Aitoman Tahiti 2004
Ça y est, la saison s’achève pour moi. Et ce sera
sur une seconde place. Je finis en 4h52 à 3’ du premier, un tahitien que
j’avais battu sur tous les tri depuis 2 ans (aitoman 2002).
Nat (3 boucles de 665m avec sortie de l’eau à
chaque fois) en 34’
Vélo (2 aller-retour de 47,5km) en 2h38
Cap (21,8km) en 1h39
Au départ vélo on m’annonce 5’ de retard sur la
tête ; sachant que les étrangers étaient annoncés costauds, je
décide de rouler : 1er tour vélo en 1h15 soit 37,6 de moy et je me
retrouve en tête de course au 45ème km pour ne plus la quitter , avec
le second tahitien accroché à 10m derrière
Je pars devant en cap, de toutes façons , je suis
sur le papier plus fort ; le trou est fait car le 3ème arrive au parc
avec 8’ de retard
Mais au 2ème km , je suis scotché par les crampes
au bord de la route ; les années se suivent et se ressemblent. Je
prends tout de suite 3’
Je repars prudemment en gérant l’écart ; à 8km
de l’arrivée j’accélère progressivement et reprends 40’’ en
2km ; mais espoir de courte durée car je suis de nouveau terrassé par
les crampes. Je me résout et contrôle le retour des poursuivants : un
suisse finis en 4h58, un allemand en 5h02 puis 2 français en 5h03 et
5h10.
Donc saison avec de bons résultats mais toujours un
peu déçu
- ironman new-zealand : 10h22 mais qualif ratée
- championnat de Polynésie CD : 3ème mais seconde
place visée
- aitoman : 2d mais une victoire était l’objectif
inavoué
À bientôt et merci de m’avoir donné goût à ce
sport ; on s’éclate bien quand même !!
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2003 : AITOMAN de RAIATEA / TAHITI
par Fred
En Polynésie la saison de triathlon s'articule
autour de 2 objectifs principaux : les 5 premiers mois de l'année sont
consacrés à la préparation des championnats de Polynésie ( CD) ;
puis le seul longue distance de l'année , en octobre , nous permet de
nous frotter aux athlètes étrangers ; il y a 2 courses : un aitoman (
aito signifie " fer " en tahitien) avec 3,8/180/42 et un semi
avec la moitié de ces distances ; les conditions climatiques rendent
ces épreuves très difficiles voire embrunissime. Après 3 mois de
préparation nous voila dans la dernière ligne droite du semi-aito pour
moi.
Mercredi 22, 8h, nous avons RV au port
maritime ; chacun installe son vélo ( dans sa housse ou sans pour les
kamikazes) dans un container. L'avion ? trop cher pour nos bécanes ;
elles voyageront de nuit par bateau . C'est ça l'aitoman, la première
angoisse est d'imaginer son vélo à 100 balles , 120 pour certains,
couler par 3000m de fond ( faut voir la gueule du rafiot) ; au bateau,
on retrouve les potes ( chacun s'est entraîné dans son coin pendant 3
mois) et les mensonges sur la méforme de chacun fusent ! intox oblige
. Nous, on prend l'avion à 11h30 pour RAIATEA ( 1ère édition sur
cette île).
Jeudi 23, visite en urgence chez le médecin :
rhinopharyngite cognée, extinction de voix : antibiotiques et siestes
à répétition : ça commence mal et c'est pas de l'intox. A 19h
, Pasta party digne des fêtes polynésiennes avec spectacle de danse
tahitienne mais aussi pâtes et blagues style rue des blaireaux.
Vendredi 24, je suis mieux, les AB ont été
efficaces même si je suis toujours aphone ; Prise de contact avec le
parcours vélo car je ne connais pas l'île ou très peu ; et surprise ,
c'est très vallonné avec une bosse de 4km au 41ème ( moyenne 8% avec
dernier km à 10%) ; par contre ce sera une belle course , aux paysages
fantastiques ( même nous, habitués, sommes toujours émerveillés).
Samedi 25, 4h45, le réveil sonne ; en fait
inutilement car même si on est pas à Embrun , ce ne sont pas mes
ronflements qui empêchent le reste de la famille de dormir ; après
l'opération café/spordèj d'overstim's , je grimpe sur le vélo et me
place avec d'autres ( aussi pâles que moi d'ailleurs) devant la
voiture d'une copine qui, warning et pleins phares , nous guide jusqu'au
site de course . Le vent est déjà levé, ça promet Le rituel du parc
est un moment sympa : j'ai le n°5, de l'autre coté de la barre , c'est
Cyril NEVEU , champion du monde LD et vainqueur d'Embrun 2003 ( vous
savez, Embrun, la course où il faut être bourré pour s'inscrire) ;
à coté de lui, Gilles REBOUL, celui qui, toutes les années à Dijon ,
a déjà pris sa douche, répondu à la presse et lavé son vélo quand
vous entamez vos 20 bornes de cap ; à coté de moi, c'est Olivier
BARGIBANT ; lui, vous ne le connaissez pas sauf si vous êtes adepte de
lctri.com ; mais moi, je peux vous assurer qu'il m'a fait faire quelques
cauchemars : il est le vainqueur du tri des jeux du Pacifique où les
calédoniens font 1,2 et 3 alors que nous tahitiens, faisons 4 ,5 et 7,
même partis pour la médaille d'or ( !) ( ils nous ont laminé en nat/vélo).
