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MessagePosté: Mercredi 15 Février 2006 14:22 
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Triposteur Km 25
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:lol: :lol: :lol:
Sur son site, Julien parle de sa course sur les terres Mythiques Jurassiennes/Doubistes !! :lol: :lol:

http://julienloy.free.fr/Actu.htm

La "Transju" : pas mal de transe et beaucoup de jus
Je n'ai pas pour habitude de conter mes courses, mais au regard des demandes nombreuses qui m'ont été adressées, je vais essayer de vous faire partager, à ma manière et selon mon expérience, cette course si particulière.

L'ambiance a commencé à prendre forme le samedi soir au VVL de Lamoura, lieu d'hébergement de plusieurs centaines de fondeurs. Pour l'occasion le gymnase était transformé en salle de fartage dans laquelle chacun pouvait préparer ses skis tout en tentant d'épier discrètement le fartage « miracle » appliqué par son voisin.
Dans le même temps, d'autres athlètes prenaient leur dîner dans un climat de franche rigolade, mais où pointaient déjà quelques interrogations concernant, non pas le menu du soir, mais celui qui nous attendait tous le lendemain. Beaucoup faisaient part de leurs expériences, d'autres dans mon cas, essayaient de glaner un maximum d'information.
Après le traditionnel briefing d'avant course avec les membres de Team Rossignol, l'heure du repos était venue, il est 22H00 heure locale.

5H30, la journée commence par le petit déjeuner constitué d'un gâteau énergétique, agrémenté d'un bol de café.
7h15, nous testons les skis à quelques kilomètres du départ. Après avoir essayé trois paires différentes, je prends finalement la paire la moins froide, malgré la température ambiante (– 20 °C), en prévision des conditions de neige de fin de parcours : plus chaude, voire transformée par le soleil et brassée par les concurrentes du 54 km parties depuis les Rousses (KM 20).
8H00, le team se dirige vers le départ, skis de course sous le bras.
8H10, tout le monde semble assez tendu, et même mes blagues, assurément de premier choix, n'y font rien. Il est vrai que pour un fondeur longue distance, la « trans' » est l'équivalent de l'Embrunman ou de Nice pour un triathlète, c'est donc une des courses majeures de la saison, que beaucoup ont préparé avec minutie.
8H20, tout s'accélère, nous rentrons sur la ligne Elite, et là je commence à prendre la mesure de l'évènement : 3500 skieurs, et parmi les favoris, les Passeron, Roy, de nombreux team, dont un team composé de 6 italiens spécialistes de la discipline parmi lesquels figure un certain Silvio Fauner, champion olympique du 4X10 km à Lillehammer et médaillé de bronze de la poursuite. C'est le genre de start liste qui tend à calmer les plus agités.
8H30, c'est parti, après 200 mètres de course, je me suis déjà fait déposé par des coureurs partis en première ligne, juste derrière nous. Je me dis que la journée n'allait pas être simple.
Je commence à remonter sur le bas coté au bénéfice d'un faux plat montant, tout le monde est en pas de 1, sauf bibi qui décale.

Je vois Stéphane Passeron qui mène et qui dans la première petite descente se met à slalomer entre des piquets jonchant une piste d'alpin, au nez et à la barbe de l'armada italienne déjà en configuration de bataille, qui ne semble pas apprécier les facéties du personnage.

Au KM 2, je tente de m'insérer dans le sillage de S Passeron, et me fait refouler par un italien qui après que je lui ai, quelque peu, frôlé ses bâtons à 300 euros, semble bizarrement me demander quelque chose à propos de ma maman. Par courtoisie, je lui retourne la question et toute en délicatesse, lui demande la permission de le devancer, chose qu'il m'a accordé, enfin je crois…
Au KM 10, S Passeron se met seul dans les rails de classique et pose 30 mètres à tout le monde en trace directe, là encore la squadra apprécie modérément, les autres non plus d'ailleurs.
Vers Prémanon (KM 15), on attaque une montée dont on discerne mal l'issue, je suis 4 ème et précédé par 2 italiens ainsi que par Lilian Gaillard et suivi des 4 italiens restant. C‘est pour moi la première prise de conscience, je me dis que si les 60km restant se déroule à cette vitesse, il me sera impossible de suivre.
Sommet franchi, je me retourne de façon mécanique et constate que nous ne sommes plus que 15, ce constat me rassure et je me dis que je n'ai pas été le seul à avoir eu « chaud ».
Approximativement au KM 20, l'Italien Cattanéo fausse compagnie au groupe de 30 nouvellement constitué, ses compatriotes contrôlent l'avant du groupe.
Je constate que les S Passeron et autres Gaillard traînent en fin de groupe, je décide sagement de me ranger à leur coté.
Au KM 30, S Passeron prend le tempo en main, nous avons 4' de retard sur le fuyard et je décide de prendre quelques relais avec lui afin de rester placé en tête de peloton, dans la perspective de la difficulté majeure, la montée du Risoux, annoncée longue de 7 km.
Au KM 38, au profit d'un petit talus, S Passeron accélère une première fois, au sommet, je vois une descente, mais surtout une longue haie d'honneur humaine qui nous emmène au sommet d'une côte dont on ne distingue pas le sommet.

