Estelle LEROI - l'interview de clermont-triathlon.com après sa victoire en 2005
Nicolas Alexandre : Comment définis-tu le triathlon d’Embrun?
Estelle Leroi : 3,8km de natation/188km de vélo/42,195km de course à pieds dans un site magnifique. Mais s’est surtout une course qui fait rêver et qui fait peur, un défi à relever.
Je n’ai pas encore fait beaucoup de triathlon mais pour moi Embrun restera toujours une course à part, il y a quelque chose de magique que tu ressens à 6h du matin, une ambiance particulière.
NA : Comment s'est déroulée ta propre course ?
J’ai passé tellement de nuits à faire et refaire cette course que je croyais avoir fait le tour de tous les scénarios possibles. Et bien non ! Je déteste le mot « gérer » mais c’est ce que j’ai du faire pendant plus de 12h !
Après une natation correcte je me retrouve très vite en tête à vélo mais avec un gros mal de dos. Je ne savais pas trop si ça allait tenir alors je ne me suis pas affolée et j’ai roulé à mon rythme sans me mettre de pression. Un mal pour un bien finalement. L’Izoard vent de face a été une vraie galère ! 8 km/h dans Brunissard, le mental en prend un coup mais à voir les autres je n’étais pas la seule en galère. Ensuite arrive Pallon et l’interminable Chalvet, que du bonheur !
J’arrive au parc bien contente de poser le vélo en espérant partir à pieds sans mal de dos et surtout sans mal au ventre (ma spécialité !). C’est raté mais je me suis préparée à ça dans la tête. Je pars « souple » comme me l’a mille fois répété Jo cette année, j’ai 24 minutes d’avance et le temps de voir se qui va se passer derrière. Fin du premier tour, je croise la deuxième, j’ai le tour du lac d’avance (ça n’a pas du lui remonter le moral !). L’écart est stable. Retour sur Embrun, tu crois que c’est fini, mais non !!! il reste cet interminable tour du lac, c’est là que j’ai le plus douté, la peur des crampes, de se tordre la cheville, d’une hypo… horrible.
Enfin le dernier kilomètre, la foule qui crie et plus aucune douleur ! Cette fois ça y est j’y suis. La bise à JO et FiFi et la dernière ligne droite de bonheur.
Je l’ai fait, j’ai terminé mon premier Ironman !
NA : Quand est-ce que tu as su que la course était gagnée ?
C’est bizarre mais ce n’est qu’au dernier kilomètre que j’ai réalisé. Toute l’année on m’a répété « à Embrun tout peut t’arriver tant que tu n’a pas franchi la ligne ». J’ai eu peur de pas finir alors que tout allait bien, le doute je l’ai eu jusqu’au bout.
NA : Ton meilleur souvenir en triathlon ?
Les 500 derniers mètres d’Embrun 2005 !