Running Duck a écrit:
JF a écrit:
apparement jean-seb
abandon
PFC
Et ouhais, PFC d'arrêter au milieu après 9h30 de course ! ! ! Mais bon, c'est de ma faute, je l'avais bien cherché... ce qui ne va pas m'emêcher de vous raconter ma course.
Départ de Lyon à 6h30, pour 2 heures de route direction Chamonix, ou je retrouve Juan Luca pour le départ des navettes direction Courmayeur. Dernières questions de ma part sur la tenue, qu'est ce que tu prend, et en poudre t'à quoi, et hop on arrive a trouver les deux dernières place, dans l'une des navetttes mises à disposition par l'organisation.
Une fois à Courmayeur, on fait contrôler notre matériel (couverture de survie, lampes...) pour retirer les dossards. Dernier préparatifs, changage, crémage en tout genre et nous voilà fin prêt pour le départ.
On a 20 minutes pour rejoindre la ligne de départ, où une grosse ambiance commence à chauffer, avec une musique à vous faire chialer tout le monde (je crois que c'est Vangelis mais pas sur, mais en tout cas c'est la même que dans le DVD 2005 du Mont Blanc et dans le film 1492 quand Christophe Colomb débarque.)
Arrivés dans les derniers, on se place en fin de peloton, pour les derniers mot du speaker (en toutes langues : français, italien et anglais) et c'est le départ. Un petit tour dans la jolie ville de Courmayeur, pleine de monde qui applaudi et nous encourage en Italien.
On part pépère avec Juan Luca, en se disant que la route sera longue. Après deux km, on sort de la ville, et là c'est le drame, un gros bouchon de coureur. Tout le monde attend pour biffurquer sur un petit chemin qui monte direct sur le refuge Bertone, 815 m plus haut.
Vu qu'on était en fin de peloton, on est bien obligé de suivre tout le monde car il est impossible de doubler sur ce petit sentier étroit. Du coup, on monte pépère, à la queue leuleu, mais c'est un mal pour un bien, car 815m de D+ à froid, ça peut vous griller un homme tout ça.
Arrivé au refuge Bertone (5 km, 815 m D+), premier ravito ou l'on ne s'attarde pas trop mais ou l'on mange bien : eau, boisson énergétique, barre céréale, tuc pour ma part. Allez, on repart et enfin on commence à courrir. On alterne petites descentes et petites montées pour arriver au Refuge Bonatti (12,4 km, 1200 m D+). Les sensations sont super bonnes, et je me dis que malgré le manque d'entrainement ça va bien le faire, avec le foncier de l'année.
Mais j'ai parlé un peut trop vite. Un peu plus loin, première grosse descentes sur Arnuva (16,7 km, 1300 D+), et là j'ai le genoux gauche qui commence vraiment à couiné, et en bas de la descente j'ai vraiment mal. Mais bon, ça passse vite avec tout les encouragements des spectateurs qui t'appelent par ton prénom : Allez Jean Luc, Allez Jean Sébastien.
C'est eufforisant et le ravito qui vient me remonte le moral. Des gens super sympa qui te propose tout ce qui tu veux, et qui sont aux petit soins avec toi. En train de manger du saucisson et du fromage avec ma soupe, j'entends un dame qui pourrait être ma mère me dire : Jean Sébastien, je te fait un petit sandwich pour monter à ferret allez tiens, t'en aura bien besoin. Ca change de tant d'autre courses ou tu est un anonyme parmis tant d'autre.
Bref, on repart pour le Grand Col Ferret (21 km, 2050 D+) 750 m de D+, que l'on monte à bonne allure (1h15), et là chose qui ne m'était jamais arrivé, j'ai mal à la hanche droite pendant presque toute la montée. Une fois en haut, je me dis que ça va bien passer, mais ça m'embête un peu quand même, d'autant plus que je pensais aller plus vite. Je m'étais fixer 4 heures pour être là, et on est déjà à 4h50, sans avoir perdu beaucoup de temps. On marche fort dans les montées, et on court dès que c'est plat ou en descente.
Prochain ravito dans 3 km. 3 km de descente ou dès le début j'ai mal au genoux, et je commence un peu à gamberger en me disant que ça va être très long. On est à la Peulaz (25 km, 2050 D+).
Puis ça continuer à descendre, mais moins fort, et on court bien jusqu'à la Fouly (30km, 2075 D+) puis Praz de Fort (38,5 km, 2150 D+). Je n'ai pas mal quand il n'y a pas trop de pentes, j'ai de bonnes jambes, et le moral revient petit à petit.
On repars par une petite descente tranquille, avant d'attaquer une montée dans les bois, pour Champex. La nuit tombe petit à petit, mais les frontales ne sortent pas assez vite pour Juan Luca qui peste dans mon dos, "ouhais mais on monte pas assez vite, vu que devant ils n'y voit rien".
On arrive enfin à Champex, c'est la mi course (45 km, 2556 D+), et là encore, plein de félicitations et de bravo. On rentre dans une grande tente, pour une repas chaud, et là, je me pose de sérieuses questions.
On refait le plein des camel bag, et pendant que Juan Luca va aux toilettes, je prends la décision d'arrêter. J'ai mal au genoux gauche dans les descentes, et à la hanche droite dans les montées. Pour 2-3 heures de course, je serais reparti pour finir, mais là il nous reste 9-10 heures, je grelotte de froid, j'ai mal à la tête depuis 2-3 heures, je ne prends plus de plaisir, et j'ai vraiment peur de galérer toute la nuit, car il reste encore deux très grosses difficultées (Bovine: 660 m D+ en 5 km, et les Tseppes : 650m D + en 3km) que l'on va s'enchainer en 5-6 heures, ce qui veut dire 5-6 heures de souffrance... C'est là voix de la raison qui a parlé.
Bien sur que je regrette d'avoir abandonné (c'est la première fois d'ailleurs que j'abandonnais sur une course), car j'en révais de cette course. Mais d'un autre coté, je ne regrette rien car j'étais vraiment pas assez entrainé et du coup, j'ai déjà bien reçu pendant plus de 9 heures, et là ce matin je peux pas trop plier le genoux.
La ou je m'en veux, c'est d'avoir un peu sous estimé la montagne qui a eu raison de moi, et d'avoir coupé l'entrainement depuis Cublize. Je m'entrainais au ralenti, et depuis trois semaines à part apéros barbeuc et crèpes, j'ai du courir 4 heures sur du plat.
D'après le kiné, j'ai eu mal aux points d'accroche du tendon qui relie la rotule à la hanche. Ce tendon contrôle tout dans les descentes et dans les montées, ce qui explique les douleurs dans les fortes pentes et que je ne rescente rien sur le plat. Confirmation de mon manque d'entrainement, et surtout du fait que je n'ai pas fait de dénivellé, à part 2 ou 3 sorties dans les Monts d'Or.
Voilà, cet échec me donne encore plus envie d'y retourner l'année prochaine, dans de bonnes conditions, car franchement c'est une super belle course, avec de superbes paysages, et une organisation tip top. Ravito excellent en quantité et qualité, organisation géniale et super sympa, ou tout le monde prend du plaisir, coureur comme bénévoles.
Un grand bravo à Juan Luca, que j'ai lachement abandonné au début de la nuit (et oui, je m'en veux), mais c'est comme ça...