Tout a débuté lors du stage STTR: il était entre 23h et minuit, c’était le deuxième jour du stage, nous nous étions donné comme jamais en vélo l’après-midi donc il fallait nous hydrater ! Entre une menthe à l’eau et un jus de fruit arrangé, l’idée de faire la SaintéLyon émerge…
Pour moi, c’est une course qu’il faut faire au moins une fois quand on habite Lyon et qu’on aime cette ville. C’est un peu comme un sudiste qui n’a jamais fait Marseille-Cassis ou Nice-Cannes : il ne reflète pas vraiment le soleil ! Ce sera la plus longue distance jamais parcourue en CAP. Donc une première pour moi.
S’ensuit l’inscription à la course de
GregTDI, puis de moi-même. Sport business oblige, il faut s’inscrire tôt pour ne pas se faire trop matraquer.
Ne pouvant pas nous laisser seuls dans cette aventure, les amis
Jallet, Swifty, Ade, SamSam, NicoD, Brouette & Co
s’inscrivent aussi, ce qui fait qu’au final nous sommes une belle brochette de Rillettes motivées pour en découdre en fin d’année. Idéal pour terminer une saison non ? Il est important de rappeler qu’à ce stade, je ne suis personnellement pas encore inscrit à Embrun (qui sera aussi une première pour moi).
J’aurai donc fait les choses à l’envers cette année… et ça continue étant donné que je n’ai toujours pas fait mon CR pour Embrun
Malheureusement certains tomberont avant le combat et ne prendront pas part à la bataille
…
Le Chat, Ade, Swifty… vraiment dommage de ne pas avoir pu vous compter parmi nous ! J’ai bien pensé à vous en tous cas.
Création d’un groupe WhatsApp pour essayer de s’entraîner un maximum ensemble. En semaine dans les Monts d’Or, le week-end dans les Monts du Lyonnais.
Jallet élu « main sparing partner »
, what else ? Du
Brouette, du
SamSam, du
Manu Martin, du
Marc G, du
Jacko et même pas mal du
Chat, par ci par là, pour ma foi, des sorties bien sympas. Au maximum on sera monté jusqu’à 29km en sortie longue, et pour ma part 3 à 4 sorties par semaine. Je me rassure tant bien que mal en ramenant
Coach Isma après la piscine sur mes entraînements et je l’écoute attentivement. C’est la première fois que j’intègre des footings d’1h tranquille (mais vraiment) à ma prépa. Ce me sera fort bénéfique par la suite. Tout cela soupoudré de quelques séances de fractionné (30/30 et 10x400m) à la piste d’Ecully. S’il fallait recommencer, j’essaierai d’intégrer aussi des séances de seuil.
J-15
: on a été épargné jusque-là par le froid mais désormais nous sommes certains que nous allons morfler le 2 Décembre
Les températures sont négatives et cela ne va pas s’arranger. La neige commence à tomber un peu partout. Je commence déjà à avoir froid
C’est ce que je crains le plus : avoir froid au bout de quelques kilomètres et finir frigorifié voir ne pas pouvoir finir du tout… Heureusement qu’il y aura Black Friday chez Raidlight pour s’équiper d’un collant et d’un haut WinterTrail vraiment top. J’y reviendrai plus tard.
2 Décembre 2017
: dernier footing de 40 minutes effectué le mardi. Depuis repos. J’ai donc envie d’en découdre
et surtout que la saison se finisse enfin.
On est allé récupérer avec
Jallet les dossards la veille histoire d’éviter la cohue du samedi. C’est pâtes et riz depuis quelques jours aussi. Je dors un peu la samedi matin et essaye de faire la sieste l’après-midi.
Diner 18h45, douche bouillante et je file à pied à la gare Perrache où j’ai rendez-vous avec le reste de la troupe.
Coach Isma est là pour nous filer ses puces magiques (encore merci !) et nous voilà embarqués dans le TER direction St Etienne Châteaucreux. Une heure de voyage où
GregTDI nous raconte ses incroyables bitures
Arrivée à St Etienne : putain il fait tellement froid que la neige est restée… On se pose au parc des expos, les plus organisés ont prévu duvet et oreiller. Pour ma part, ce sera préparation du sac, thé et pain d’épice. Un peu d’appréhension car j’ai légèrement mal au genou gauche. J’espère que ça disparaîtra en se chauffant… Quelques photos souvenir, puis on sort. On dépose les sacs, « pipi de la peur » et on prend le chemin de la ligne de départ. On ne veut pas partir de trop loin pour éviter les bouchons dès les premiers chemins. On n’est pas trop mal, 2ème vague selon les manifestants, 3ème vague selon la police.
