entêtante compris. Tout est grand, et bien entendu, super bien organisé, pas de temps d'attente, des bénévoles en nombre et tout ce qui est indispensable au triathlète est à sa disposition, du casque à pointe aéro au chaussures à velcro dernier cri. Y en a pour toutes les bourses, du moment qu'elles sont bien remplies. Retour maison et on décide avec le SAM d'aller repérer le parcours vélo, à notre niveau le moindre détail compte
. Alors c'est simple, le parcours vélo, tu prends tout droit, encore tout droit, tu montes un peu, tu prends tout droit, tu passes Solarberg, tu prends tout droit et .... tu recommences. Même moi j'ai réussi à me rappeler, pour vous dire comme c'est facile ... et j'oubliais, c'est assez plat, genre les Dombes ou plutôt le côté St Bonnet pour ceux qui connaissent, faut oublier le développement de grimpeur, t'es chez Ullrich, faut tirer du gros et ça tombe bien, j'suis taillé pour ça
Totalement rassuré par ce parcours taillé sur mesure pour un gabarit comme le mien, nous voilà de retour au village pour la pasta party, ambiance conviviale et intime, environ 3000 affâmés en bas de contention sous un chapiteau écrasé de chaleur, nous décidons un repli stratégique rapide au frais de la pension Marga pour suivre l'arrivée de l'étape. Le lendemain c'est briefing, dépose vélo, derniers préparatifs et organisation du déplacement du dimanche. Faut se préparer psychologiquement vu que les organisateurs craignent les embouteillages alors c'est rendez vous à 4H45 sur place et je sais pas si je vous ai dit mais, en Allemagne, c'est pas comme en France, on rigole pas avec les horaires
Courte nuit pendant laquelle SAM met à profit sa basse stratégie de ronflement pour me fatiguer mais j'ai anticipé, depuis une mauvaise expérience à Cublize, je ne me déplace jamais sans mes boules Quiez, gnac, gnac, gnac
Réveil 4H00 par un gros flash, c'est SAM qui a décidé de tout allumer pour me réveiller en douceur. Je saute du lit au garde à vous et je me rappelle seulement après quelques secondes que j'ai terminé mes classes depuis plusieurs années, ça va aller, c'est juste une course à la saucisse Cricri
On décolle avant les triathlètes allemand qui sont encore devant leur Benco ... c'est toujours ça de pris. Petit déjeuner sur place dans la voiture avec le 30ème passage de la musique préférée de SAM. Il n'a qu'un disque qu'il passe en boucle
Je pense que c'est une autre stratégie d'épuisement. Il essai à nouveau de me convaincre que c'est une musique très émouvante sur un coucher de soleil dans les pays du moyen orrient mais là je dois reconnaître que je suis moyennement convaincu vu qu'on approche au contraire du levé du jour et que l'Allemagne a certes beaucoup de qualité mais pas celle de l'exotisme moyen orriental
Allez, c'est parti, direction le parc à vélo, je me dirige vers mon destrier qui, je le pense alors, piaffe d'impatience et là, que vois-je où plutôt ne vois je pas, bein c'est pas mon vélo qui est là où je l'ai posé hier. Je m'apprête à faire un esclandre (appelez moi le responsable) quand SAM me fait judicieusement remarquer que je me suis planté hier au moment de la dépose, c'était pas mon emplacement. Je me réuni pour concerter (c'est rapide on est pas nombreux) et me lance à la recherche de mon vélo perdu que je retrouve après plusieurs minutes. Les bénévoles l'ont sympathiquement emmené à sa place, merci les gars, ça a quand même du bon la rigueur allemande
On se dirige vers la dépose des sacs, super bien pensée, juste à la sortie de l'eau et la je perds le petit SAM SAM, pas de d'bol avec les choses aujourd'hui
. J'erre dans le parc à sa recherche et tombe à ce moment là sur Thierry Sourbier de TRIMAG qui me propose un shooting photo (sympa la photo, merci Thierry
). Finalement je retrouve mon SAM SAM dans le sas d'embarquement. Il part 10 mn avant moi et hop, c'est mon tour
.
