Je vous félicite encore toutes et tous pour ce que vous avez fait pendant cette journée de folie. N'ayant rien de très positif à raconter, j'essaierai d'être bref mais précis, afin de me faire bien comprendre.
Je suis arrivé à Cublize très serein, gonflé à bloc et conscient que mon entraînement a été correct. Cette dernière semaine, j'ai laissé le vélo chez CQFT à Rillieux pour une révision complète - et j'avais précisé, surtout des dérailleurs. Le voyage et la soirée font chaud au coeur ; la nuit à l'usine et le petit-déjeûner se passent au mieux ; le départ à 6 h est magique, dans une eau excellente. La distance (de 4,2 km au moins, vus les temps) est dure pour les enclumes, mais je profite de ce moment exceptionnel où à l'aller de la boucle le soleil levant couvre le lac et ses alentours de poudre d'or, et au retour nous éblouit comme dans un rêve. Le jet d'eau près du départ et la presqu'île apparaissent de loin comme une oasis improbable, et superflue dans cette étendue liquide si amicale, si protectrice.
Mon temps de natation n'est pas terrible, mais je me suis économisé et je sors de l'eau bien frais. Sous les encouragements (et les vannes
) de Kollanta, PPG et Choco (merci, ça fait vraiment du bien), je démarre le parcours vélo très tranquillement, et je passe le col du Pavillon presque sans effort, après avoir déjà dépassé plusieurs coureurs. J'ai commencé à boire et manger régulièrement ; il fait très beau, la journée s'annonce superbe. Début de descente puis un petit coup de cul avant la première grande descente.
Depuis la veille, je sais que mes vitesses passent aussi mal après la révision de CQFT qu'avant : sur petit plateau les vitesses grincent, et sur le grand, plusieurs ne passent pas (la chaîne saute). Pour passer cette petite bosse sur 20 sec maximum, je choisis le 52-21 mais la chaîne dérape, j'essaie le 52-19 : pareil. Je suis obligé de passé en 52-18, en danseuse, en restant très souple pour me préserver. Plus que 5 sec avant le carrefour puis la descente... crac ! La chaîne est coincée dans le dérailleur arrière, et je m'aperçois vite qu'elle est cassée. Thel c'est tout droit, mais pour moi, c'est fini, direction St Vincent de Reins, vers Cublize, en descente et en roue libre. Sur la route, avec le mouvement des pédales, tout le dérailleur arrière partira en morceaux... La nature est là, tout autour, sublime et indifférente. Je suis en pleine forme.
Chacun interprétera cette histoire à sa manière. Mon point de vue sera très simple : un ennui mécanique peut arriver à tout le monde, mais ici, vous comprenez que ce n'est pas la fatalité qui a frappé. Je savais déjà que le dérailleur était mal réglé, ce que tout le monde a pu constater pendant notre petit tour vers Mardore. Que se serait-il passé si j'avais cassé en descente, à 55 km/h ?
Récapitulons en quatre points :
1) Mon premier Ironman est ruiné par l'incompétence ou la négligence de CQFT, qui est aussi partenaire du club.
2) Tout le club profite des avantages proposés par ce partenaire, et porte son logo sur ses maillots.
3) Il n'est donc pas question pour moi de jeter mon vélo dans la gueule du gérant de CQFT, puisque cela créerait des histoires dommageables à l'ensemble du club. Et si je lui fais une mauvaise pub sur le forum, je le regrette mais c'est parce que je ne peux pas utiliser la liste d'envoi à tous les membres du club, dans l'espace adhérent.
4) Conclusion : ma confiance dans le vélociste partenaire du club ayant été gravement trahie, c'est non seulement la fin de la saison pour moi, mais je ne sais pas dans quelles conditions je peux continuer la formidable aventure avec vous - et c'est aussi imprévu que douloureux pour moi.
Je vais prendre du temps pour mettre tout cela à plat, voir si les plaisirs de la compétition valent tous ces espoirs et tous ces efforts, le tout pouvant être perdu en une seconde par la faute d'un autre.