On l’entendait beaucoup avant la course et je pensais lire le CR de Sam Sam dès aujourd’hui mais il doit être fatigué après son exploit. Nous étions 4 mousquetaires à tenter l’aventure à nouveau cette année sur les 21 virages de l’Alpe d’Huez, rejoints sur le tard par Benji et Crapatueur, inscrits de dernière minute rien que pour nous faire la nique.
En quelques mots : Sam Sam parlait trop pour être fort. Greg, sage parmi les sages, s’en tenait au dicton « dans le doute, abstiens toi (de chambrer) » Rayzin a fini sec, mais il a fini. Moi, j’ai fini déshydraté (un peu sec quoi…). Crapatueur m’a tuer ! (et chapeau bas pour le doublé) Benji aurait pu me prendre un tour à pied s’il n’avait pas trainé.
L’escapade en détails : On retrouve nos marques à l’hôtel la Vallée Blanche, repas au même restau (enfin celui d’à côté parce que c’était fermé), l’ambiance est détendue, pas de pression… Juste des bières bouteilles, la 21 en blanche, rousse ou blonde, on conseille. Couchés vers 23h, réveillés à 6. Routine d’avant course, petit déj, on dépose nos chaussures et c’est parti pour 40mn de descente au frais pour rejoindre le parc à vélo. Le soleil nous attend, le speaker aussi qui interviewe Rayzin (on a une star dans l‘équipe). Il fait grand beau et l’attente n’est pas désagréable.
9h15, le briefing est fini, on se dirige timidement vers l’eau annoncée à 16 (15.9 exactement mais soyons optimistes). Je retrouve Greg sur la ligne de départ et on commence à se refroidir. Encore 5 longues minutes à attendre et la corne de brume nous libère. Pas vraiment de baston, je me réchauffe progressivement, vire les 2 premières bouées et ai enfin l’impression d’avancer sur le retour de la première boucle. Même topo sur la deuxième boucle, au moins je navigue bien (25m de dérive sur les 2200…) et je sors content au final, en un peu plus de 44mn. Bon, me voilà seul au parc à vélo, Greg et Rayzin ont juste laissé leur sac poubelle, Sam Sam a laissé son vélo, tout comme Crapatueur. Benji n’est pas avec nous, bah on verra plus tard. Je ne galère pas trop avec ma combi et suis rejoint par Sam Sam alors que je me prépare à partir. Tiens voilà Rayzin qui revient avec son vélo ! Une sombre histoire de dossard oublié dans le parc, il nous fera toujours rire…
Allez zou, me voilà sur les pédales et j’ai pas fait 20m que Benji me double déjà… Bonne descente sur Sechilienne, où je fais bien attention de ne pas tricher (drafting interdit mais on en connait qui…). Bonnes sensations dès le pied de l’Alpe du Grand Serre. Je récupère vite Rayzin et je ne calcule pas trop, pas complètement à l’attaque mais pas sur la retenue non plus. A mi-pente, j’aperçois Greg que je double pour occuper la deuxième place au classement Rilliettes. Je finis l’ascension à un bon rythme. Pause pipi au sommet et je ne vois pas mes 2 compères revenir, c’est bon ça. Descente et vallée dans le vent avant d’aborder la nouveauté de l’année, une bifurcation qui rajoute 9 bornes et 300mD+, une grosse côte où je passe tous ceux qui ont fait les malins dans la descente.
Ravito à Valbonais, je me régale avec mes crêpes Nutella (c’est un abus de langage, je devrais dire pâte à tartiner Monoprix pour ne pas heurter l’ancien commercial de Ferrero…). J’imagine Benji déjà loin dans le col d’Ornon et tous les autres quelques km derrière. Je me trompe car voilà déjà Rayzin qui n’a rien lâché. Arrêt express pour sa part et il file avant moi… Mais c’est pas tout, Greg arrive à son tour. Il est grand temps de repartir. Je suis content d’avoir réussi à bien manger mais ça m’a coupé les pattes et je ne retrouve mon rythme qu’au bout de 10 bornes. Je viens juste de double Rayzin quand j’entends « Alors Rayzin, qu’est-ce tu fous là ? » Je vous dis, on a une star dans l’équipe, tout le monde le connait sur le parcours. Je me retourne pour voir si c’est une belle blonde et manque de tomber ! C’est un grand blond, Sam Sam, qui vient de faire le plein de ses bidons au ravito du Perrier. Mais qu’est-ce qu’il fout là, lui ? Pas possible, il a dû couper (à moins qu’il n’ait profité de notre arrêt à Valbonais pour passer en douce). Bon, continuons avec les longs lacets d’Ornon sous un soleil de plomb. Il fait chaud mais je monte bien et je double pas mal de concurrents. Je ne me retourne pas mais je pense creuser l’écart. Dernière crêpe au col et j’enquille la descente.