A 6h , c'est le départ, du moins le premier ;
il n'y a qu'à Tahiti où on voit des faux départs en triathlon ; enfin
les fauves sont lâchés ; pour nous , bonnets bleus du semi-aito, c'est
2 boucles de 950m dans un lagon bleu turquoise à 27° mais houleux ce
jour ;les jaunes feront 4 boucles ; pas le temps de contempler les
poissons, il faut s'accrocher à ceux qui sont sensé nager un peu plus
vite que moi Je sors en 33', Reboul et Bargibant sont en 26', Neveu en
28' ; je suis 13ème.
Transition correcte et c'est parti ; je
double rapidement des têtes connues que je suis censé rattraper au
10ème voire 30ème km ; j'ai donc assez bien nagé. La partie
vallonnée ne pose pas de problème, j'ai les cannes ; je dois même me
calmer régulièrement car le compteur s'affole. Au premier croisement
entre nous ( km 31) je pointe en 6ème position. La bosse du 40ème est
passée sans soucis, en vélocité comme prévu, sans se cramer. Les
paysages sont superbes. Les 45 derniers km sont une succession de baies
aux eaux plus transparentes les unes que les autres avec de merveilleux
motu ( atoll). Je rattrape Lozano ( USA) au 60ème ; il reste une
vingtaine de bornes quand des proches m'annoncent que je reviens sur …
Neveu ; je décide de lever un peu le pied( je pense que je suis trop
vite) ; face au vent, les derniers km sont durs.
Ca y est je suis au parc, en 5ème position ;
et là , vision magique : Cyrille vient d'arriver, je me change avec
lui, il m'encourage à continuer comme ça ; nous partons
ensemble, je me pince 10 fois mais non, je ne rêve pas. On
m'annonce que Bargibant est au plus mal. Aurais-je ma revanche des jeux
? Oui, c'est fait après 5 km ; de plus il abandonne tout de suite
après , terrassé par les crampes. Je suis alors 3ème car j'ai
rattrapé et déposé un métropolitain qui chassait les 2 leaders ,
trop vite ; je suis toujours sur mon nuage : en tête des amateurs,
Reboul et Neveu sont à présent à des années lumières devant( je
n'ai pas résisté une seconde à l'accélération de Neveu) , je fais
ainsi 13 km.
Au 18ème km je suis pris de crampes
épouvantables ; scotché au bord la route ,dans les bras d'un pompier
qui fait tout pour me faire arrêter de gueuler ( encore un grand moment
: se faire tirer la crampe par un pompier tahitien , à 3 km de
l'arrivée où de jolies vahinés attendent pour te remettre une belle
médaille et un collier de fleurs ; cruel le triathlon) ; évidemment,
dans l'étreinte , je vois passer 2 concurrents, un français et un
militaire . Vert de rage, je repars ( sans embrasser mon éphémère
partenaire) mais ils sont trop loin ; je fais un finish de folie mais
je pète à 40'' du militaire et 1'30 du gars de Sens, en 4h58. Reboul
fait 4h30, Neveu 4h43 . Lozano finit à 8'30 de moi, mes potes tahitiens
sont à plus de 10' ; je me rends compte que j'ai fait une de mes plus
belles courses.
On retourne sur le parcours encourager les autres et
surtout les aito qui eux, n'ont pas fini leur vélo ; ils arrivent, les
uns après les autres avec des écarts importants ; la bagarre sera
rude, très ouverte mais les gars souffrent ; ça me rappellent une
course dont je parlais au début ; les défaillances en sont dignes, il
fait très chaud . Le vainqueur ( de Vesoul) termine en 10h33, détruit
; ceux qui suivent( un de Sens, un Ricain puis le premier tahitien,
champion de Polynésie 2003 devant ma pomme) ne sont pas mieux ; et je
ne vous parle pas des suivants.
En résumé, comme toutes les courses de tarés, l'aitoman
est un vrai bonheur. Pour moi, l'objectif 2004 étant une qualif pour Hawaï,
j'espère ne pas être en mesure de participer à la prochaine édition,
les dates ne permettant pas les 2 courses ( oui je sais que Reboul et
Neveu l'ont fait) ; mais rien ne vous empêche de venir ; la formule
sera peut-être différente avec des distances similaires à Nice et une
seule course ; je vous tiendrais au courant, c'est en discussion. Et les
paysages seront toujours aussi beaux, les vahinés toujours aussi
ravissantes ; tahiti sera toujours tahiti mais l'ironman toujours l'ironman.
Salut à tous Merci de m'avoir lu J'espère que
vous viendrez un jour.
FRED
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