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Iron-ie du sort
L'Editorial de Jean-Michel Faure dans le dernier TRI-CLAIR
n'a pas fait que des heureux malgré ses lettrines subliminales.
Dans une phrase malencontreuse, Jean-Michel, en parlant d'Embrun 99, écrivait
ceci : "Un nouvel ironman pour le CLAIR qui a permis de compter deux
nouveaux IRONMEN et IRONWOMAN : Denis Richard et Hervé Pic...".
En lisant cette phrase, Hervé, s'empressait de demander à Jean-Michel :
"Tu peux me dire qui c'est exactement l'Ironwoman ?". Jean-Michel
s'empêtrait alors dans des explications foireuses, qui n'ont convaincu
personne. Surtout pas Hervé.
Atteint dans sa virilité, ce dernier cherche aujourd'hui à retrouver à la
fois son honneur et Jean-Michel. Ce dernier serait, du reste, en fuite à
l'étranger : des témoins l'auraient aperçu dans le Nord-Isère, à L'Isle D'Abeau,
où il bénéficierait de l'asile politique.
Après l'affaire Porta au Triathlon de Gérardmer, il y a près de dix ans,
Hervé devra-t-il se justifier en posant pour Tri-Clair dans le plus simple
appareil ?
Tare ta gueule à Embrun !
Le Triathlon d'Embrun suscite bien des commentaires. Ainsi,
pour le médecin de la course, au-delà de la cinquantième place, les mecs se
détruisent ni plus ni moins. Une triathlète internationale considère, quant
à elle, que les cents premiers sont chargés.
En résumé donc, les Embrunmen sont tous des cons, pour une raison ou pour une
autre. C'est sans doute pour ça qu'au coeur du marathon, tout bon galérien
d'Embrun entend cette petite voix qui répète sans cesse : "Mais faut
êt'con, mais qu'est ce qui faut êt'con...".
Et puis, il y a les finishers de la 50ème à la 100ème place qui, eux,
bénéficient du label "double tache" : drogués + inconscients.
Allez, courage Christian, encore quatorze places à gagner et on saura que tu
n'es que dopé !
RUE DES BLAIREAUX : L'ENQUETE.
TRI-CLAIR ouvre le dossier tabou des chutes inexpliquées
à vélo.
Des chutes et des blessures en série, tel est le triste
bilan des triathlètes du CLAIR cette saison. Le silence embarrassé des
autorités et le mutisme des athlètes concernés n'ont fait qu'amplifier une
rumeur déjà persistante : ces accidents ne doivent rien au hasard. Après
l'hypothèse du règlement de compte, suite au démantèlement d'un réseau de
trafic de Pharmadop, c'est bien sur la piste du paranormal que notre enquête a
abouti. Mais rappelons d'abord les faits.
L'ambulance spongieuse perdit sa roue avant
Tout à commencé il y a un an environ, lorsque Hubert Sapina et Fabien Cavoret
se vautraient, sans raison valable, sur le macadam près de St André-de-Corcy.
Il fallut aller sortir Hervé Pic de sa léthargie (voir encadré), en ce samedi
après-midi, le convaincre de lâcher sa bière, sa télécommande et son vieux
survêt bleu de l'armée, pour jouer les ambulanciers et ramener les blessés à
bon port.
La série noire continuait un peu plus tard, toujours dans la même zone.
Christian Gailhot, à l'agonie, touchait une roue un peu rapide pour lui et
échouait dans le fossé rendu heureusement spongieux par une pluie battante.
Les éléments ne furent pas aussi cléments avec Patrick Dechaume qui, malgré
les appels à la raison de quelques esprits censés, mais encouragé par Sylvain
Gabolde, s'obstina à rouler des kilomètres sur la neige verglacée, pour
tomber finalement à quelques centimètres du goudron bien sec qu'il avait
presque réussi à atteindre.
Après quoi, Eric Catinot, la terreur du circuit duathlètique, chutait dans une
descente des Monts d'Or, sa roue avant se détachant brusquement. Il ne dû son
salut qu'à ses collègues pompiers-en-grêve qui réussirent même à éteindre
l'incendie de son vélo équipé au GPL.
L'aigle mangeur de triathlètes volait à l'hélium
Malgré cet acharnement du sort, la saison commençait. Et c'est Jean-Michel
Faure qui loupait un virage sur la Savoy'Hard, et ce, sur un parcours
parfaitement rectiligne et tout plat. Bref, coincé la tête en bas et le vélo
en haut, ses cales ayant eu la bonne idée de rester fixées aux pédales, il
mit dix bonne minute à sortir du bas coté et à enlever branchages et autres
volatiles rapaces qui avaient commencé à le bouffer.
Coupe de France de Duathlon. C'est Julien Lantuejoul qui, quelque peu
déconcentré par un arbitre hystérique venu de nulle part, chutait à plus de
40 km/h et testait ainsi la solidité de ses roues Hélium toutes neuves.
Christian en profitait pour lui rouler dessus (ça fait toujours un adversaire
de moins au Challenge) ! Fort heureusement, un seul Julien reste plus solide que
deux Hélium, mais quand même !
Un grimoire secret dans les archives du CLAIR
Nous arrêterons là cette sinistre énumération pour en venir aux résultats
de l'enquête. Car les faits sont là : toutes les chutes se sont produites dans
un quadrilatère dont les coins étaient : St André-de-Corcy, Les Monts d'Or,
La Savoie et Bourges. Autant de chutes dans un périmètre aussi restreint sont
forcément suspectes. D'autant plus qu'un vieux grimoire de l'époque
préméralienne, découvert dans les archives du CLAIR, évoque cette zone
géographique en parlant du terrible "rectangle du cuissard" digne
héritier du triangle du bermuda.
Aujourd'hui, chacun s'interroge. Comment les dirigeants du
club, alors qu'ils connaissaient les risques, ont-ils pu laisser les
triathlètes rouler dans ce Rectangle pendant toute une saison ?
Inconscience, incompétence, appât du gain ? C'est désormais au juge Ratounet
de trancher.
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Hervé P, le héros du Corcy, témoigne :
"Aujourd'hui encore, j'ai peur !"
Hervé P. (il a tenu à garder l'anonymat) n'est pas près d'oublier ce samedi
de novembre 98, où sa vie a basculé.
"Il était environ 16h30, il y avait quelque chose dans l'air, quelque
chose de bizarre, le silence pesant des enfants qui jouaient sur les
trottoirs... quand deux collègues de club ont sonné à ma porte, me parlant
d'accident, de blessés... dans ces moments là on ne pense plus... j'ai pris
mon ambulance sans gyrophare ni croix bleue, mais avec banquette arrière, et
j'ai foncé aussi vite que j'ai pu. Oh ! Bien sûr, j'ai entendu la tour de
contrôle hurler dans l'autoradio : "Attention Papa-Tango-Charlie, vous
entrez dans le Rectangle du Cuissard !" Mais, je ne pensais qu'à une chose
: sauver mes amis !"
Hervé a tiré d'affaire les naufragés de St André mais au prix de séquelles
mentales irréversibles : il a fait un Ironman cet été et envisagerait de
faire SaintéLyon cet hiver...
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