Fournaise dans les 5 premiers lacets, les positions sont figées et j’en ai marre de trimballer mon barda (un pneu, une pompe, une chambre à air , les demonte pneus, les manchettes, le buff, la bouffe, mes poches sont pleines, il ne me manque plus que la crème solaire). Mise en route un peu moyenne jusqu’à la Garde mais je me rends compte que j’ai tout monté sur le 25. Je me répète qu’il va faire de moins en moins chaud, que les pentes seront un peu moins raides et je garde espoir de retrouver de bonnes sensations. Je remplis un bidon et m’asperge un peu a la Garde. Ça va de suite mieux ! La spirale positive est enclenchée et le reste de l’ascension se déroule de mieux en mieux. Je double de nouveau et chaque concurrent passé me donne un peu plus de forces. Je regarde le chrono, appuie toujours un peu plus, ignorant le 28 puisque j’avance bien. 1h15 tout pile pour la montée officielle et j’aperçois un maillot jaune, un gars de Rillieux. C’est Benji que je double en chambrant a 500m du parc a velo. Je lui rappelle nos conseils de la veille « la gestion de l’effort Benji… ». J’aurais mieux fait de me taire, je ne verrai plus Benji qui fera la CAP en mode mobylette et sera déjà sur le chemin du retour quand je franchirai la ligne d’arrivée. Bravo pour cette belle première place.
Je me suis vraiment fait plaisir en vélo, maintenant je sais que je vais en baver. Départ pénible. Je commence à marcher après 2.5km, fait mon deuxième arrêt pipi de la journée et me force à repartir en trottinant. 42mn pour le premier tour. J’entame a peine le deuxième quand je croise Crapatueur qui a l’air facile. Je ne m’attendais vraiment pas à le voir. Comme dit Rayzin, « il court bien, pour son âge… » et je sais déjà qu’il va me reprendre…. Juste avant la mi-course Sam Sam me rejoint au ravito. C’est pas vrai, le voilà déjà ! Il a encore dû couper. On discute un peu et je comprends alors qu’il a un tour de retard. Me voilà rassuré. Il m’apprend que Greg va probablement abandonner (pas cool…). Pas de nouvelles de Rayzin, on en déduit donc qu’il doit déjà s’empiffrer de frites au ketchup, après avoir posé le vélo. Je repars et croise Greg quelques minutes après, il a effectivement l’air cuit mais est toujours en course, je sens qu’il finira au mental. Fin du deuxième tour sans marcher en 40mn, plus qu’un. Crapatueur s’est rapproché et il me laisse sur place au bout d’un km dans la dernière boucle. Un long calvaire commence. Je n’arrive plus à courir dès que ça monte. Greg et Sam Sam me rejoignent au ravito à mi-parcours et m’encouragent. Je relance sur le plat et suis soulagé d’entamer la descente finale. 54mn, encore une CAP de merde, 8 secondes de mieux que l’année dernière à un misérable 8.7km/h de moyenne. Ça reste mieux que Zigmund mais bon…
Ma foi, content quand même de finir sur le podium. Rayzin n’a pas abandonné, il précède Greg et notre valeureux Sam Sam, le seul qui aura eu un troisième tour plus difficile que le mien. Débrief, retour à l’hôtel (2 pauses pour monter les 3 étages, j’ai l’impression de fumer 4 paquets par jour) et comme l’année dernière je ne me sens pas d’attaque pour aller au restau. 2h30 de sieste à la place. C’est le tarif pour stabiliser mon estomac et retrouver l’appétit.
Une chouette course en bonne compagnie. On reviendra, mais pas l’année prochaine…
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