Je comprends que le moment de vérité est arrivé.

Dès les premiers mètres S Passeron ne cesse d'accélérer, je me dis que je suis planté et que je ne tiendrai jamais encore 6 km à ce tempo.
Je laisse un trou de 10 mètres, il le voit vite et en remet.
Je m'attends à ce que la squadra et d'autres me débordent.
Au profit d'une rare et courte descente, je me fais littéralement déposé par 4 italiens, je prends leur sillage et rentre sur S Passeron qu'ils viennent lui aussi de laisser sur place.
Dès que nous réattaquons de nouvelles pentes, les italiens accélèrent de façon hallucinante, avec une fréquence gestuelle de folie, ça ressemble à un manga.
Le dossard 2 se relève brusquement en hurlant à ses camarades ce que je crois interpréter comme un STOP d'abdication.
S Passeron, un biélorusse et moi le doublons et tentons de contenir les italiens visiblement très énervés par l'atmosphères des lieux.
Nous jouons à un cache-cache distant de 50 à 100 mètres pendant 15 km.
Après une descente très sinueuse dans laquelle, tous les sapins ont réussi à m'éviter, nous arrivons au KM 50.
Chaque bosquet, chaque petite colline, chaque hameau occasionne un attroupement de plusieurs dizaines voire centaines de personnes.
Je pense que comme bon nombre de skieurs, nous avons tenté de faire à chaque passage le spectacle, les douleurs musculaires devenant proportionnelles aux clameurs de la foule.
Au KM 55, je me retourne et constate que deux silhouettes se rapprochent et finalement nous rejoignent, il s'agit du dossard 1 de Daniel Tyrrel, vainqueur de la Vasaloppette en 2002, un déménageur d'au moins 1m85 et 80 kg, et le n° 2 que je suppose être Silvio Fauner.
Nous sommes alors 5 dans le groupe et nous distinguons à 1 minute devant nous les 3 sauterelles italiennes.
Au KM 60, le biélorusse qui ne pouvait plus nous relayer dans notre poursuite effrénée derrière les 3 italiens, s'est bien « refait la cerise » et nous dépose dans un petit talus, il partira seul et prendra la seconde place.
Notre quatuor finira dans cette même configuration, malgré quelques accélérations vaines de S Passeron. Nous reprendrons le primo attaquant Cattanéo, en pleine dérive à 10 km de l'arrivée.
Lors du sprint pour la 5 ème place, j'ai à peine tenté d'essayer de déborder S Fauner par la gauche, que ce dernier a vraiment engagé le sprint, distançant le suédois Tyrrel, 6 ème , Passeron, 7 ème , puis moi 8 ème et bien content d'en finir.

- Julien -

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MessagePosté: Mercredi 15 Février 2006 14:57 
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Trop fort....ça fait vraiment envie cette transju' :lol:

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L'entrainement doit être un calvaire pour que la compétition reste un plaisir....


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MessagePosté: Jeudi 16 Février 2006 13:17 
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Totof a écrit:
Trop fort....ça fait vraiment envie cette transju' :lol:

:lol: :lol: :lol:
Pour 2007, s'il ne me prends pas l'envie de reproduire une cascade à petit budget, avec la casse corporelle que cela occasionne (chui pas Rémi Julienne PFC !! :mdrire: :mdrire: ), je me risquerais bien à me lancer dans cette belle expéreince !!

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