Brouette parvient à nous retrouver dans la foule donc ce sera un départ groupé !
La stratégie, on part tranquille sur les 7 premiers kilomètres… ouais ouais… Finalement départ fin de la 2ème vague, les premiers kilomètres on arrive plus ou moins à rester ensemble. On se détache ensuite
Jallet, Brouette et moi. 4’49 au 5ème kilomètre, je dis à
Jallet que je vais ralentir. En plus, comble du comble, j’ai un poil chaud
. On arrive dans les premiers chemins, le bouchon est léger. Ensuite une première montée assez longue où je décide de marcher et enlever mon coupe-vent car ça fait cocotte-minute. Si je le garde, je vais être trempé et avoir froid.
Jallet et
Brouette en profite pour me distancer. Je repars tranquille. Qu’est-ce que c’est beau toutes ces frontales au milieu de la nuit et de la neige
! L’ambiance est sérieuse, tendue ou stressée, je ne sais pas. Personne ne parle et chacun semble concentré sur sa course, dans son élément. J’ai envie de lâcher quelques conneries mais je me retiens. Un peu avant St Christo, je reprends l’ami
Jallet. Ça fait plaisir de courir avec une tête connue.
Ravito : tout se passe bien, ce n’est pas trop la baston contrairement à ce que l’on a pu me dire. Je reperds
Jallet puis le rerattrape ensuite pour finalement le reperdre. La nuit est noire et le ciel n’est pas si clair que ça. Le vent souffle sur la crête. Je ne suis pas mal du tout avec mon haut WinterTrail et les moufles intégrées aux manches qui peuvent se mettre et s’enlever en un rien de temps. Ça m’occupe l’esprit, ça me donne chaud et c’est vraiment efficace. J’étais hésitant à utiliser de nouveaux vêtements pour la première fois sur une course, au final ce sera un pari gagnant. Il y a pas mal de bénévoles le long des chemins, parfois avec des feux de joie, des cloches de bétail… ça donne de l’énergie. C’est top ! Je me dis que l’année prochaine, je ferai bien ca moi aussi : un gros brasier, des merguez, une petite bouteille pour se réchauffer et on donne de la voix pour encourager les copains
Ravito de Ste Catherine : on m’a tellement parlé de ce ravito:
"si tu arrives là, c'est déjà bien "… Je crois que ça fait environ 3 heures que je cours. Je recharge les flasques et repart. Il y a de plus en plus de neige sur les chemins. Je suis persuadé que
Jallet est derrière mais en fait il en profite pour me faire le coup du ravito à St Catherine. Je le reprends un peu après à ma grande surprise et on arrive à courir plus ou moins ensemble jusqu’au sommet du Signal. Dans la montée, je fais deux pas, il en fait 4, donc logiquement je le distance
Ça commence à devenir une belle boucherie : ça tombe dans tous les sens à cause de la neige et du verglas. Je fais très attention car la blessure est facile dans ces cas-là. La descente du Signal est un cauchemar, les pierres sont verglacées et ça glisse encore plus. J’ai vu un gars tombé : il est monté à l’horizontale et s’est éclaté par terre. Il doit encore s’en rappeler je pense. Les pompiers et ambulances interviennent aussi de plus en plus avec toutes ces chutes, ces entorses, etc....
Ravito de St Genou, je croise
Antoine qui m’explique qu’il est tombé 3 fois et qu’il a mal à l’épaule. Pas de
Jallet en vue. Je recharge et repars. Pour la première fois, je repars en courant après chaque ravito. Je pense aux conseils de
Doud et
le Chat :
« ne jamais s’arrêter sinon tu repars pas ! ».