5 mn dans l'eau (pas trop le temps de s'échauffer) et le coup de canon annonce le départ. L'eau est bonne et les conditions idéales, pas trop de monde, ça ne bouscule pas et je peux rapidement poser ma (mauvaise) nage. Le parcours est là aussi très simple. Une longueur de 1500 m environ, on tourne, on revient sur 1900 m, une nouvelle bouée et 400 m jusqu'à l'arrivée. J'aime quand c'est pas compliqué (enfin je croyais). Je visais un chrono d'environ 1H20 comme sur mes 2 derniers IM. J'arrive au bout de la première longueur en 35', en retard sur mon objectif, et au bout de la seconde en 1H28. Là je commence à me poser des questions. Finalement, le sors de l'eau en 1H40 avec le plus mauvais chrono jamais réalisé sur cette distance ! Incompréhensible ! Les conditions étaient pourtant optimales. A la lecture de mon fichier Garmin j'ai une distance réelle de 3,97 m, mais ça n'explique pas tout ! T'es une brelle Cricri, plus tu nages et moins t'avance
La T1 se passe dans la réflexion de ce mauvais chrono et le départ du vélo est compliqué, avec 20' dans la musette par rapport à mes prévisions ça va être compliqué, j'ai du coup beaucoup de mal à me plonger dans la course. Je fais un gros effort pour me reconcentrer et essayer d'oublier ce début de course catastrophique. La première boucle de vélo se passe correctement mais rien d'extraordinaire. Je ne profite même pas totalement de cette ambiance pourtant surréaliste dans les différents endroits du parcours et dans le Solarberg. Les Allemands sont complètement dans la fête, ils ont sortis les tables et la bière, toute la population locale semble dans la rue pour célébrer les triathlètes, ENORME
Je termine la première boucle en un peu moins de 3H00 (2H55 je crois). Je pensais pourtant là aussi pouvoir faire mieux que mes habituels 6h00, c'est mal parti ! Au début de la seconde boucle les choses se compliquent, la chaleur est maintenant très forte et les cadavres s'accumulent sur le bord de la route, notamment chez les présomptueux équipés en casque aéro et roue lenticulaire qui sont scotchés au bitume et suffoquent sous leur casque (pour ma part, craignant la chaleur j'ai fait le choix d'un casque aéré plutôt qu'aéro, le choix s'est avéré payant
). Je gère comme je peux, pas de douleurs particulières mais un manque de jus lié à la chaleur qui devient très pénible sur les 2 dernières heures. Je pose finalement le vélo en 6H00 pile. A ce moment, j'ai de gros doutes sur ma capacité à faire un marathon correct et l'idée d'abandonner m'effleure. Je pense à SAM SAM qui doit être bien loin à l'heure qu'il est. Finalement je me lance après une transition un peu longue (réflexion oblige !) en me disant que je verrais bien ce que ça donne.
Les 2 premiers kilomètres sont difficiles, je marche un peu pour me laisser le temps de récupérer et puis, miracle, à partir du 3ème km, les sensations reviennent petit à petit. La température baisse, il y a un peu d'ombre dans les passages boisés et le long du canal il y a même un peu d'air. Je me force à ne pas m'emballer et je vise un objectif de 10 km/h max. Vu mon état de forme à T2 je trouve déjà très bien de pouvoir courir. Je prends les objectifs les un après les autres, d'abord courir jusqu'au semi en marchant aux ravitos. Je longe le premier côté du canal et au niveau du 10ème je crois, une apparition, le SAM SAM sors de la brume. Tout à ma joie j'articule quelques mots pour lui demander s'il est dans ses temps. Je comprends à sa tête que c'est loin d'être le cas et effectivement je réalise qu'il est au alentour du 16ème km. Les pensées redeviennent positives, je me dit qu'au moins je peux finir par un marathon correct même s'il faut le reconnaître j'ai loin d'avoir la foulée de Gébré. Je tiens mon petit rythme jusqu'au semi en m'arrêtant à chaque ravito pour m'alimenter en coca + eau et en pastèque, c'est frais et ça fait du bien. L'ambiance est toujours grandiose avec du public partout qui encourage. J'arrive vers le 24ème km, moment où le ciel nous tombe sur la tête. Des trombes d'eau s'abattent sur nous. Je rêvais d'un peu de fraîcheur mais là c'est un peu excessif
. Pas grave, j'suis dans mon truc, bien concentré et j'avance contre les éléments déchénés. Vers le 26/27ème km je croise à nouveau SAM SAM qui doit en être au 31ème. On s'encourage et ça me remet un coup de fouet dans une partie où j'étais un peu moins bien. Je reprends ma course et loin de fléchir au 30ème, j'ai un regain d'énergie, je vole jusqu'au 35ème en voyant des SAM SAM partout dès que du bleu apparaît. Je commence à me dire, pourquoi pas, ça serait énorme de le rejoindre et d'arriver ensemble. Je pense à ceux qui doivent être devant leur écran à suivre la coure, le scénario improbable est en train de s'écrire, GENIAL
Au 37ème, je prends un vrai coup de moins bien, j'alterne course et marche jusqu'au 39ème où je croise pour la 3ème fois SAM SAM qui en est au 41ème. 2Km nous séparent mais je suis maintenant incapable de mettre un nouveau coup d'accélérateur. Mais l'artiste a de la classe, il me propose de m'attendre pour que l'on passe la ligne ensemble, c'est grand, bravo l'ami
Je reprends ma course jusqu'à l'entrée dans l'aire finale où je le retrouve. On passe la ligne ensemble pour rejoindre Macca qui nous passe la médaille autour du cou. FIN D'UNE LONGUE JOURNEE
.
Nous débriefons dans l'aire d'arrivée, convaincu tout les deux d'avoir plus souffert que dans nos précédentes courses. On se dit que s'est peut être la fin d'une histoire, après KLAG, NICE, EMBRUN et ROTH, beaucoup d'heures d'entraînement, de course et d'émotion, il est peut être temps de passer à autre chose, affaire à suivre …
Le retour se fait le lundi après l'adieu à la famille MARGA qui, fatigue oblige, en serait presque sympatique. La route est longue mais comme à l'aller on tchatche de tout et de rien et le temps passe vite.
Avec 1 jour de recul je suis content d'avoir fini cette course durant laquelle j'ai beaucoup souffert, notamment à la fin du vélo, et que j'ai même pensé bâcher mais surtout je suis heureux d'avoir partagé cette expérience avec SAM SAM, un grand bonhomme et pas que par la taille ! Bravo l'ami pour ta course mais pitié … fait toi offrir de vrais disques à noël