Jallet est derrière c’est sûr, mais aucune idée d’où sont
Brouette et
Doud. Peut-être devant, peut être derrière. J’aime l’idée que peut-être ils sont derrière
La nuit est longue, il me tarde que le jour pointe le bout de son nez, ce sera signe qu’on est bientôt arrivé sur Lyon. Les jambes commencent à être lourdes, je cours mais je n’ai plus beaucoup de dignité dans ma foulée :lol : Si
Coach Isma était là, je me ferais sûrement engueuler
:
« Zig, ta foulée est dégueulasse, rentre la tête quand tu respires, penses à ton cycle arrière, arrête de lever les bras et de bouger tes épaules, penses à ton gainage… » Moi, je pense à courir et avancer, c’est tout. Je suis bien dans mes Hoka, mais je sais que je perdrais quelques ongles dans la bataille comme à chaque fois et je commence à le sentir de plus en plus. Les ischios commencent aussi à rechigner. Allez plus que 20 kilomètres… !
Démontage de ravito à Soucieu. Toujours personne. Je me prends à rêver d’être première Rillette
donc je repars sans traîner. Je suis les conseils de
Super Stef à la lettre également : je réchauffe la boisson énergétique et l’eau que je bois histoire de ne pas avoir de maux d’estomac. D’autant plus que les boissons sont gelées aux ravitos.
Re-démontage de ravito à Chaponost. Je commence à faire des calculs foireux pour estimer mon heure d’arrivée. J’ai dû mal à compter les longueurs à la piscine alors je vous laisse imaginer l’exactitude de mes estimations… Le jour commence à se lever. C’est top. Même si la seconde partie du parcours est plus urbaine je la trouve sympa. Je suis vraiment dans ma course, pour une fois ça fait plaisir !
L’année dernière j’étais venu soutenir un collègue de bureau sur les 10 derniers kilomètres. Ça lui avait donné un dernier souffle. Je reconnais les lieux, je sais qu’il y a quelques raidars qui nous attendent, mais je prends un max de plaisir. P’tain j’y suis presque. Ma première STL ! L’ischio gauche fait de plus en plus la gueule… Tu la fermes et t’avances !
5 km de l’arrivée, 8h30 de course environ. Mon pote avait fait 10h14 l’année dernière dans des conditions plutôt sèches. Mon objectif était donc 10h13
.
8h30 de course à 5km de l’arrivée est donc inespéré. Et pourquoi pas sub 9h et la médaille d’argent ? Allez ça se tente. Je serre les dents et j’essaye de maintenir l’allure. Je marche bien évidemment dans les côtes, mais relance dès la fin. Enfin, relance, tout est relatif à ce stade !
Descente des escaliers de St Foy les Lyon. On arrive sur le quai en face de Confluence. Panneau qui indique qu’on est à 1km de l’arrivée. Petit calcul dans ma tête : il me reste 6 minutes pour arriver. C’est jouable. Ca me paraît loin quand même car je connais bien le coin : il faut remonter le long de l’autoroute, puis il y a la passerelle Raymond Barre à traverser puis il faut rentrer dans la Halle Tony Garnier. Le kilomètre restant me semble faire plus. Ca ratera pas : 1,7km à la montre !!! J’ai beau me dépouiller comme pas possible, arrivé au bout de la passerelle Raymond Barre, je suis à 9h de course. Un peu deg, je garde l’allure pour finir en 9h01’15. Je fais la bise aux deux speakers, première STL oblige.
J’attends ensuite
Jallet et
GregTDI pour se rendre au ravito final, qui ne sera vraiment pas top… Plus d’une heure après le père
SamSam arrive…
Le Chat nous fait également le plaisir de sa venue.
On débrief tous ensemble, contents d’en avoir finis.
Retour à la voiture en marchant comme un papy … Une fois rentré, je me force à faire 20 minutes de hometrainer histoire de récupérer plus vite et bois beaucoup d’eau. Déjeuner puis sieste de quelques heures. Le soir, je m’autorise une petite bière et des biscuits apéro, non mais ! Les courbatures sont encore présentes le lendemain mais plus rien le mardi. J’ai bien perdu 6 ongles dans la bataille, ca ca fait mal
.
Pour résumer : super content d’avoir cette course, super content de mon temps même s’il n’est pas ouf et du déroulé de ma course (j’ai gagné des places tout au long du parcours).
Bref ca donne envie de refaire du trail, mais du vrai cette fois-ci, dans la montagne et avec du vrai deniv’. Avis aux amateurs : trail des passerelles de Monteynard le 15/07 !
Place au repos désormais, petit passage chez l’ostéo ce soir et FEU SUR LE FOIE GRAS & LE CHAMPAGNE !!!!!!